Le Burkina Faso a organisé sa journée à la 25e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, le lundi 9 décembre 2019, à Madrid sous le thème : «Défi de développement dans un contexte de changement climatique ».
Habillés en Faso dan fani, les délégués du Burkina Faso ont partagé avec les participants à la 25e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 25) l’expérience et les outils du pays en matière de préservation de l’environnement et de résilience des populations au cours de sa journée organisée, le lundi 9 décembre 2019, à Madrid. Cela s’est fait à travers six communications devant un parterre de convives dans une salle comble. Ouvrant le bal, le secrétaire permanent de la Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE), Moustapha Congo a démontré la contribution de la GIRE à la résilience aux changements climatiques au pays des Hommes intègres. A ses dires, le choix de la GIRE par le Burkina Faso a permis la réduction de la consommation d’eau agricole grâce à des techniques d’irrigation, la récupération des eaux et l’irrigation de complément.
L’extension des pratiques de conservation des eaux et des sols, le reboisement des bandes de servitudes et sites dégradés, la mise en place de digues filtrantes pour lutter contre l’ensablement de certains cours d’eau, l’identification, le suivi et la protection de 10 sources par des agences de l’eau sont aussi à l’actif du programme de la GIRE. Intervenant sur la réponse à apporter à la sécheresse agropastorale dans les zones de fragilité, de conflits et de violences au Burkina Faso, le secrétaire permanent en charge de la gestion des crises et des vulnérabilités en élevage au niveau du ministère des Ressources animales et halieutiques Ansanèkoun Désiré Somé, a informé que le pays a mis en place un plan de réponse et de soutien aux éleveurs vulnérables. Toutefois, il a regretté l’absence de loi encadrant la gestion des crises touchant les animaux d’élevage. M. Kanré Honoré Passeré du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement s’est, quant à lui, appesanti sur les liens entre migrations et changements climatiques.
Que chacun joue sa partition
Il a relevé que la migration, phénomène naturel et culturel se pratique de plus en plus par des jeunes dépourvus de moyens de subsistance à cause des effets des changements climatiques, laissant les zones de départ dans la désolation.
Pour faire face à la situation, il a indiqué que son département s’investit dans la mobilisation de fonds au profit de projets de résilience dont celui de renforcement des jeunes petits exploitants agricoles au Sahel grâce à une agriculture climato-intelligente et le projet d’appui au développement du pastoralisme résilient au Sahel. Dans la même lancée, le Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE) a été créé par l’Etat. Dans sa communication, sur le financement de microprojets sur le changement climatique, le directeur général du FIE, Dr Jean Marie Sourweima, a soutenu que le fonds est un outil financier du Burkina Faso pour l’atteinte des objectifs de la politique environnementale. Il a, selon lui, financé plus de 280 projets et mis en œuvre certains. L’accréditation du FIE au Fonds vert pour le climat en vue de mobiliser davantage de ressources, la contribution à l’élaboration de textes sur la fiscalité environnementale sont, entre autres, les perspectives du fonds, à écouter le DG.
Après toutes ces présentations, le ministre nigérien de l’Environnement, de la Salubrité urbaine et du Développement durable, Almoustapha Garba tout comme son homologue de la Gambie ont trouvé la vision du Burkina Faso «très cohérente» en termes de programmation et d’outils pour faire face aux effets des changements climatiques et assurer la résilience des populations « Il y a une très grande similitude entre les situations de nos deux pays, mais également sur les modes d’action de nos différentes communautés pour s’adapter aux effets des changements climatiques. Cette convergence de vue se traduit d’ailleurs par l’engagement de nos deux chefs d’Etat à travers la commission climat pour la région du Sahel qui a adopté un plan d’investissement climat très ambitieux en février dernier à Niamey», a-t-il attesté.
Il a espéré l’accompagnement des partenaires techniques et financiers pour sa mise en œuvre afin d’apporter des réponses durables aux effets des changements climatiques tant au niveau de l’atténuation que de l’adaptation. Dans le même sens, le ministre de l’Environnement de l’Economie verte et du Changement climatique, Batio Bassière a assuré que les bonnes pratiques et les outils dans le domaine existent. La problématique est la mobilisation des fonds. Il a de ce fait souhaité que chaque partie respecte sa part de l’accord de Paris afin d’apporter les solutions aux problèmes de changements climatiques.
Eliane SOME
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Depuis Madrid