Après avoir « calé  » à deux reprises en huitièmes de finale avec une remontada de triste mémoire face au Barça, le Paris Saint-Germain est en passe de vaincre le signe indien cette année en accédant enfin au grand huit européen. Alors, Paris enfin grand d’Europe?

Froid et clinique. Ainsi pourrait-on qualifier le PSG qui a battu Manchester United dans son antre de Old Trafford lors des huitièmes de finale aller de la Champions league européenne version 2019. Un Paris Saint- Germain qui a laissé les Mancuniens courir dans le vide pendant une mi-temps le temps de régler la mire et de planter deux butés de belle facture à une équipe qui surfait sur la vague de la réussite depuis l’intronisation de Ole Gunnar Solskjaer à la tête du staff technique.

Deux piques qui ont eu le don d’exaspérer Paul Pogba au point que celui-ci a perdu ses nerfs avec une expulsion méritée à la clé. Du coup, avec l’absence de son métronome au match retour, les chances de qualification des Red Devils se trouvent réduites à la portion congrue. Surtout qu’en face, on a une équipe qui semble avoir ingéré enfin la méthode Tuchel, faite de combinaison de jeu d’attente et d’attaques placées avec le fulgurant Mbappe dans le rôle de « perforateur » de défense et le Brésilien Ney dans celui d’electron libre.

De Neymar, parlons- en justement pour dire qu’il semble constituer plus un problème qu’une solution pour l’équipe parisienne dans la mesure où son association avec l’indispensable Mbappe déséquilibre l’assise défensive du team, les deux joueurs rechignant à se consacrer aux tâches « d’empêcheurs de relancer en rond ». Pour tout dire, Neymar et Mbappe plus le fragile Di Maria deviennent des poids morts lorsque chacun joue les divas. Si Tuchel veut aller loin, il devra résoudre cette équation car face à des équipes de calibre supérieur comme le Barça, le Réal ou le Bayern ,tous les errements se paient cash.

Le PSG a donc fait plus que la moitié du chemin, mais il devra discipliner son vestiaire pour espérer, à défaut du Graal,  au moins une demi-finale. On pourrait en dire autant du Barça devenu quelque peu quelconque depuis la « retraite » des duettistes Xavi et Iniesta dont la science de la passe et le sens du jeu confinaient à la perfection.

On l’a vu face au petit poulet lyonnais qui a réussi à « manger » le milieu barcelonais pour réussir un nul glorieux à domicile contre l’ogre catalan. Un PSG, un tantinet déséquilibré donc et un Barça moins vif, que dire des autres favoris que sont le Réal de Madrid, le Bayern ou Liverpool et dans une moindre mesure l’Atletico de Madrid et Manchester City.

Rien de particulier sinon qu’ils sont dans leur temps de passage si tant est qu’ils seront tous en quart, le Bayern et Liverpool devant se « trucider » pour y être .Quant à l’Atletico, on voit mal comment la Juventus pourrait lui faire se porter pâle après le deux à zéro du match aller.

Avec un perfectionniste du catennacio comme Diego Simeone ,il va falloir un grand Ronaldo et un inspiré Dybala pour percer le coffre-fort madrilène. Pour tout dire, l’affaire semble déjà pliée. Idem dans le cas du Réal qui a infligé une courte défaite aux jeunes pousses de l’Ajax qui ont, à l’occasion, démontré qu’ils avaient du ballon .

Néanmoins, il y avait une classe d’écart entre les deux équipes et le Réal a joué avec le frein à main dans la perspective de garder des forces pour le championnat domestique .Quant à Man-City, disons que Guardiola a enfin réussi à faire comprendre sa philosophie de jeu à une équipe moulée pendant longtemps dans le kick and rush anglais.

Désormais, City joue comme le Barça de la grande époque avec ses deux feux follets Stearling et Sane dont la vitesse et la virtuosité sont mises au service du « kun » Aguero, tueur de surface qui est dans la plénitude de ses moyens. Ça pourrait donc être l’année des Citizens même si leur manque d’expérience à l’étage supérieur peut leur porter préjudice lors de l’emballage final.

Terminons par la confrontation Tottenham-Dortmund pour dire que l’équipe présentée jusque-là comme la plus « sexy » d’Europe à l’automne semble avoir perdu tout son charme à l’entame du printemps.

Après avoir « explosé « à Tottenham sur le score sans appel de trois buts à rien, on peut s’ avancer sans grand risque à dire que les carottes sont cuites pour cette équipe qui voit le Bayern menacer son leadership dans le championnat local. Comme quoi, en football comme partout ailleurs, la vérité du matin peut être un mensonge le soir. Dur dur d’être cador!

Boubakar SY

Laisser un commentaire