Salon régional de l’agriculture, de l’environnement et de l’élevage: « La tenue de ce salon est une marque de résilience pour notre pays », Issouf Traoré, président du comité d’organisation

Le président du comité d’organisation du SRAEL, Issouf Traoré : « nous avons décidé de faire en sorte que toutes les régions du Burkina Faso puissent profiter de l’opportunité qu’offre ce Salon ».

Le Salon régional de l’agriculture, de l’environnement et de l’élevage (SRAEL) est une initiative de l’Association pour le développement du monde rural (ADMR) en collaboration avec la Fédération nationale des groupements Naam (FNGN). Il est prévu se tenir du 1er au 4 mai 2025, à Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, dans la province du Yatenga. En prélude à la tenue de l’évènement, son président du comité d’organisation, Issouf Traoré, fait un tour d’horizon, entre autres, des activités, des préparatifs, du choix du lieu de l’évènement et des principales attentes.

Sidwaya (S) : Présentez-nous le Salon régional de l’agriculture, de l’environnement et de l’élevage.

Issouf Traoré (I.T.) : Avant de présenter le Salon régional de l’agriculture, de l’environnement et de l’élevage (SRAEL), je voudrais dire merci aux Hommes de médias qui portent l’information, un peu partout et pour l’intérêt que vous portez à notre organisation. Et à travers vous, je voudrais témoigner la reconnaissance du comité d’organisation, la structure qui pilote le Salon régional de l’agriculture, de l’environnement et de l’élevage, au ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, le commandant Ismaël Sombié, au ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, au ministre de l’Economie et des Finances, Aboubakar Nacanabo, au ministre de l’Enseignement secondaire, de la Formation professionnelle et technique, Boubakar Sawadogo, au ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Roger Baro, au président du Conseil régional du patronat du Nord, El hadj Mahamady Ouédraogo et enfin OXAM Burkina qui, aujourd’hui, nous offre la possibilité de faire connaître notre organisation aux Burkinabè, d’abord et ensuite au monde entier. Le SRAEL est prévu se tenir du 1er au 4 mai 2025, à Ouahigouya, dans la cour de la Fédération nationale des groupements Naam, chef-lieu de la région du Nord, dans la province du Yatenga. Il est le fruit de la mise en œuvre d’une recommandation de la VIIe édition du Salon international de l’agriculture, de l’environnement et de l’élevage (SIAEL) de Komsilga, dans la région du Centre, du 20 au 27 février 2024. Le SIAEL avait mobilisé non seulement des nationaux, mais aussi une forte délégation de 57 personnes, conduite par le ministre malien chargé de la pêche et de l’élevage, parce que le Mali était le pays invité d’honneur. Aux côtés de cette délégation, il y a eu la participation d’autres nationalités africaines, des Marocains, des
Algériens, des Nigériens et des Togolais. Et ce fut une occasion aussi d’échanges pour ces participants, les nationaux particulièrement, qui avaient demandé au comité d’organisation, de dupliquer ce Salon au niveau régional afin de leur permettre de s’exprimer dans leurs régions, de mettre en exergue les potentialités de chaque région et de permettre à ceux qui n’ont pas eu l’opportunité de participer au Salon international, de saisir cette occasion. Au regard de la pertinence de la suggestion, nous avons décidé effectivement, de faire en sorte que toutes les régions du Burkina Faso puissent profiter de l’opportunité qu’offre ce Salon.

S : Comment vont les préparatifs ?

I.T. : Présentement, les préparatifs vont bon train. Nous avons une équipe dynamique qui s’attelle à suivre le programme que nous avons élaboré dès le départ. Même ce matin du mardi 15 avril 2025, j’étais en contact avec une partie du comité d’organisation installé à Ouahigouya qui me faisait le point de leurs rencontres au niveau des services et de certains partenaires sur place. En tous les cas, on peut dire que tout se passe bien. Un élément fondamental que je n’ai pas souligné, c’est que nous organisons le salon en partenariat avec la Fédération nationale des groupements Naam. D’ailleurs, ce sont eux qui vont trouver l’espace pour héberger les expositions et rendre disponibles les salles de communication. A leur niveau également, ils sont bien organisés, bien impliqués. Nous avons défini de façon collégiale les attributions. Vous savez que l’organisation implique plusieurs types de personnes, surtout la sécurité. Même en temps ordinaire, partout où il y a un rassemblement d’hommes, il faut garantir la sécurité, non seulement des exposants, mais aussi des autres invités parmi lesquels, les autorités. Nous avons aussi fait la ronde des fils de la localité qui sont à Ouagadougou ou ailleurs, qui ont fait aussi un retour positif. Aujourd’hui, l’ensemble des enfants de la région du Nord sont
organisés dans une structure qu’on appelle Association pour le développement économique et social de la région du Nord (ADES/Nord) qui est favo-rable à l’initiative. Et des membres de cette structure également se sont déclarés favorables pour accompagner la tenue et la réussite de ce Salon.

S : Pourquoi le choix de Ouahigouya pour abriter cette Ire édition du SRAEL?

I.T : Le choix de Ouahigouya s’explique pour plusieurs raisons. D’abord, c’est un Salon régional de l’agriculture, de l’élevage et de l’environnement. C’est l’ensemble des activités qui mettent les acteurs en contact direct avec le milieu naturel. Notre pays possède plusieurs diversités climatiques et Ouahigouya héberge le salon au titre de la région du Nord qui compte quatre provinces, à savoir le Loroum, le Yatenga, le Zandoma et le Passoré. La région du Nord n’est pas une région mieux lotie en conditions climatiques. Les populations peinent à maîtriser l’eau de surface, ce qui écourte la période de production agricole au cours de l’année. Néanmoins, nous savons tous que la région a des types de productions, de spéculation qui font sa réputation aux niveaux national et international. Donc, on peut dire que ce sont des producteurs qui sont résilients, qui essaient de s’adapter malgré la non-maîtrise totale de l’eau de surface. Malgré le fait que la saison hivernale soit très courte, c’est une région où les populations sont beaucoup ancrées dans la production de contre-saison. Au cours de l’année, beaucoup de producteurs de cette localité arrivent à faire au minimum deux productions dans l’année. Donc c’est un exemple à faire prévaloir. La pomme de terre n’était pas connue au Burkina Faso.

C’est l’un des fils du Yatenga, en l’occurrence Feu Dr Bernard Lédéa Ouédraogo qui a travaillé non seulement à son implantation, mais aussi à son développement. Aujourd’hui, c’est une culture de contre-saison qui fait vivre beaucoup de familles à Ouahigouya, dans le Passoré, dans le Loroum et qui apporte beaucoup à la région du Nord. Au-delà de Feu Dr Bernard Lédéa Ouédraogo, qui s’est investi dans cette culture de contre-saison pour sa promotion, nous avons des fils de la région qui, aussi, se sont illustrés dans le cadre de la protection de l’environnement, à l’image de Feu Bougraogo Ouédraogo qui fut ministre à plusieurs reprises dans des gouvernements antérieurs et qui a travaillé à l’implantation d’une plante comme le manguier à Ouahigouya.

Aujourd’hui, les po-pulations de la région du Nord et d’autres populations du Burkina Faso profitent de ce fruit délicieux qu’est la mangue. C’est l’occasion de faire connaître aux générations actuelles et à venir que des gens ont osé et permis à des populations de nos jours, de se nourrir correctement. Il y a également le récent lauréat du prix Nobel alternatif, Yacouba Sawadogo, surnommé l’homme qui a arrêté le désert. En citant également les fils de la région du Nord qui l’ont développée, je ne peux pas passer sous silence Feu Dr Salifou Diallo qui, en sa qualité de ministre chargé de l’environnement d’antan, avait lancé la production de la gomme arabique. En son temps, il disait que si on s’y intéresse réellement, ça peut être le cacao du Burkina Faso. Cela montre l’intérêt qu’il avait pour l’augmentation de la richesse nationale. Parce qu’il avait déjà beaucoup d’informations avec ses techniciens sur l’utilisation de cette gomme arabique qui entrait dans le cadre de la production des gâteaux, des produits alimentaires, des produits cosmétiques, etc.

Donc, certains espaces avaient été aménagés avec des appuis des organisations au niveau local pour que les populations puissent développer cette gomme arabique. Le lauréat du Kuuri d’or environnement de la VIIe édition du SIAEL a été remporté par El hadj Salifou Ouédraogo qui a planté plus de 35 000 pieds de baobabs en 56 ans. Il est de la région du nord. Tout cela montre des possibilités s’il y a la volonté que nous avons décelée au sein particulièrement de certains initiateurs de grands projets qui méritent d’être portés à la connaissance de la jeunesse pour éviter la fatalité. La région du Nord avait été éprouvée par le contexte sécuritaire. Mais, les gens sont en train de reprendre leurs activités, donc c’est autant de raisons qui nous ont poussés à choisir la région du Nord pour montrer que la vie poursuit son cours normal. La vie se déroule, tant bien que mal, et nous avons beaucoup d’espoir qu’un jour, très proche, nous viendrons à bout de l’insécurité pour que des activités agricoles, d’élevage et de protection de l’environnement puissent se développer. Voici les raisons qui ont milité au choix de la région du Nord. L’ambition est de toucher toutes les régions du Burkina Faso et celle du Nord n’est qu’un début.

S : Est-ce qu’il y aura des thématiques qui seront développées lors de ce Salon et qui apporteront une plus-value à la résolution de l’insécurité ?

I.T : Très bien, je vous remercie pour cette question assez pertinente et je vais vous inviter à découvrir même le thème du salon à savoir : « Contribution des acteurs du monde rural de la région du Nord et des Forces de défense et de sécurité à la souveraineté alimentaire et à l’Offensive agropastorale et halieutique ». Dans ce cadre, nous comptons magnifier ces combattants qui ont abandonné leur quotidien pour se consacrer à la défense de notre territoire. Certains y sont tombés, c’est le lieu de leur dire qu’ils sont tombés pour la patrie. Nous menons nos activités qui sont possibles grâce au sacrifice de ces derniers-là. Par conséquent, ce Salon est une occasion pour dire que la vie continue dans cette partie du Burkina Faso. Les hommes et femmes y mènent leurs activités et ne vivent pas dans l’alarmisme comme le pense une certaine opinion.

S : Il est prévu des distinctions et des récompenses à l’endroit d’acteurs du développement. Qu’en-est-il ?

I.T : A l’image du salon international, nous entendons au niveau régional distinguer ceux-qui se sont illustrés dans leur domaine. Et pour ce travail, nous avons confié le travail aux techniciens chargés du développement du monde rural. C’est l’occasion pour nous de saluer les directions régionales en charge de l’agriculture, de l’élevage et de l’environnement qui ont accepté de définir des critères, de mettre en jeu leurs capacités techniques pour distinguer des acteurs des trois domaines que sont l’agriculture, l’élevage et l’environnement. Il y aura trois prix officiels, le kuuri d’or agriculture, le kuuri d’or environnement et le kuuri d’or élevage. A côté de ces prix, il y a les prix spéciaux individuels ou collectifs que nous allons également décerner et aussi des prix d’hommage pour rappeler la valeur et la contribution de certains acteurs qui ne sont plus de ce monde et qui sont des ressortissants de la région du Nord.

S : Quelles sont spécifiquement vos attentes par rapport à ce salon ?

I.T : Premièrement, nous attendons fortement la participation des autorités locales chez qui nous avons fait la ronde pour solliciter leur implication et celles des invités d’ailleurs, à l’international. Car, de telles activités ne peuvent pas se dérouler sans leur présence et celle de l’Etat. Donc, deuxièmement, nous attendons l’appui des autorités étatiques aux plans financier, humain et technique et des partenaires. La preuve est que le ministère d’Etat, en charge de l’agriculture, a accepté de patronner ce Salon. La troisième attente, c’est l’implication réelle des fils de la région qui sont des acteurs de l’administration, des Forces de défense et de sécurité, des opérateurs économiques. Nous attendons, en d’autres termes, l’implication de ces populations. Et la quatrième attente, c’est l’implication réelle de ceux pour qui le Salon est organisé. Je veux parler des acteurs de l’agriculture, de l’élevage, de l’environnement et de la transformation des produits forestiers non ligneux. Notre souhait est que les participants ressortent du Salon avec des partenariats tissés, en plus d’une bonne participation des acteurs, un bon retour sur les investissements, de sorte à ce qu’on puisse aussi contribuer à améliorer les conditions de vie des producteurs et atteindre l’autosuffisance alimentaire qui est vraiment une ambition.

S : Quelles sont les perspectives du Salon ?

I.T : Les perspectives à court terme, c’est de réussir le salon régional du Nord de 2025. La perspective à moyen terme, c’est aussi tirer les enseignements de ce succès là que nous attendons pour déterminer la région suivante. Comme je vous le disais tantôt, l’ambition c’est de couvrir tout le territoire du Burkina Faso. Et notre ambition qui est une perspective, c’est de pouvoir accorder à chaque organisation régionale une périodicité régulière de sorte à ce que l’événement soit désormais ancré dans l’agenda des autorités des régions du Burkina Faso et des producteurs.

S : Quel est votre appel à l’endroit des différents acteurs ?

I.T : Les gens se manifestent déjà dans les 13 régions. Nous appelons ceux qui sont dans le domaine agricole, de l’élevage et de l’environnement à ne pas se faire conter l’évènement. C’est leur salon et nous ne sommes que des personnes qui offrons une opportunité pour leur permettre de s’approprier totalement le Salon, de tirer le maximum de recettes à travers les expositions ventes, d’intégrer le maximum de techniques de production dans chacun des domaines et d’avoir des partenariats qui permettent à un producteur de Falangountou, par exemple, de venir profiter du savoir-faire du producteur du Yatenga. Le jour que ces objectifs seront atteints, nous serons, en tous les cas, fiers qu’une bonne partie du parcours ait été faite. J’invite également les douze autres régions à suivre en direct sur la RTB deux grands rendez-vous à savoir, un entretien exclusif avec le président national de la Fédération nationale des groupements Naam (FNGN) le 2 mai à 9 h et la nuit des récompenses des acteurs du monde rural le 3 mai à 21 h.

Interview réalisée par Boukary BONKOUNGOU

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