Nouhoun Coulibaly, PCO du 20e anniversaire du Gle Aboubacar Sangoulé Lamizana : « Pour le peu que je sais, il a réformé l’armée et a travaillé pour la cohésion sociale »

Le président du comité d’organisation, Nouhoun Coulibaly : « je remercie le gouvernement burkinabè qui s’est mobilisé autour de l’évènement ».

Le 20e anniversaire du décès du défunt Président du Burkina Faso (Haute-Volta à l’époque), le Général Aboubacar Sangoulé Lamizana, est commémoré à Bobo-Dioulasso à travers une série d’activités. A travers cette interview accordée, le mercredi 7 mai 2025, le président du comité d’organisation (PCO) de l’évènement, Nouhoun Coulibaly, revient sur les raisons, les objectifs et le contenu de cette commémoration.

Sidwaya (S) : Comment est née l’initiative de la commémoration du 20e anniversaire du décès du Général Aboubacar Sangoulé Lamizana ?

Nouhoun Coulibaly (N.C) : l’initiative vient de l’Association des parents d’élèves (APE) du Lycée privé Aboubacar Sangoulé Lamizana, sis à Bobo-Dioulasso. Je suis le président de l’APE depuis mars 2024. Nous nous sommes rendu compte que les élèves que nous côtoyons ne connaissaient rien sur Lamizana (ndlr le général Sangoulé Lamizana). On s’est dit qu’un enfant qui est dans un établissement qui porte le nom d’un Président comme Lamizana porte l’histoire d’un pays sur ses épaules. Mais s’il ne connait pas son histoire ce n’est pas de sa faute mais celle de ses parents.

En tant que responsables de l’APE, nous avons souhaité célébrer le Président Lamizana à l’occasion des 20 ans de sa disparition. Un évènement à la hauteur de cette figure emblématique de l’histoire politique, économique culturelle du Burkina Faso. Pour ce faire, nous avons initié toute une semaine d’activités pour cette commémoration. Nous sommes partis du principe que parler du Président Lamizana aux jeunes est un devoir de valorisation de notre histoire. Aujourd’hui l’histoire de Lamizana est malheureusement peu connue. Beaucoup de jeunes et même d’adultes ne le connaissent pas ainsi que ses œuvres. Ses proches collaborateurs ont aujourd’hui pratiquement tous disparu.

Nous avons écrit à des institutions pour avoir des données sonores sur le Président Lamizana mais nous n’en avons pas eu. Comprenez que cette commémoration est la bienvenue. Nous allons remercier le ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme qui a beaucoup fait pour que nous ayons accès aux médias afin de revaloriser l’héritage du 2e Président de la Haute-Volta devenu aujourd’hui Burkina Faso, le général Aboubacar Sangoulé Lamizana.

S : Pouvez-vous revenir sur le thème de la célébration ?

N.C : Le thème : « le général Lamizana : un modèle de résilience au service de l’éducation pour la réussite des jeunes » est en lien avec les fonctions de Gle et de président. Des fonctions qui reflètent la responsabilité, la discipline et la rigueur. C’est pour ça on s’est dit qu’en s’inspirant de son travail, de sa discipline, de sa rigueur, nous pouvons amener toute la jeunesse à suivre ses pas. Nous avons un mouvement dénommé « Jeunesse de valeur » qui sera en charge de perpétuer l’histoire, les œuvres et la vie du Gle Lamizana
à travers d’autres activités.

Ce mouvement se veut une tribune de toute la jeunesse pour promouvoir la discipline, la rigueur dans le travail l’engagement patriotique et l’intégrité. Nous interpelons ainsi la jeunesse à prendre sa responsabilité et d’être une jeunesse dynamique. Le cas du capitaine Ibrahim Traoré, notre Président est un exemple palpable. Si on regarde sa jeunesse et ce qu’il réalise on est surpris. La jeunesse doit se mobiliser autour de ses idéaux.

(S) : Que doit-on retenir de l’illustre disparu ?

NC : Je ne suis pas historien. D’autres voix mieux placées telles que Dr Dramane Konaté, l’historien Dr Doti Bruno Sanou, et Issouf Cissé viendront nous édifier ce vendredi 9 mai à l’occasion d’une grande conférence publique sur la vie et les œuvres du Gle Lamizana. Pour le peu que je sais, il a réformé l’armée et ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle le père de l’armée voltaïque. Il a travaillé aussi pour la cohésion sociale et la paix.

S : De quoi sera meublée cette commémoration ?

N.C : Déjà le lundi passé nous avons assisté à une montée des couleurs nationales au sein du lycée privé Aboubacar Sangoulé Lamizana, en présence de plusieurs membres du gouvernement et des autorités régionales des Hauts-Bassins. Ce 8 mai, nous
avons au programme le symposium intergénérationnel sur l’élimination de la pratique de l’excision, et le lancement du mouvement « Jeunesse de valeur ». Demain, à partir de 8h 30, c’est la grande conférence sur la vie et les œuvres du général Aboubacar Sangoulé Lamizana.

La population est invitée à sortir massivement pour revivre l’histoire du Gle Lamizana. Il y a également une compétition en slam, le samedi 10 mai 2025. La cérémonie officielle d’hommage est prévue sur le terrain de sport du collège de Tounouma. Le lendemain, dimanche 11 mai, nous aurons un cross populaire suivi d’une séance d’aérobic au stade Sangoulé Lamizana, et la grande finale de football de la coupe du Gle Aboubacar Sangoulé Lamizana lancée le 26 avril dernier. La nuit du dimanche est réservée pour la clôture de la commémoration au cours de laquelle des témoignages seront donnés sur la vie du disparu.

S : Quelles sont les attentes du comité d’organisation au sortir de cette commémoration ?

N.C : Nous souhaitons d’abord une forte cohésion, surtout la jeunesse qui est au cœur de cet évènement. Nous allons transmettre quatre flambeaux au cours de cette commémoration. Il s’agit des flambeaux du drapeau, de la plume qui représente la création, du livre qui représente l’héritage et les souvenirs pour la jeunesse, et en fin celui de l’épée qui représente la défense et la justice. Notre souhait est que la jeunesse mette ces 4 flambeaux ensemble.

S : Après cette commémoration quelle sera la suite ?

N.C : Je disais tantôt que nous allons mettre en place le mouvement
« Jeunesse de valeur ». Dans les mois à venir nous allons tenir un congrès pour mettre le bureau national du mouvement qui ambitionne être présent dans toutes les régions et provinces du Burkina Faso. Nous avons aussi en projet « la médaille d’excellence Lamizana » qui sera délivrée aux élèves méritants pour promouvoir l’excellence scolaire. La particularité de cette médaille est qu’elle repose sur deux piliers. La performance académique mais aussi le degré d’engagement patriotique de l’élève.

Je salue pour terminer, le fondateur du lycée privé Aboubacar Sangoulé Lamizana, et la famille Lamizana qui ont bien accueilli le projet de cette commémoration. Je remercie le gouvernement burkinabè mobilisé autour de l’évènement ainsi que les autorités régionales et communales.

Interview réalisée par Alpha Sékou BARRY
alphasekoubarry@gmail.com

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