La bilharziose: « Évitez d’uriner dans les eaux stagnantes pour ne pas contaminer les autres », Dr Adama Konaté

Le responsable du dispensaire du CMU du secteur 16 de Ouagadougou, Adama Konaté : « la bilharziose peut entraîner une azotémie, ce qui conduit à une stérilité irréversible ».

La bilharziose, appelée aussi schistosomiase, est une maladie tropicale négligée qui touche des millions de personnes à travers le monde. C’est une maladie chronique que l’on contracte au contact de l’eau, ce qui permet le passage de larves de parasites à travers la peau. Le responsable du dispensaire du CMU du secteur 16 de Ouagadougou, Adama Konaté, nous en dit plus sur la maladie.

Sidwaya (S.) : Comment se transmet la bilharziose, cette maladie qui guette les baigneurs ?

Adama Konaté (A.K.) : La bilharziose est une maladie tropicale négligée. C’est une infection parasitaire, aiguë ou chronique, causée par des vers, contractée lors d’une baignade en eaux douces. C’est une maladie grave qui peut être soignée et prévenue.

S. : Quels sont les signes cliniques qui doivent alerter et inciter à consulter un médecin en cas de suspicion de bilharziose ?

A.K. : Si vous avez la bilharziose, le signe caractéristique, c’est que lorsque vous urinez, à la fin, il y a du sang. On appelle cela, en termes médicaux, une hématurie terminale. Donc, vous urinez, et à la fin, il y a du sang. A la vue de ce signe, allez consulter pour une prise en charge.

S. : L’apparition de sang dans les urines est-elle le seul signe révélateur de la bilharziose ?

A.K. : C’est le signe le plus facile à reconnaître par la communauté. L’émission de sang à la fin des urines, l’hématurie terminale, fait penser directement à la bilharziose.

S. : Quelles sont les catégories de population les plus exposées aux risques de bilharziose ?

A.K. : La maladie peut toucher pratiquement tous ceux qui ont 5 ans et plus, c’est-à-dire tous ceux qui peuvent entrer dans l’eau peuvent être contaminés.

S. : Qu’est-ce qui explique la persistance de la bilharziose dans certaines régions du Burkina, malgré les efforts de prévention ?

A.K. : Les causes sont multiples. Les jardiniers, les pêcheurs et d’autres personnes sont plus exposés. En se baignant dans de l’eau contaminée, la peau peut être infectée par effraction cutanée. Si les gens sont bien traités, cela permet de rompre la chaîne de transmission. Parce qu’il suffit d’une personne mal prise en charge, qui urine dans l’eau, pour que d’autres soient contaminées en y entrant. Mais si les traitements sont bien suivis et que personne n’est malade, la chaîne sera rompue. D’où l’importance de prendre les médicaments pour arrêter la chaîne de transmission.

S. : Quelles sont les mesures à adopter pour se prémunir contre la bilharziose ?

A.K. : Pour se protéger contre cette maladie, il faut prendre les médicaments. Il faut aussi éviter d’uriner dans les eaux stagnantes, dans les barrages…pour ne pas contaminer les autres. Donc, prendre les médicaments et éviter d’entrer dans l’eau, éviter d’y uriner pour ne pas transmettre la maladie à d’autres personnes.

S. : La bilharziose peut-elle être complètement guérie, et en quoi consiste le traitement ?

A.K. : Le traitement de masse permet de guérir correctement de la bilharziose. Le traitement est très efficace, à condition de le prendre correctement.

S. : Quels conseils pratiques adressez-vous à la population, notamment aux élèves, pour lutter efficacement contre la bilharziose ?

A.K. : J’invite la population et les élèves à prendre les médicaments, car c’est très important. Il y a des complications graves : la bilharziose peut provoquer la stérilité. Elle peut entraîner une azotémie, ce qui conduit à une stérilité irréversible. La seule solution, c’est donc de prendre les médicaments correctement pour éviter ces complications graves.

Interview réalisée par
Wamini Micheline OUEDRAOGO

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