La Banque mondiale a présenté, le jeudi 10 juillet 2025 à
Ouagadougou, le rapport sur la situation économique du Burkina
Faso.
L’édition d’avril 2025 de la note sur la situation économique du Burkina
Faso est disponible. Réalisée par la Banque mondiale, elle a été
présentée aux partenaires techniques et financiers, hier jeudi 10 juillet
2025, à Ouagadougou. Son contenu a porté sur l’évolution de
l’économie et la pauvreté en 2024, les perspectives de 2025 à 2027 et
une analyse du secteur de l’électricité.
Selon le rapport, la croissance de l’économie burkinabè est passée de 3
% en 2023 à 4,9 % en 2024. Cela grâce au secteur des services, qui
demeure le principal moteur de la croissance. Il contribue à hauteur de
3.1 Points de pourcentage (PP) à la croissance globale du Produit
intérieur brut (PIB). « La croissance de ce secteur a été soutenue par une
amélioration progressive de la sécurité et de l’agriculture qui a contribué
à 1.9 PP au PIB » a expliqué le Représentant résident de la Banque
mondiale au Burkina Faso, Hamoud Abdel Wedoud Kamil. Le taux
d’inflation est passé de 0,7 % en 2023 à 4,2 % en 2024. « Cette hausse
est due à l’augmentation des coûts des denrées alimentaires et de
l’énergie dans un contexte de contraintes d’approvisionnement », a-t-il
précisé. Il ressort que cette inflation est supérieure au taux d’inflation
régionale de l’UEMOA qui est passée à 3,6 % en 2024. Malgré cette
inflation, le taux d’extrême de pauvreté a baissé à 23,2 %. Cette baisse
est constatée dans les zones rurales à 3.5 PP contre 1.6 PP dans les zones
urbaines. Le déficit budgétaire, lui aussi, s’est amélioré passant de 6,5 %
du PIB en 2023 à 5,6 % en 2024 en raison de la baisse de la masse
salariale, des subventions et de la forte mobilisation des recettes. Ainsi,
les dépenses ont diminué de 0.9 PP du PIB.
Le taux d’inflation va baisser à 3 % en 2025
La note souligne aussi qu’en 2023, seulement 26 % des ménages avaient
accès à l’électricité, soit la moitié de la moyenne de l’Afrique
subsaharienne qui est de 52 %. Cependant, cet accès reste faible en
milieu rural avec un taux de 7 %. Pourtant, le potentiel d’énergie solaire
non exploité du pays dépasse 96 Gw3(gigawatt cube), soit 129 fois la
capacité totale de production actuelle de 738,5 Mw. L’éditeur du rapport
a estimé que d’importants investissements et reformes sont nécessaires
dans tous les segments de l’industrie de l’approvisionnement en
électricité pour relever ces défis. Pour le représentant du ministre de
l’Economie et des Finances, Xavier François Bambara, ce rapport
intervient dans un contexte marqué par des crises multidimensionnelles
au plan international et national. « Mais notre économie fait preuve de
résilience grâce aux mesures déployées par l’État. Des actions sont mises
en œuvre pour relever les défis », a-t-il indiqué.
En termes de perspectives, le rapport a souligné que la croissance devrait
passer de 4,3 % en 2025 à 5 % d’ici à 2027. Le taux d’inflation va passer
de 4,2 % à 3 % en 2025 pour se maintenir et la pauvreté devrait
diminuer progressivement au cours des prochaines années d’environ 1.
PP par an. Il est donc conseillé au gouvernement de réduire le déficit
budgétaire pour atteindre 3 % du PIB fixé par l’UEMOA et le ratio dette
publique/PIB devrait diminuer pour atteindre 52,7 % d’ici à 2027.
Fleur BIRBA
Bithia NANEMA
(Stagiaire)