Sauvons ce qui peut toujours l’être

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement a organisé, le lundi 15 avril 2024 à Ouagadougou, un atelier national de réflexion et de concertation des acteurs des Chantiers d’aménagement forestier (CAF). La concertation visait à faire un diagnostic de la situation, relever les insuffisances et formuler des recommandations tenant compte des enjeux du moment à même d’assurer une gestion durable des massifs forestiers et améliorer significativement la question sécuritaire qui prévaut dans les CAF.

Lors de l’atelier de Ouagadougou, le ministre en charge de l’environnement, Roger Barro, a révélé que pour le cas spécifique du CAF de Sapouy-Bieha, dans la province du Ziro (Centre-Ouest), on note plus de 640 hectares sous exploitation agricole, l’implantation de bornes par des particuliers et des sociétés immobilières sur plus de 230 hectares du CAF, l’implantation de fermes avicoles, plus de 200 ha de plantation de verger, etc. Selon les statistiques de l’occupation/utilisation des terres au Burkina Faso de 2000 à 2022, la régression des superficies forestières est estimée à 83 584,29 hectares/an au Burkina Faso. Une telle régression, pour le ministère en charge de l’environnement, constitue un « signal alarmant ». Nul ne l’ignore, la forêt est essentielle pour l’existence humaine. Et son absence totale peut être fatale pour tous. Autant dire que la question de la préservation des forêts demeure primordiale.

Il est établi que les grandes villes comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, ainsi que leurs alentours ne disposent plus d’espaces libres du fait de l’urbanisation. L’un des facteurs ayant occasionné cette rareté des forêts est leur accaparement suivi de leur destruction par des particuliers et des sociétés immobilières. Autour des grandes villes, l’on constate, entre autres, l’implantation de fermes avicoles, de plantations, de verger, d’habitations et de superficies délimitées par des marquages. Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que le phénomène a gagné la quasi-totalité des localités du pays. Le reboisement, constitue l’une des alternatives. A ce sujet, des initiatives salutaires ne manquent pas. Rien que ces deux dernières semaines, des ambassades, des sociétés d’Etat comme la SONABEL et l’ONEA se sont joints à des entités telles que le ministère en charge de l’environnement et la mairie de Ouagadougou pour des opérations de reboisement dans la ville. Il reste à souhaiter que ces genres d’initiatives se multiplient. Mais le plus important, à notre sens, reste la prise de conscience collective et individuelle permettant de se rendre compte de la gravité de la situation. Toute chose qui pourrait permettre de préserver le peu de forêt qui reste encore au Burkina Faso. Il y va de la vie de tous et de la survie de la terre entière.

Alban KINI alban_kini@yahoo.fr

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