Les chrétiens du monde entier célèbrent la fête de Noël, demain 25 décembre 2024. A Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, les préparatifs se déroulent bien dans l’ensemble. Les Ouahigouyalais fondent l’espoir d’un lendemain plus radieux, en lien avec la crise sécuritaire que traverse le pays. C’est le constat fait par une équipe de Sidwaya, à 48h de la fête.
Il est 8h 30 minutes ce lundi 23 décembre 2024, au secteur 1 de Ouahigouya, à l’atelier de couture de Yacouba Nacanabo. Il est spécialisé dans la confection des habits de toutes les catégories mais plus essentiellement pour femmes et enfants. Employant plus d’une dizaine de personnes, à quelques jours de la fête de Noël, pas de repos, les machines de couture tournent sans arrêt à longueur de journée. Ce lundi matin, tout le monde est au four et au moulin pour satisfaire la demande des clients. M. Nacanabo, patron de l’atelier rassure la clientèle de son engagement avec son équipe à honorer les rendez-vous et à satisfaire leurs besoins.

« Nous pouvons dire que dans l’ensemble ça va. Malgré la situation sécuritaire difficile, les préparatifs de Noël se déroulent bien. Je rassure que nous allons donner le meilleur de nous-mêmes pour répondre aux attentes de tous les clients. Nous souhaitons que la paix revienne au Burkina Faso pour le bonheur des populations », soutient-il. Sur place, Dame Sankara qui venait de recevoir ses habits se réjouit de ce rendez-vous respecté.
Après l’atelier de couture, nous voici au secteur 2 de Ouahigouya au salon de coiffure de Laurentine Gouba. Femmes et filles se bousculent pour se rendre ravissantes pour la fête. Selon la patronne des lieux, la situation sécuritaire fait que cette année, il y a moins de clientes que les années antérieures. « Malgré tout, nous travaillons à satisfaire nos quelques clients qui viennent. En toute franchise, à l’heure actuelle, les temps sont durs. Avec l’engagement actuel de nos autorités et ce qui se passe sur le terrain, nous avons vraiment l’espoir que la paix va revenir et la fête sera plus belle dans les années à venir ».
L’espoir d’un lendemain meilleur
Devant la Paroisse cathédrale Notre Dame de Ouahigouya, Moumini Ouédraogo est confectionneur et vendeur de crèches. Depuis le 15 décembre, il expose son savoir-faire mais les clients se font rares. Il faut débloquer entre 3 000 et 17 500 F CFA pour s’en procurer.
« Vraiment, il n’y a pas de marché. Nous voyons que les gens sont intéressés mais ils disent ne pas avoir d’argent. Mais une chose est sûre, nous avons vraiment l’espoir que la situation sécuritaire va s’améliorer. Moi, mon cri de cœur en ce moment est que tous les Burkinabè se mettent ensemble pour accompagner les autorités afin de favoriser le retour de la paix au Faso et partant de là, un développement durable. Nous voyons qu’il y a d’énormes efforts qui sont consentis dans les opérations de reconquête du territoire », lance Moumini Ouédraogo.

Au marché appelé Naab Raaga de Ouahigouya, Bibata Sawadogo et ses camarades, toutes vendeuses de pagnes sont unanimes.
« Il n’y a pas de marché » comme les années antérieures, même si elles sont confiantes quant à une amélioration de la situation sécuritaire.
« D’habitude, le 23 décembre à cette heure, on ne peut pas bien circuler à Naab Raaga ici au regard de l’affluence des clients. Depuis le matin, parmi nous, personne n’a encore vendu quelque chose. Notre souhait est que tous les filles et fils du pays se mettent ensemble, main dans la main et accompagnent les autorités pour que la paix revienne. Sans la paix, rien ne marche. Que Dieu le Tout Puissant protège les autorités, les FDS et les VDP qui veillent dans cette fraicheur sur les populations », indique Bibata Sawadogo.
Tout en souhaitant bonne fête de la nativité à tous les fidèles chrétiens du Burkina Faso et du monde entier, tous souhaitent que le fils de Dieu intercède auprès de son père pour qu’il entende les prières pour la paix des Burkinabè.
Bassirou BADINI
assirouba264@gmail.com