Le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, Salifou Ouédraogo, a officiellement installé, le mardi 21 juillet 2020, à Ouagadougou, les membres du Poste de commandement national (PCN) de lutte contre le criquet pèlerin.
Le criquet pèlerin, un insecte ravageur des champs, des arbres et des pâturages, présent au Moyen-Orient, dans la Corne de l’Afrique et en Asie du Sud-Ouest, est redouté par les pays d’Afrique de l’Ouest. Le Burkina Faso, face à la menace du fléau, prépare la riposte grâce au Poste de commandement national (PCN) de lutte contre le criquet pèlerin dont les membres ont été installés, le mardi 21 juillet 2020, à Ouagadougou. C’est le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, Salifou Ouédraogo, qui a présidé la cérémonie officielle d’installation desdits membres au nombre de 59 et mandatés par des départements ministériels et des structures partenaires. Pour lui, c’est dans le souci d’avoir un outil opérationnel que le Burkina Faso a mis en place un Plan national d’urgence antiacridien (PNUA) qui prévoit le PCN, également au niveau régional, à travers des Postes de commandement opérationnels régionaux (PCOR). « C’est à ce titre que par arrêté n°2020-068/MAAH/CAB du 06 juillet 2020 a été créé le Poste de commandement national (PCN) de lutte contre le criquet pèlerin, dont vous êtes membres et dont je viens de procéder à l’installation », a-t-il lancé. Organe technique et scientifique, selon le ministre Ouédraogo, le PCN joue un rôle d’orientation, de coordination et d’évaluation des actions nationales de lutte contre l’invasion de l’insecte ravageur.
Une menace pour l’Afrique de l’Ouest
Ses membres, a-t-il clarifié, sont chargés de dresser régulièrement l’état des connaissances sur le criquet pèlerin sur les plans national et international, d’examiner et d’approuver la stratégie de riposte, d’évaluer la mise en œuvre de la stratégie et du plan de riposte, etc. « Chers membres du PCN, si l’invasion tant redoutée venait à être effective, ce que nous ne souhaitons pas, votre tâche sera ardue. C’est pourquoi je vous invite dès à présent, à vous mettre au travail et vous doter des outils nécessaires pour réussir votre mission », a-t-il déclaré. Au regard de la formation continuelle de bandes larvaires et d’essaims de criquets pèlerins qui menacent l’Afrique de l’Ouest et le Maghreb, selon les experts, Salifou Ouédraogo a recommandé la vigilance au PCN. Par ailleurs, il lui a traduit l’appui du gouvernement et de ses partenaires techniques et financiers (la FAO, la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale, le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel). Le directeur général des productions végétales, Pascal Soubeiga, a, pour sa part, renchéri que l’alerte a été donnée le 22 janvier 2019 par une note de la FAO sur la présence des larves et de nuées de criquets pèlerins dans les zones ci-dessus citées.
« Dès lors, nous nous sommes organisés pour faire face au fléau parce que le Burkina Faso est dans la zone d’invasion de ces ravageurs », a-t-il laissé entendre. Les essaims de criquets pèlerins, d’une longueur de 60 km et d’une largeur de 40 km, sont aux portes de l’Afrique de l’Ouest. Déjà présents au Soudan, au Tchad et au Niger, ils peuvent traverser la bande sahélo-sahélienne pour envahir le Burkina Faso et infester la présente campagne agricole comme en 2005, période qui a enregistré la destruction de 111 477 ha dont 62 673 ha de cultures.
Boukary
BONKOUNGOU