Un sommet arabo-islamique extraordinaire sur les frappes israéliennes à Gaza et au Liban a eu lieu, le lundi 11 novembre 2024, à Riyad, la capitale saoudienne. Le président de l’Assemblée législative de Transition (ALT) Ousmane Bougouma a représenté le chef de l’Etat à cette rencontre visant à soutenir les efforts de paix dans le conflit israélo-palestinien.
Le monde arabo-islamique suit avec attention l’évolution du sempiternel conflit territorial israélo-palestinien. Les derniers développements de ce vieux différend, marqué depuis plusieurs semaines par des frappes d’Israël dans la bande de Gaza et au Sud du Liban, ont été au cœur du sommet arabo-islamique extraordinaire, tenu le 11 novembre 2024, à Riyad en Arabie Saoudite.
La ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) sont à la base de cette initiative qui a permis à la soixantaine de délégations du monde arabe et d’Afrique de tabler sur l’interminable guerre entre juifs et arabes, comme l’année dernière. Après près de 6 heures de travaux, les participants au sommet ont adopté une déclaration visant à mobiliser la communauté internationale, en vue d’un retour de la paix en Palestine et au Liban. Dans le cadre de cette déclaration, les participants ont réaffirmé leur soutien à la lutte « légitime » du peuple palestinien pour la libération de ses territoires occupés, lancé un appel à lever le blocus sur Gaza pour permettre l’entrée des convois d’aide humanitaire et proposé l’organisation d’une conférence internationale pour la paix.
« On a reconnu à l’unanimité qu’il fallait que la communauté internationale s’engage pour que la paix revienne en Palestine et au Liban, eu égard à la situation humanitaire très difficile, surtout le sort des civils pris au piège dans ce conflit », a confié le président de l’Assemblée législative de Transition (ALT) Ousmane Bougoulma, représentant du chef de l’Etat au sommet. En tout état de cause, les participants à la rencontre ont exigé un cessez-le-feu « immédiat », afin que la Palestine et le Liban retrouvent rapidement la paix. « La guerre n’a jamais de vainqueur. Il n’y a que des perdants et l’on voit véritablement les atrocités à ce niveau-là », a-t-il laissé entendre le porte-voix du président du Faso.
Soutenir l’AES comme la Palestine et le Liban
Pour Ousmane Bougouma, la position du Burkina est qu’il faut œuvrer à une solution pacifique au conflit israélo-palestinien. « La situation de la Palestine et du Liban rappelle celle du Burkina Faso, ou des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) en proie à des actes terroristes. Notre souhait est que la mobilisation internationale pour la Palestine et le Liban puisse être également observée en faveur de la cause sahélienne, pour que la paix revienne », a plaidé le patron de l’ALT. Qu’en est-il de la médiation du Qatar qui n’a pas réussi à faire cesser le crépitement des armes à Gaza et au Liban ? « Chaque pays est intervenu pour faire des propositions de solutions pour une sortie de crise en Palestine et au Liban.
Il n’a pas été évoqué particulièrement et discuté une quelconque médiation », a réagi le représentant du président du Faso. Le président de l’ALT a pris part au sommet, en présence d’une dizaine de dirigeants arabes et africains. Il s’agit, parmi tant d’autres, du Prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, de l’Emir du Qatar Son altesse Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, du président de l’Etat palestinien Mahaoud Abass, des chefs d’Etat de Turquie Receip Tayyip Erdogan, du Sénégal Bassirou Diomaye Faye, du Nigeria Bola Tinubu et de l’Egypte Abdel Fattah Al-Sissi. Le président iranien, Massoud Pezeshkian, dont le pays est également impliqué dans le conflit israelo-palestinien, s’est fait représenter par son premier vice-président, Mohammad Reza Aref.
Kader Patrick KARANTAO
Depuis Riyad en Arabie Saoudite
Les origines d’un éternel conflit
En réponse à l’antisémitisme qui sévissait en Europe, le mouvement nationaliste juif (sionisme) a vu le jour au XIXe siècle, avec pour objectif d’établir un foyer national pour les juifs en Palestine. Ce projet avait immédiatement irrité la population arabe locale qui s’inquiétait déjà des vagues d’immigration des juifs. Les tensions entre arabes et juifs montèrent alors, avec des affrontements meurtriers réguliers. Après la
seconde guerre mondiale, la Palestine est placée sous mandat britannique. En 1947, l’ONU qui recherchait une solution au conflit, propose un plan de partage de la Palestine en deux Etats, l’un arabe et l’autre juif. Les juifs ne font pas objection à cette proposition. Les arabes, eux, rejettent ce plan.
C’est dans ce contexte tendu, que l’indépendance de l’Etat juif, est proclamée le 14 mai 1948 par le président du Conseil d’Etat provisoire d’Israël d’alors, David Ben Gourion, qui devient par la suite premier ministre. Le lendemain, plusieurs Etats arabes (Egypte, Irak, Syrie,Liban…) déclarent la guerre à Israël qui l’emporte grâce au soutien de l’Union soviétique de Joseph Staline. Une amnistie mettant fin à la guerre est signée en 1949 et permet à Israël d’étendre son territoire, jusqu’à Jérusalem Ouest, occupant de fait l’ancienne Palestine à 80 %.
Pour autant, les Palestiniens n’ont jamais renoncé à reprendre le dessus.
Les soulèvements (appelés Intifadas), qu’ils ont organisés de par le passé, n’ont véritablement pas eu effet. Israël, qui s’est lancé à fond dans une politique de colonisation de la population palesti-nienne, n’en a cure. Des efforts de paix ont été maintes fois consentis, mais le conflit israélo-palestinien perdure, avec des guerres à intervalles plus ou moins fréquents.
Plusieurs questions restent d’ailleurs en suspens, notamment la non-résolution du statut de Jérusalem proclamé « capitale éternelle » d’Israël, une décision jugée « nulle et non avenue » par l’ONU, les colonies israéliennes et la reconnaissance mutuelle entre Israël et la Palestine. Le conflit a toujours cours, en témoigne d’ailleurs l’actualité qu’elle alimente en cette année 2024, si bien que l’on se demande à quand le bout du
tunnel. Le véritable défi, c’est de trouver un accord de paix durable entre Israéliens et Palestiniens ; ce que la communauté internationale n’a toujours pas réussi à faire.
K.P.K
Source : Wikipédia, https://books.openedition.org
Pas de salle de presse
Comme il est de coutume lors des sommets et autres grands évènements, des salles de presse sont aménagées pour permettre aux journalistes accrédités d’assurer avec sérénité la couverture médiatique. Cette tradition n’a pas été respectée dans l’organisation du sommet de Riyad, placée du reste sous haute sécurité. La plupart
des journalistes étrangers disposaient de badges leur permettant d’accéder à la cour de l’hôtel Ritz Carlton de Riyad, et non à l’intérieur de l’établissement hôtelier de luxe. Ils ont poiroté toute la journée dans la cour de l’hôtel, en attendant d’obtenir des informations auprès des délégations officielles, en plus de celles glanées par d’autres canaux. Les journalistes qui ont l’habitude des huis clos, s’attendaient au moins à prendre part à la cérémonie d’ouverture. Que nenni ! L’exclusivité des images a été accordée à la télé saoudienne et à la presse de l’OCI…
K.P.K