Le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) organise du 26 au 28 août 2020 à Ouagadougou, un atelier de mobilisation de ressources, en faveur de la planification familiale au Burkina Faso.
Le Fonds incitatif de contrepartie double (Flx2), qui résulte d’un accord de financement entre le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) et la Fondation Bill et Melinda Gates (BMGF), veut contribuer à relever une véritable sécurisation des produits contraceptifs dans les pays du Partenariat de Ouagadougou (PO). C’est dans cette optique, que se tient du 26 au 28 août 2020 à Ouagadougou, un atelier de mobilisation des ressources
domestiques, au profit de la Planification familiale (PF) au pays des Hommes intègres. Il vise d’une part, à doter les gouvernements des pays du PO y compris le Burkina Faso, d’un mécanisme innovant pour renforcer la mise en œuvre des engagements dans la sécurisation de ces produits et d’autre part, à contribuer de façon significative, à
l’atteinte de l’objectif d’élimination des besoins non satisfaits en PF d’ici à 2030. La représentante-assistante de l’UNFPA, Dr Olga Sankara, a signifié qu’au cours des trois dernières années, seulement quatre pays du PO sur 9, ont régulièrement alloué des fonds internes à l’achat des contraceptifs. Il apparaît essentiel à son avis, de renforcer le plaidoyer et le leadership au niveau national, afin d’augmenter l’allocation de fonds générés en interne, pour le financement de la PF. « Cette rencontre est une opportunité pour engager tous les acteurs sur la question du financement domestique de la PF », a-t-elle souligné. Dr Sankara a noté que la
déclaration de Nairobi qui a consisté à la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), invite les gouvernements et les partenaires nationaux et internationaux, à une mise en œuvre intégrale et effective du programme d’action de la CIPD dans le cadre de l’agenda 2030, à tirer des opportunités existantes pour accélérer l’élimination des décès maternels
évitables et à soutenir les efforts de mobilisation de ressources nécessaires à la mise en œuvre de ses engagements.
A l’entendre, la contribution de l’UNFPA pour la mobilisation de ces ressources consiste à faire en sorte qu’il y ait une souveraineté nationale en matière contraceptive. Pour dire que dans le Plan national de développement économique et social (PNDES), il est inscrit la transition démographique comme étant une priorité et il faut pour cela, que les femmes puissent avoir accès à des méthodes contraceptives.
« Le gouvernement s’est engagé à acheter ses produits, mais des défis restent à relever, car dépendre continuellement de l’aide extérieure, peut entraver la réalisation de ses objectifs visés », a-t-elle justifié.
Une fille sur 10 a déjà accouché
Et le Directeur général de la santé publique (DGSP), Dr Emmanuel Seini, d’ajouter que pour cette initiative, il s’agira d’orienter les acteurs et les inviter à plus d’efforts dans la mobilisation, pour que les produits soient disponibles dans des endroits les plus reculés du Burkina Faso, au bénéfice des populations notamment, les femmes.
Selon l’UNFPA, les taux de fécondité dans les pays francophones de la région ouest-africaine, restent élevés avec une moyenne de 5,4 enfants par femme.
La même source révèle qu’ils ont par conséquent, la croissance la plus rapide au monde, soit 2,96%. Plus de 64% de la population ouest-africaine a moins de 24 ans et le taux de grossesse chez les
adolescents est deux fois plus élevé que la moyenne mondiale. Plus d’une fille sur 10, âgée de 15 à 19 ans, a déjà accouché. Sur le plan sanitaire, ces pays affichent également les taux de mortalité maternelle, néonatale et infantile parmi les plus élevés du monde. La
représentante-assistante du Fonds,
Dr Olga Sankara, a noté qu’il y a des facteurs qui bloquent encore l’accès de ces produits contraceptifs, dont
l’inaccessibilité de certaines localités. C’est la raison pour laquelle, elle a estimé que tous les acteurs doivent comprendre l’importance de la mobilisation des ressources nationales. Elle a expliqué que la convention du Fonds avec la fondation Bill et Melinda Gates stipule que : « Chaque dollar supplémentaire que le gouvernement et les acteurs nationaux mettent pour la PF, sur ce dollar, la fondation met deux dollars ». C’est le contrat obtenu, a-t-elle confié, pour les pays du PO.
Afsétou SAWADOGO
Alimatou COMPAORE
(Stagiaire)