Les marchés secondaires communément appelés « Yaar » sont de véritables centres d’affaires à Ouagadougou. Des clients y vont pour leurs besoins multiples. Cependant, en saison pluvieuse, ils souffrent le martyre lorsqu’ils s’y rendent du fait de la boue, des tas d’ordures, des nids de moustiques et autres odeurs nauséabondes. Constat.
Il est 8 heures, ce mercredi 23 juillet 2025 à Ouagadougou, la capitale burkinabè. La ville est déjà bouillante. Le vrombissement des moteurs des automobiles et engins à deux roues s’entremêlent aux voies de la population au quartier Kalgodin dans l’arrondissement 5 du centre urbain. Cette ambiance contraste avec celle de « « Tolsin Yaar », le marché du quartier, où règne un silence plat.
Et pourtant, ce centre commercial qui se fait presque invisible au lendemain d’une pluie existe depuis des décennies. Les allées du marché sont recouvertes de boue et flaques d’eau par endroits. Dans certains coins du marché, l’on retrouve des tas d’ordures. Difficile de se frayer un passage sans se retrouver au sol du fait de la boue. C’est peut-être ce qui justifie la non fréquentation du marché. Dans ce Yaar presque inexistant, les vendeuses tout comme les clients vivent un supplice.
« Il est difficile pour moi de venir faire le marché après une pluie », se plaint Mariam Zié, venue faire des achats. Une situation qui fend le cœur de Bibata Kouraogo, une vendeuse de légumes. Assise à l’intérieur du marché près de ses condiments exposés sur un sac étalé sur le sol, dame Kouraogo, d’un air triste peine à s’exprimer. « Quand il pleut, les clients évitent de venir au marché à cause de la boue », confie-t-elle avec un brin de regrets.
Le cri du cœur des usagers
Tout comme elle, Wassila Korhogo, vendeuse de feuilles d’oseilles cache difficilement son
amertume. « La pluie est bonne, mais elle limite nos ventes. Nos marchandises peinent à être écoulées dans de bref délai et les pertes sont énormes », avoue-t-elle. Outre la boue, l’odeur nauséabonde des ordures rend le marché « Tolsin Yaar » impraticable. Ce même constat est fait au marché de Karpala au secteur 51 dans l’arrondissement 11 de Ouagadougou. Les ordures se retrouvent dans la boue et souvent entassées de part et d’autre à l’intérieur ou aux abords du marché.
Cette situation est propice au développement des moustiques et est source de maladies, soutient Noéllie Wily, une commerçante de condiments. Les usagers des deux marchés déplorent l’absence de bacs à ordures. Le secrétaire général du marché de Karpala, Harouna Ilboudo dit avoir entrepris des démarches dans ce sens. « Elles n’ont pas encore abouti, mais nous ne restons pas les bras croisés », se défend-t-il. De son avis, des mesures de recyclage des ordures sont entreprises. « Nous disposons d’un tricycle pour débarrasser le marché de ses ordures », affirme M. Ilboudo. A « Tolsin Yaar », chaque femme rassemble ses ordures qui sont par la suite ramassées par des personnes qui sont payées après service rendu. Selon le délégué général du marché de « Tolsin Yaar », Tasséré Zoungrana, le problème de la boue après une pluie et celui des ordures constituent leurs préoccupations récurrentes. « Nous souhaitons qu’on nous aide à trouver des
solutions », plaide-t-il.
Sophie Zongo
(Stagiaire)