Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) a organisé le mercredi 3 septembre 2025, un webinaire sur le Thème : Comprendre les enjeux économiques de la réduction des risques de catastrophes en Afrique. À quelques semaines de la COP30 prévue en novembre au Brésil, les experts rappellent au cours d’une rencontre en ligne, l’urgence d’investir dans la prévention pour briser le cercle vicieux des catastrophes. Le webinaire s’est tenue le mercredi 3 septembre 2025. Le Président du REMAPSEN, Bamba Youssouf a exhorté les hommes de médias à s’approprier ce webinaire sur les catastrophes afin de pouvoir mieux éclairer le public.
La responsable de l’unité contenu et réseau au sein du Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDRR), Fanny Langella, a rappelé la mission de son institution et les défis spécifiques du continent. « L’UNDRR, créé en 1999, coordonne la mise en œuvre des cadres internationaux comme le Cadre de Sendai 2015-2030. L’idée est de rompre le cycle catastrophe–pertes–reconstruction–nouvelle catastrophe. Il ne s’agit plus seulement de gérer les catastrophes après coup, mais bien de gérer le risque en amont », a-t-elle expliqué.
Des pertes économiques lourdes pour l’Afrique
Elle a expliqué que chaque année, les catastrophes climatiques coûtent entre 2 et 5 % du PIB aux pays africains. Selon elle, les destructions d’infrastructures, les pertes agricoles et les perturbations des chaînes d’approvisionnement fragilisent durablement les économies. Mais ces chiffres ne reflètent pas toute la réalité, a souligné Mme Langella : « Beaucoup de catastrophes locales ne sont pas comptabilisées dans les statistiques officielles, alors qu’elles affectent régulièrement les communautés et minent leur résilience», a-t-elle indiqué
Face à ces pertes, elle a insisté sur l’urgence d’investir dans des infrastructures résilientes et des pratiques agricoles adaptées au climat. Semences résistantes, irrigation innovante, connexion aux prévisions météorologiques : autant de solutions capables de réduire les vulnérabilités, a noté l’experte. Autre pilier : les médias. Leur mission ne s’arrête pas aux alertes. » Il faut traduire les informations techniques en messages accessibles, utiles et adaptés. » Et de regretter que l’actualité ne se concentre que sur le bilan des drames. » L’information brute ne suffit pas à changer les comportements. Il faut parler des risques tout au long de l’année, valoriser les solutions, comparer les approches. »

Pour Fanny Langella, le journalisme doit devenir moteur de résilience, en traitant les risques sous tous leurs angles — sécurité, santé, économie, environnement. Car pour elle, anticiper, c’est aussi protéger des vies, réduire les pertes économiques et investir dans l’avenir.
Elle a également soutenu que les médias, notamment les radios communautaires, peuvent jouer un rôle clé en traduisant l’information scientifique en conseils pratiques accessibles.
Des financements innovants pour briser le cercle vicieux
Pour limiter l’impact économique des catastrophes, de nouveaux mécanismes financiers émergent. Parmi eux, elle a déclaré qu’il y a les assurances paramétriques, qui déclenchent automatiquement des indemnisations lorsqu’un seuil climatique est franchi, et les financements anticipatifs, permettant aux communautés de se préparer avant même l’impact d’un cyclone ou d’une sécheresse.
Elle a fait savoir que d’autres instruments comme les obligations vertes ou les catastrophe bonds, offrent la possibilité de transférer une partie du risque vers les investisseurs. « Si nous n’arrivons pas à réduire les risques de catastrophe, tous les efforts de développement seront anéantis après chaque nouvel événement extrême », avertit Fanny Langella.
Wamini Micheline OUEDRAOGO