Le Président du Faso, Roch Kaboré a présidé, le mardi 27 octobre à Ouagadougou, le forum national des personnes handicapées. Placé sous le thème : « Protection et promotion des personnes handicapées dans un contexte de crise sécuritaire : défis et perspectives ».
Après les fora régionaux, les personnes vivant avec un handicap étaient face au Président du Faso, Roch Kaboré, à l’occasion du forum national des handicapés, hier mardi 27 octobre 2020 pour faire la restitution de leurs travaux. En raison du décès du père du chef de l’Etat celui-ci ne s’est pas adressé directement à eux ; quitus a été donc donné au Premier ministre, Christophe Dabiré pour conduire les échanges.
D’entrée, la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action sociale, Laurence Ilboudo, a fait le bilan des acquis du premier forum, tenu en 2018. Elle a rappelé que 13 engagements majeurs avaient été retenus. A ce jour, six ont connu une réalisation satisfaisante, a fait savoir la ministre. Parmi ces réalisations, Mme Ilboudo a énuméré, entre autres, l’augmentation du nombre de microprojets des personnes en situation de handicap. « Une subvention de 200 000 francs CFA a été octroyée à 5 083 personnes vulnérables en situation de handicap des 45 provinces du pays pour la réalisation de leurs micro-projets », a-t-elle indiqué.
Dans le cadre du renforcement de leur accès au matériel spécifique et à la mobilité, la première responsable du département de l’action sociale a précisé que c’est au moins 682 personnes qui ont bénéficié de la prise en charge. Dans le domaine de l’amélioration du dispositif de délivrance de la carte d’invalidité, elle a annoncé l’acquisition par son département d’un logiciel adapté ainsi que du matériel informatique. Toute chose ayant permis la délivrance de plus de 7 000 cartes d’invalidité dans la seule année 2020. Cependant, malgré les acquis, Laurence Ilboudo a avoué que beaucoup reste à faire. A l’écouter, les fora régionaux ont servi de cadre pour relever quelques préoccupations.
Ainsi dans domaine de l’éducation, on note le faible niveau d’alphabétisation ou d’instruction, la faible mise en œuvre de la stratégie nationale de développement de l’éducation inclusive…Sur le plan sanitaire, c’est essentiellement l’insuffisance de centre de rééducation fonctionnelle et de réadaptation, l’inadaptation de certains équipements dans les centres hospitaliers, l’insuffisance de fauteuils roulants pour l’accueil et le déplacement dans les formations sanitaires qui ont été dénoncés. En matière de formation et d’emploi, c’est le faible accès des personnes handicapées à la formation professionnelle qui est ressorti. Sur le plan social, les avantages liés à la carte d’invalidité sont faibles et l’absence de structure de prise en charge des handicaps lourds, notamment en faveur des enfants ont également fait partie des préoccupations. Ils n’ont pas non plus occulté l’accès aux infrastructures publiques, l’autonomisation économique et la communication.
La vérité de Christophe Dabiré
Dans sa réponse, le Premier ministre, Christophe Dabiré, dans un langage de vérité a demandé aux participants de ne pas contribuer à leur stigmatisation. « Vos préoccupations sont légitimes, mais elles ne sont pas différentes des préoccupations des autres Burkinabè. Mettre en place des structures sanitaires, éducatives… propres aux personnes vivant avec un handicap, n’est-ce pas contribuer davantage à leur stigmatisation ? », s’est-il interrogé. Néanmoins, il les a rassurés que l’ensemble des réoccupations seront prises en compte dans le nouveau référentiel en cours d’élaboration pour les années à venir. « Le président du Faso, dans sa vision de développement du Burkina Faso, ne veut laisser aucun Burkinabè à la marge.
C’est pourquoi, vous devez vous-mêmes travailler à éliminer toutes ces barrières en ne créant pas les conditions de votre exclusion, car le gouvernement va travailler à mettre en place des conditions d’éducation inclusive», a promis le Premier ministre. Tout en félicitant les personnes handicapées dans leur initiative de mettre en place une faitière unique qui va servir d’interlocuteur auprès des autorités et des différents partenaires, Christophe Dabiré a réaffirmé l’engagement du gouvernement à œuvrer pour le bien-être de tous. Le représentant des différentes délégations des 13 régions, Souleymane Ouédraogo, prenant acte de tous les efforts consentis par le gouvernement s’est réjoui de la tenue de cette rencontre qui, selon lui, témoigne que le cri du cœur de ces personnes vulnérables n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Mais, il a plaidé pour une augmentation du budget alloué au département en charge de la solidarité nationale pour une prise en charge conséquente des personnes vivant avec un handicap.
Donald Wendpouiré NIKIEMA
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