Dans son adresse à ses compatriotes lors de la traditionnelle cérémonie de levée des couleurs à la présidence du Faso, lundi 13 janvier 2025, le capitaine Ibrahim Traoré a insisté sur un aspect très important dans la lutte contre l’impérialisme, à savoir l’émancipation de l’esclavage mental auquel ils nous assignent depuis cinq siècles.
Cet esclavage mental, consistant à faire du Noir un homme sans passé historique et conséquemment inapte à s’assumer, à fortiori à peser sur les questions d’importance internationales, est celui dont il faut se défaire pour affronter le monstre à armes égales et assumer enfin notre destin. Ce, d’autant plus que sous le couvert de cette soumission, ils nous ont volé celui-ci à travers notamment l’assassinat de nos « prophètes » tels Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah, Thomas Sankara et Mouammar Kadhafi.
Ces prophètes, sacrifiés sur l’autel de nos ambitions, crient vengeance et rédemption comme le chante Bob Marley (Redemption Song) et leurs voix doivent nous guider dans cette lutte. Quand le capitaine Traoré affirme que « le combat contre l’impérialisme est permanent », il fait écho à Thomas Sankara qui disait que « l’impérialisme est un mauvais élève qui n’a jamais appris des leçons de son échec ». Un échec qui le condamne à la descente aux enfers dans la mesure où l’oxygène nécessaire à sa survie se trouve dans les rapports léonins qu’il entretient avec ses ex-colonies.
C’est donc une lutte de survie rendue encore plus âpre avec les
dissensions internes à l’Union européenne à laquelle nous assistons avec une seule option : la victoire. Battue à Dien Bien Phu par les Viêt-Cong du célébrissime général Giap et défaite en Algérie par le FLN de Ahmed Ben Bella, la France ne peut imposer son diktat ad vitam aeternam en Afrique. Il nous faut donc enfin nous recentrer sur nous-mêmes et aller puiser dans notre substrat culturel, les valeurs qui nous guideront dans ce combat. Des valeurs d’intégrité, de courage, de fierté et d’honneur, en bannissant la trahison.
Car oui et le capitaine Traoré l’avait du reste déjà indiqué, la trahison est un poison mortel dans cette lutte. Cette trahison qui avait prévalu à l’assassinat de bien de nos leaders politiques sera combattue avec la dernière énergie afin que le cycle infernal s’arrête.
« Désenchainons » donc nos consciences selon la belle formule du professeur Joseph Ki-Zerbo et allons à la rencontre de notre glorieux destin.
Boubakar SY