Le Réseau inter-agences de recouvrement des avoirs pour l’Afrique de l’Ouest (ARINWA) organise, les 27 et 28 novembre 2019 à Ouagadougou, sa 6e assemblée générale annuelle sur le thème : « Confiscation sans condamnation préalable ».
Les Etats membres du Réseau inter-agences de recouvrement des avoirs de l’Afrique de l’Ouest (ARINWA) veulent consolider leurs efforts pour l’atteinte des objectifs. A cet effet, les points focaux du réseau se retrouvent les 27 et 28 novembre 2019 à Ouagadougou pour leur 6e assemblée générale annuelle. Cela, afin de se pencher sur l’état des lieux de la structure, ses défis, ainsi que sur les perspectives susceptibles de priver les criminels de leurs profits illicites. En effet, le thème de la rencontre est «Confiscation sans condamnation préalable». Selon le président du Réseau, Mafall Fall, les perspectives de ce régime de confiscation exécutée en vertu d’une procédure judiciaire liée à une infraction pénale pour laquelle une condamnation pénale n’est pas requise vont aussi être débattues. « La rencontre va permettre à la trentaine de points focaux d’adopter le rapport d’activités 2019, de présenter les partenaires techniques et financiers et d’examiner le projet de plan d’actions stratégique 2020 2024 », a soutenu Mafall Fall.
Selon le secrétaire général du ministère de la Justice, Théophile Sawadogo, ces dernières années, la plupart des pays ont connu un accroissement des menaces liées à différentes formes de détournements de fonds publics et de trafics illicites. Une situation qui a des conséquences dommageables sur la vitalité, la viabilité des finances publiques ainsi que sur le potentiel de développement économique des Etats.
Harmoniser les procédures
C’est pourquoi, il a souhaité que les échanges aboutissent sur une harmonie de vues par rapport aux modalités d’identification, de saisie, et de gestion des avoirs obtenus par le biais des activités criminelles. « Cette plénière doit permettre d’échanger autour des bonnes pratiques sur la problématique afin de priver les criminels de profits illicites », a-t-il signifié. Par ailleurs, le représentant du ministre de la Justice a souhaité que des efforts soient poursuivis pour créer des agences de recouvrement des avoirs saisis et les doter de ressources nécessaires pour leur fonctionnement. « La mise en place de ces bureaux pourrait renforcer les efforts en termes de confiscation des avoirs », a insisté Stéphane Sawadogo.
Créé en novembre 2014 à Accra, le Réseau inter-agences de recouvrement des avoirs pour l’Afrique de l’Ouest regroupe le Bénin, le Burkina , le Cap Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Liberia, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Léone, le Togo et Sao Tomé-et-Principe. La Mauritanie et l’Organisation des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) sont pour l’instant les observateurs du réseau. Les objectifs de ARINWA sont de promouvoir l’efficacité du recouvrement des avoirs criminels, l’exécution des décisions judiciaires y relatives ; accroître l’efficacité des efforts de lutte contre le blanchiment, traquer les flux financiers illicites et les recouvrer au profit des Etats.
Soumaïla BONKOUNGOU