Grande consommation : Le super 91 et le gasoil vendus à perte

Selon le Comité interministériel de détermination des prix des hydrocarbures (CIDPH), l’organe public de fixation des coûts des produits pétroliers au Burkina Faso, les prix pratiqués actuellement à la pompe  du Super 91 et du gasoil révèlent un manque à gagner. Décryptage
Le constat est amer. D’après une note d’information du Comité interministériel de détermination des prix des hydrocarbures, entre février et mars 2018, les cours du baril de Brent et du dollar US, deux facteurs qui influencent les prix des produits pétroliers, ont connu une hausse significative. Le baril de Brent s’est établi en moyenne autour de 40, 72 dollars contre 585, 47 FCFA pour le cours du dollar US. Cette situation a eu pour corollaire une hausse des prix réels des produits pétroliers en avril, même si à la pompe ceux-ci sont inchangés. « L’essence Super 91 et le gasoil sont vendus à perte dans notre pays », constate le CIDPH. Entre les prix pratiqués (602 FCFA) à la pompe et les prix réels (661, 38 FCFA), il se dégage un manque à gagner d’environ 60 francs par litre pour le Super 91. Pour le gasoil, la perte est estimée à 55,45 FCFA par litre.
Ces pertes sont toutefois compensées par l’Etat sous forme de subventions pour maintenir les prix du carburant inchangés à la pompe. Le CIDPH estime le cumul de ces efforts publics entre janvier et avril 2018 à plus de 17 milliards de FCFA. C’est  plus de la moitié de la subvention accordée par l’Etat durant l’année 2017 pour la vente des produits pétroliers arrêtée à 34, 707 milliards de FCFA.

Quid du CIDPH ?

En janvier dernier déjà, la hausse des cours du baril de Brent et  la  relative stabilité du dollar US avaient occasionné des  pertes de l’ordre de 58 FCFA par litre de super 91 vendu  et jusqu’à  63 F pour le gasoil à la même période.
Au cours des sept derniers mois, la tendance affichée par ces deux indicateurs n’est pas reluisante. Constat du CIDPH: le baril de Brent a cru de 36, 9 %  contre seulement une baisse du cours du dollar US de 12, 8 % en juin.
Au Burkina, les prix des produits pétroliers sont arrêtés en fonction des cours du baril de Brent et du dollar US. Le Comité interministériel de détermination des prix des hydrocarbures, est l’organe public chargé de fixer les prix à la pompe. Présidé par le secrétaire général du Premier ministère, le comité est composé de quatre membres titulaires et de quatre suppléants. La SONABHY, la société publique chargée d’approvisionner le pays en produits pétroliers participe aux travaux du Comité en qualité d’observateur.
Kouza KIENOU (Collaborateur)

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