Secteur privé burkinabè : un diagnostic pour une économie plus résiliente

Le Groupe de la Banque mondiale a lancé, le mardi 29 octobre 2019 à Ouagadougou, le Diagnostic secteur privé pays (DSPP) du Burkina Faso. Après avoir relevé les contraintes transversales au développement du secteur privé, le document fait des recommandations dont la mise en œuvre permettra à l’économie nationale d’être plus résiliente.

Dans le but d’améliorer l’environnement opérationnel des entreprises privées au Burkina Faso, le Groupe de la Banque mondiale (GBM) a commandité une étude dénommée Diagnostic secteur privé pays (DSPP) dont le lancement du rapport final est intervenu, le mardi 29 octobre 2019, dans la capitale burkinabè. Le document vise à déterminer les possibilités d’atteindre les objectifs du développement grâce à une augmentation des investissements privés, relever les obstacles et les risques à surmonter ainsi que les mesures pour les éliminer. Situant le contexte burkinabè, l’économiste pays principal de la Société financière internationale (SFI), Volker Treichel qui a présenté le DSPP, a indiqué que le pays a un revenu annuel moyen par habitant inférieur à 700 dollars US et un taux de pauvreté extrême d’environ 40%, en 2014. Les attaques terroristes et les menaces accrues pour la sécurité, a-t-il poursuivi, ont contribué à augmenter les risques perçus par les investissements. «Malgré ces problèmes, le Burkina a réalisé des progrès significatifs en matière de croissance et de réduction de la pauvreté au cours des 15 dernières années. Entre 2000 et 2017, le pays a régulièrement enregistré des taux de croissance élevés avec une moyenne de 6,2%», a fait savoir Volker Treichel.

Cependant, il a soutenu que pour maintenir ces taux nécessaires à la création d’emplois, le pays doit accroître les investissements sur secteur privé. A l’écouter, le secteur public représente toujours plus du tiers du PIB, ce qui ne semble pas évincer le privé. Toutefois, l’économiste pays principal de la SFI a mentionné quelques goulots d’étranglement qui freine le secteur privé. Il s’agit notamment du taux d’accès à l’électricité qui est le plus bas du monde avec 20,63%, la dépendance du pays des ports des pays voisins pour ses échanges commerciaux et le manque de compétences professionnelles. «L’examen sectoriel met en évidence le fait que l’agriculture, la transformation alimentaire, les TIC et l’exploitation minière sont des domaines dans lesquels l’augmentation des investissements du secteur privé est susceptible d’apporter de meilleurs résultats au développement», a souligné M. Treichel.
Afin de développer le secteur privé burkinabè et exploiter les solutions qu’il offre, le DSPP recommande de combler les lacunes infrastructurelles, de diversifier l’agriculture au-delà du coton, d’exploiter les secteurs catalyseurs pour stimuler l’agriculture et saisir les opportunités régionales pour tirer profit de l’intégration régionale.

«Le développement de certaines filières nous montre que l’économie se diversifie conformément à ce qui a été déterminé par le gouvernement. En plus du coton, il y a d’autres filières qui permettent à l’économie de se développer», a laissé entendre le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Lassané Kaboré. Concernant les recommandations, il a promis qu’un comité sera mis en place en collaboration avec ses collègues du gouvernement et de la SFI, afin de les mettre en œuvre pour le développement des affaires au pays des Hommes intègres.

Joseph HARO

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