le Programme présidentiel d’urgence, composante eau et assainissement (PUCEA), le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, veut réaliser l’objectif « Zéro corvée d’eau » d’ici à 2020. En quatre ans, plusieurs réalisations ont été faites dans ce sens. Constat.
Habitante du village de Kokologho dans la commune du même nom, située à une quarantaine de kilomètres de Ouagadougou, Mariam Rouamba ne fait plus la corvée d’eau. Pour cause, deux forages ont été réalisés dans le cadre du Programme présidentiel d’urgence composante eau et assainissement (PUCEA), dont un à quelques mètres de sa maison. « Ces ouvrages nous soulagent beaucoup, car nous nous rendions avant dans le village voisin à environ dix kilomètres pour puiser l’eau. Nous passions des heures à la pompe. Cela nous épuisait et nous empêchait de mener des activités rémunératrices », se souvient-t-elle. A Gosson, village situé à neuf kilomètres de Tougan, le PUCEA fait aussi des heureux. En effet, les habitants qui étanchaient auparavant leur soif avec l’eau « boueuse » du seul puits de la localité disposent désormais d’un forage réalisé en 2018. Depuis lors, le village qui était à un taux d’accès à l’eau potable de 0% se porte mieux, foi de la mère de famille, Sia Boro. « Les maladies diarrhéiques étaient fréquentes surtout au niveau des enfants. L’eau que nous buvions n’était pas saine », se remémore-t-elle. Abondant dans le même sens, le président du Conseil villageois de développement (CVD), Baba Karambiri, explique qu’en saison sèche, l’eau du puits tarissait. « Nous étions donc obligés de mettre fin aux autres usages de l’eau pour utiliser le peu qui restait pour la boisson. C’était vraiment pénible. Nous avons essayé à plusieurs reprises de creuser d’autres puits sans succès. Car, le sol est très caillouteux. Le forage que nous avons reçu est vraiment du pain béni », se réjoui-t-il.
7 005 forages réalisés
Si les habitants des deux localités remercient le président du Faso pour les forages réalisés, elles espèrent toutefois la réalisation d’autres ouvrages pour une satisfaction « totale » des besoins. Ces doléances, selon le ministère de l’Eau et de l’Assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo, seront satisfaites dans la mesure du possible. En attendant, le Directeur général (DG) de l’eau potable, Dofihouyan Yé, fait savoir que sur les 7 500 forages prévus en cinq ans dans le PUCEA, 7 005 ont déjà été réalisés à la date du 30 septembre 2019. « D’ici la fin de l’année, nous allons atteindre les prévisions. Cela devrait porter le taux d’accès à l’eau potable à 79% comme prévu dans le Plan national de développement économique et social (PNDES). Cependant, nous allons poursuivre la réalisation des forages jusqu’à l’atteinte du taux de 100% », assure-t-il. S’agissant du bilan, il a ajouté que plus de 400 systèmes d’Adduction d’eau potable simplifiés (AEPS) et Postes d’eau autonome (PEA) ont été construits sur 500 prévus. Ainsi, poursuit-il, le nombre de villages à taux zéro d’accès à l’eau potable est passé de 360 à 89. « Les localités restantes ont une hydrogéologie difficile. Dans certains villages, il y a eu jusqu’à neuf tentatives de forage qui ont toutes été négatives. La solution est la réalisation d’Adduction d’eau potable Multi-villages (AEP-MV). Cela nécessite la connaissance des ressources en eaux souterraines. Et nous attendons les résultats du programme qui s’y attèle pour nous mettre à la tâche », rassure-t-il. Concernant le milieu urbain, M. Yé dévoile que plusieurs localités ont été raccordées aux réseaux de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA). La société a, en outre, augmenté sa capacité de production journalière et son réseau. Aussi, des milliers de branchements privés ont été opérés, selon le DG Yé.
Eliane SOME elianesome4@gmail.com