Inhumation de Yacouba Traoré : l’illustre journaliste et écrivain repose au cimetière de Gounghin

L’ancien journaliste, Yacouba Traoré, repose désormais au cimetière municipal de Ouagadougou.

Décédé dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 août dernier, le journaliste à la retraite, Yacouba Traoré, également ancien directeur général de la RTB, enseignant à l’ISTIC et fondateur de la chaine Fadima web TV a été enterré, lundi 18 aout 2025, au cimetière municipal de Ouagadougou.

L’ancien directeur général de la RTB, Yacouba Traoré, a tiré sa révérence à l’âge de
66 ans des suites de ma-ladie. Figure emblématique du monde du journalisme et de la culture, celui que de nombreux Burkinabè pleure a été arraché à l’affection de ses proches dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 août 2025. Autorités, anciens ministres, députés et ambassadeurs, professionnels de médias de la communication et d’institutions, encadreurs, étudiants, parents, amis et connaissances ont accompagné sa dépouille à sa dernière demeure, lundi 18 août 2025, au cimetière municipal de Ouagadougou.

Le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, après s’être incliné sur la dépouille de Yacouba Traoré a exprimé toute sa compassion et celle du gouvernement burkinabè à la famille éplorée. Adama Barro, le représentant de l’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (ISTIC) où Yacouba Traoré fut le secrétaire général et enseignant, Adama Barro, a rendu hommage à ce grand homme de média qui a façonné de milliers de journalistes et d’hommes culturels. Il a noté que Yacouba Traoré, malgré ses multiples occupations est resté disponible à l’ISTIC, depuis son arrivée en 2013.

« Chargé de cours à l’ISTIC, vous n’avez jamais hésité à consacrer votre temps pour la direction des productions de fin d’études et pour l’encadrement des stagiaires aux master-Class et à toutes les acti-vités pédagogiques », a-t-il mentionné. De lui, il retient un journaliste pétri d’expériences, qui a su faire du transfert de ses compétences un credo. Il a ajouté que le regretté a été une grande source d’inspiration pour plusieurs générations de stagiaires en leur suscitant, courage, passion et intérêt dans leur formation. « Votre amour pour la réussite des plus jeunes générations, fait de vous un père de plusieurs jeunes stagiaires au Bur-kina », a-t-il souligné.

Le représentant de l’Association des retraités du ministère de la Communication, et représentant de l’administration de l’université Aube Nouvelle, Jean-Pierre Ilboudo, a exprimé toute sa compassion à la famille éplorée.

Un journaliste aux multiples atouts

Pour M. Ilboudo, Yacouba Traoré que tous pleurent a été un journaliste qui a redonné vie à la Radiotélévision du Burkina (RTB), à travers maintes innovations. Il a relaté que Yacouba Traoré a été le professeur principal en journalisme à l’université Aube Nouvelle. C’est avec grande tristesse a-t-il dit, que l’université pleure sa disparition.

C’est avec beaucoup d’émotions également, que le représentant de la RTB, Ali Ouédraogo, s’est exprimé. Il a indiqué que Yacouba Traoré est entré à la RTB au temps fort de la Révolution d’août 1983 comme journaliste-reporter. Ainsi, le regretté, a-t-il rappelé, a gravi les échelons pour occuper les postes de rédacteur en chef de la télévision nationale en 1992, directeur de la télévision nationale en 2005 et directeur général de la RTB en 2009.

Il a expliqué que M. Traoré a également occupé le poste d’attaché de presse à l’ambassade du Burkina Faso à Paris de 1996 à 2001. De retour de Paris, a souligné Ali Ouédraogo, Yacouba Traoré a été à l’origine de multiples innovations à la télévision nationale du Burkina Faso. Il a cité, entre autres, la diffusion de façon continue des programmes de la télé, la création des stations RTB2 avec des journaux en langues nationales, les rentrées RTB, les séries Affaires publiques et Faso Academy. « Il était toujours présent quand on avait besoin de lui, disponible, serviable, ouvert, inspiré et révolutionnaire », a fait savoir Ali Ouédraogo, en disant au-revoir ultime à l’artiste.

Soumaïla BONKOUNGOU
Gbtecheni Constantin Bertrand KAMBIRE
(Collaborateur)


 

Témoignages

Ceux qui l’ont connu témoignent

Galip Somé, directeur général de la RTB : « la meilleure manière de lui rendre hommage, c’est de célébrer sa mémoire »

« C’est une séparation difficile, très difficile en ce moment. C’est un grand monument de notre maison, un grand formateur, parce la plupart d’entre nous sont passés à l’école où il était enseignant. Yacouba Traoré était un formateur très généreux parce qu’il n’hésitait pas à partager son savoir-faire, son savoir-être avec les plus jeunes. Il n’hésitait pas à accompagner les uns et les autres pour qu’ils puissent être de brillants journalistes et se bâtir une belle carrière dans ce métier.
Nous retenons également de l’homme, quelqu’un qui avait un amour très profond pour l’humain, très humble. Parce que malgré son charisme, il était d’approche facile et très ouvert, toujours à l’écoute de celui qui veut apprendre. Je peux dire que depuis que nous sommes arrivés à la tête de la direction générale de la RTB, il a été un guide pour nous, un grand conseiller, et il a toujours été à nos côtés dans l’élaboration de pas mal d’outils.
Toujours été à nos côtés dans la formation continue de nos collaborateurs. Après les moments de lamentation, nous pensons que la meilleure manière de lui rendre hommage, c’est de célébrer sa mémoire. Nous allons continuer de travailler à valoriser ce qu’il a inculqué en nous afin qu’il sache qu’il a été réellement un père de la plupart d’entre nous ».

Philippe Sawadogo, ancien ministre de la Culture : « je perds un ancien collaborateur un grand homme d’Etat »

« Mon sentiment c’est une grande perte, dans la mesure où Yacouba Traoré a été durant toute sa vie, un homme qui a toujours été engagé là où il se trouve et selon les médias. Et je le dis parce que sa carrière a commencé à la télévision comme présentateur. Ensuite il a rejoint Paris, où il a fait la communication du Burkina Faso, depuis la France. A son retour de Paris, il est reparti à la télévision où il est monté par les escaliers c’est-à-dire il a été agent puis directeur de la télévision et directeur général. Et durant son passage, il a révolutionné la télé avec les grandes réformes du matériel qui devaient passer vers la transition numérique. Pour moi, je perds un ancien collaborateur, mais également un ami. Nous lui rendons hommage, et nous pleurons sa disparition, mais nous savons aussi qu’il a tellement défriché le domaine de la communication, que son souvenir restera vivant parmi nous ».

Smarty, artiste : « c’est l’une des premières personnes qui a cru en la réalisation de mon groupe Yellen et en notre avenir »

« Ce que je retiens de l’homme, c’est qu’il a vécu utile, il a été un homme qui a impacté véritablement ma vie en tant qu’artiste, notamment avec mon groupe Yellen, c’est l’une des premières personnes qui a vraiment cru en nous et en notre avenir, parce qu’il était là au moment où rien n’était fait, rien n’existait. Il a pris des risques incroyables pour nous. L’homme en lui-même était une boule de positivité. Je pense qu’il part en laissant derrière lui beaucoup de jeunes qui ont été formés, beaucoup de personnes en qui il a suscité un véritable espoir. Sa famille peut être fière de lui, ses enfants, sa femme, et toutes les personnes qui ont contribué aussi à faire de lui l’homme qu’il est. Nous avons mal et souhaitons que Dieu lui ouvre les portes du paradis et que véritablement sa famille puisse véritablement bénéficier des graines qu’il a semées et que les bénédictions de Dieu puissent retomber sur sa famille. Nous sommes tristes, mais Dieu sait pourquoi les choses se passent ainsi. Paix à son âme et que sa famille puisse tenir le coup ».

Lassina Sawadogo, journaliste : « son décès a touché toutes les couches sociales »

« Pour ceux qui ne le savent pas, Yacouba Traoré est un grand sportif et il nous a véritablement guidés dans notre amour pour le métier d’abord du journalisme et surtout pour le métier de journaliste sportif. Personnellement, il fait partie de mon histoire parce que c’est sous sa direction que je suis arrivé à la télévision nationale du Bur-kina. Il m’a dit que tu es un artiste Lassina et je voudrais que tu mettes cet atout artistique-là au service du sport. Il a beaucoup contribué à mon parcours. Il faisait partie de ceux-là qui m’encourageaient et qui ne tarissaient pas d’éloges à mon égard. Quand un homme de cette trempe part, il n’y a pas lieu de pleurer. Il y a surtout lieu d’applaudir et de lui dire merci pour tout ce qu’il a pu apporter. Son décès a touché toutes les couches sociales. Aujourd’hui, il y a plusieurs générations de journalistes qui sont attristés par son départ. Et moi, je voudrais dire à ces derniers de surtout faire en sorte que l’héritage de Yacouba Traoré perdure ».

Peggy Ouédraogo, ex-agent de la RTB : « humainement et professionnellement, c’est quel-qu’un qui m’a marquée et qui va continuer de me marquer »

« Depuis le 17 août nous sommes vraiment sous le choc de cette terrible nouvelle. Et personnellement, j’ai connu le grand Yacouba Traoré en tant que jeune journaliste arrivant à la RTB. Il était mon directeur général et bien plus qu’un chef administratif. Humainement parlant, c’est quelqu’un qui m’a beaucoup appris, et je retiens de lui beaucoup de rigueur et sa disponibilité surtout, puis son abnégation pour le travail bien fait. Donc, humainement et professionnellement, c’est quelqu’un qui m’a marquée, qui va continuer de me marquer, parce que je garde en moi tous les souvenirs construits pendant toutes ces années que je l’ai fréquenté et que son âme repose en paix ».

Viviane Tiendrebeogo, exagent de la RTB : « sa disparition est un moment très difficile qui nous rappelle qu’il faut savoir toujours dire à ceux qu’on aime, qu’on les aime vraiment »

« Il a été mon maître de stage quand je suis arrivée de l’université, et je peux dire que je retiens de lui quelqu’un qui sait guider sans intrusion. Au-delà du travail, c’est un homme qui était profondément humain. Il avait le mot juste pour chaque situation et un grand sens du management en tenant compte de beaucoup de facteurs. Sa disparition est un moment très difficile qui nous rappelle qu’il faut savoir toujours dire à ceux qu’on aime, qu’on les aime vraiment. Qu’il repose en paix, que Dieu veille sur ses enfants et toute la profession qui est triste ».

Barnabé Kiemtarboum, inspecteur technique des services (MCCAT) : « j’avoue que c’est un homme accompli »

« C’est le grand-frère à moi, puisqu’il m’appelait toujours petit-frère, et nous avions des relations très privilégiées. C’est un éducateur, car quand je regarde tous les cycles que nous avons construits ensemble à l’ISTIC c’est un pilier difficile à remplacer. Aussi c’est un homme d’écran. Il vous souviendra que c’est lui qui avait initié l’émission « ça tourne ». De son passage à la RTB, à l’ambassade à Paris et à l’ISTIC, j’avoue que c’est un homme accompli. Il faut retenir aussi sa plume qui en dit long sur l’homme et sur sa culture générale surtout son amour pour la transmission à la jeune génération. Je retiens de lui un homme qui a vécu utile ».

Soumaïla BONKOUNGOU
Gbtecheni Constantin Bertrand KAMBIRE
(Collaborateur)

 

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