Il est l’un des footballeurs burkinabè le plus médiatisé de sa génération. Toujours prêt à cracher ses vérités s’il se sent vexé, Aristide Bancé n’a pas sa langue dans sa poche. A 35 ans, l’attaquant international burkinabè à la quatre-vingtaine de sélections a toujours été un guerrier sur le terrain. Il dit avoir du talent à revendre même s’il pense déjà à l’après-football. Dans l’entretien qu’il a accepté volontiers, il dit tout sur sa carrière et n’omet pas de commenter les sujets brûlants de l’heure du football burkinabè.

Pourquoi Aristide Bancé est passé par une vingtaine de clubs dans sa carrière ?
Jusque-là, les gens n’ont pas compris les raisons de ce nomadisme. Certes, vingt-deux clubs c’est beaucoup mais parmi ces vingt-deux clubs, il y en a peu qui ont été corrects avec moi. Il y a des clubs pour lesquels j’ai joué et je ne recevais pas de salaire. Il y en a aussi au sein desquels les engagements signés n’étaient pas respectés. Car lorsque vous jouez dans une équipe et que vous avez des gens à nourrir, si ceux-ci comptent sur vous et que vous n’êtes pas payés, vous n’avez d’autre choix que de partir. Sinon je dirai que parmi ces clubs, pas plus de six ou sept ont été corrects à mon endroit.

Justement, de tous ces clubs, lequel gardes-tu le meilleur souvenir ?
Je garde un bon souvenir de Mayence en Bundesliga et également de Lokeren en Belgique. Ces clubs font partie des équipes qui ont été sérieuses avec moi. Il y a aussi Düsseldorf, Augsbourg (Allemagne), ou encore l’ASEC Mimosas (Côte d’Ivoire), Horoya FC (Guinée).

Et quels sont les clubs où tu regrettes d’avoir joué ?
Je ne parlerai pas de regrets mais de déception. A ce propos, le pire choix que j’ai fait a été de quitter l’Allemagne pour Al-Alhib à Dubaï. C’était vraiment la misère là-bas tout comme à Al Masry en Egypte où je n’ai pas été bien traité. Par exemple à Al Masry, j’y ai été blessé et ils ont refusé de me soigner.

Parlant d’Al Masry, tu as eu à faire une déclaration qui a fait le buzz sur le traitement des joueurs subsahariens dans le Maghreb. Quelles sont leurs conditions dans cette partie de l’Afrique ?
Ils n’ont pas de respect pour les étrangers, pas seulement les joueurs noirs. Ils ne pensent qu’à eux. Ta liberté est confisquée, car, ils te retirent ton passeport et tu n’as pas la liberté de sortir du pays sans l’autorisation du club. Les joueurs sont soumis régulièrement à des pressions. Ils peuvent par exemple te dire qu’il faut gagner tel ou tel match avant d’être payé alors que cela ne figure pas sur le contrat. C’est du chantage. Pour toutes ces raisons, ils ont peur que le joueur quitte le pays ou aille se plaindre, d’où très souvent la confiscation de son passeport.

Conseilles-tu des joueurs burkinabè à tenter une expérience dans ces pays ?
Cela dépend. Je ne conseillerai pas un jeune de 19 à 22 ans d’aller jouer dans un pays maghrébin. Mais pour un joueur de la trentaine qui évolue dans le championnat domestique où il n’est pas bien rémunéré, c’est autre chose. C’est vrai qu’il y aura des arriérés de salaires, mais sur l’année, il pourra gagner plus qu’ici.

Aristide Bancé est aujourd’hui un joueur très aimé par les Burkinabè. Quel est ton secret quand on sait que notre public est sévère dans ses jugements ?
Je ne suis pas le joueur le plus technique, ni le plus talentueux. Mais je pense que quand il s’agit de débloquer la situation quand les supporters sont déçus, j’ai toujours eu la chance d’entrer dans l’histoire en inscrivant certains des buts les plus utiles dans les plus beaux matchs des Etalons, avec Alain Traoré et d’autres. Le secret, s’il y en a, je pense que c’est la combativité, car, nous sommes un pays où les gens n’aiment pas les tricheurs. Ils adorent ceux qui se battent. J’ai compris cela depuis tout petit.

Qu’est-ce qui a motivé ton retour dans le Faso foot en 2018 ?
Ce n’était pas par manque de propositions car il y en avait beaucoup. Même Al Marsry où je venais de quitter a voulu que je revienne. Lorsqu’ils sont venus affronter Salitas ici en coupe CAF, nous avons échangé et après ils ont annoncé mon retour. Je suis allé discuter avec eux, mais après, j’ai décliné l’offre car la famille m’a demandé de ne plus y aller. Après, je devais rejoindre Horoya FC le plus rapidement possible. Je me suis dit qu’il ne fallait pas se presser car j’avais besoin de temps de jeu. C’est pourquoi, j’ai décidé de revenir jouer ici au Burkina Faso. Je crois avoir fait le bon choix avec l’USFA en dépit de ce que les gens ont pu penser ou dire.

Comment juges-tu le niveau du championnat burkinabè ?
C’est un bon niveau mais les clubs et les entraîneurs doivent être un peu patients et laisser les jeunes jouer leur football. Il ne faut pas encourager la défense à jouer de longues balles en direction des attaquants pour aller vite, alors que dans le secteur médian il y a de très bons joueurs. Sinon, il y a beaucoup de qualité. C’est un championnat très intéressant qui donne envie. Il est agressif avec beaucoup de concurrence comparé par exemple à celui ivoirien que je connais aussi. Même s’il faut insister sur la communication pour attirer les gens au stade.
Des clubs burkinabè n’arrivent pas à payer leurs joueurs. Un commentaire ?
Il faut trouver une solution parce qu’il y a des dirigeants de clubs qui ne peuvent peut-être pas gérer les instances à eux seuls. Ces derniers sont obligés d’aller frapper à des portes pour quelques billets à gauche et à droite pour faire face aux dépenses. Pourtant, il nous faut des équipes à l’image de Salitas FC ou Rahimo FC, par exemple, qui sont adossées à un centre de formation. Des équipes comme l’EFO ou l’ASFA-Y ne devraient pas compter toujours sur des dirigeants pour payer leurs joueurs. Ce n’est pas normal. Je pense personnellement qu’il faut approcher les anciens joueurs pour des solutions. Nous sommes là et si les gens nous approchent, nous pouvons les guider de notre mieux. Parce qu’il ne faut pas se flatter, si c’est nous qui faisons le pas, même si par la suite le travail est bien fait, à un moment donné ils vont te dire de partir. C’est ce qui fait qu’il y a de la réticence à aller vers tel ou tel club pour aider à pousser les jeunes frères à atteindre un haut niveau.

L’annulation du championnat a créé une polémique au Burkina. Comprends-tu ceux qui sont frustrés par cette décision?
Ils ne doivent pas être frustrés. Je peux comprendre que le président d’un club comme Salitas soit déçu parce qu’il était proche du titre. Mais, il faut regarder autour de nous. La Guinée Conakry, la Côte d’Ivoire, le Niger, etc. ont tous arrêté leur championnat. C’est aussi le cas de certains pays européens comme la France, la Hollande, la Belgique et j’en passe. Je n’étais pas de la commission d’urgence qui a décidé de l’annulation du championnat mais, je suis sûr qu’il y a eu une concertation préalable avec les clubs. Dites-vous que c’est parce qu’il y a la santé que nous pouvons jouer au football. Je demande aux uns et aux autres de ne pas être déçus, car, ce n’est pas la fin du monde. De toute façon, Salitas et Rahimo seront en campagne africaine.

Comment Aristide Bancé se sent dans son club actuel, le Horoya ?
Je me sens bien. J’ai été bien intégré. J’ai retrouvé des compatriotes comme Dramane Nikièma qui est d’ailleurs le capitaine de l’équipe. Il m’a beaucoup aidé dans mon intégration. Je n’oublie pas non plus Ocansey Mandela. Aussi, nous avons la chance d’avoir un entraîneur sénégalais, Lamine Ndiaye qui connaît le football et les joueurs. Que dire du président Anthonio Souaré, un grand homme avec son fils qui font du bon boulot. Vraiment, ça donne envie de jouer là-bas.

Quelles sont les mesures prises par le club pendant le COVID-19 ?
Franchement, nous les joueurs, ne cesserons de dire merci aux dirigeants. Jusque-là, ils font des efforts en nous appelant régulièrement pour s’enquérir de nos nouvelles. Même ceux qui n’ont pas pu quitter la Guinée, sont toujours bien traités. J’ai eu la chance de sortir du territoire guinéen avant la fermeture des frontières. Nous recevons un programme d’entraînement de notre préparateur physique pour maintenir la forme, parce que nous devons disputer bientôt les demi-finales de la coupe CAF.

A t’écouter, tu es bien parti pour prolonger ton bail avec le Horoya ?
On ne sait jamais. Il faut préparer l’après- foot. Je suis en train de réfléchir. J’ai même échangé avec le président de la Fédération par rapport à cela. Il est bien vrai que j’ai toujours la force pour jouer. Donc tout est possible que je fasse encore une saison à Horoya.

Quelle a été la force des Etalons pendant leur parcours à la CAN 2013 ?
La solidarité a été notre force. Nous n’étions pas l’équipe la plus douée, ni la meilleure. Personne ne croyait en nous avant le début de la compétition. Quand nous avons entamé la compétition, nous nous sommes dit que nous pouvons. L’objectif au départ était de ne pas perdre un match dans notre groupe, quitte à ce que nous soyons éliminés au second tour. Et si nous nous qualifions, de nous battre match après match. La bonne ambiance et la solidarité aidante, nous avons pu aller jusqu’au bout.

Des regrets tout de même par rapport à cette finale perdue ?
Forcément des regrets. En même temps, nous ne devons pas être déçus jusqu’à ce point parce que nous nous sommes battus. Nous n’avons pas eu la chance en perdant 1-0. J’allais dire que cela est aussi dû à la fatigue. Nous avons joué 120 minutes face au Togo en quart de finale et le même temps de jeu face au Ghana en demi-finale. Contrairement au Nigeria qui était plus frais que nous. Après la 4e place de nos aînés en 1998, beaucoup se disaient qu’il sera difficile de battre ce record. Nous l’avons fait et nous en sommes fiers. Nous espérons que nos petits frères feront mieux que nous en amenant le trophée au Burkina Faso.

Il est clair qu’après votre brillante prestation à cette CAN, des clubs et non des moindres t’ont sollicité ?
Il faut se dire la vérité, j’étais en Allemagne à Augsbourg. Après la CAN, j’ai eu une proposition d’aller à Blackburn en Angleterre. L’équipe allemande sentant le danger a vite fait de faire un communiqué un peu partout même dans les réseaux sociaux pour annoncer que je serai de retour après la finale et que je ne suis pas à vendre. Cela a dissuadé les Anglais qui ont pris du recul. Pourtant, j’étais sur le point de quitter Augsbourg. Mais, mon bon comportement à la CAN a fait changer d’avis leurs dirigeants. Ils m’ont refait confiance et je suis resté.

Des gens prédisent que l’équipe des Etalons pourra connaître des problèmes, notamment de capitanat et de clans après le départ de votre génération. Ces derniers disent qu’ils ont peur que la nouvelle génération n’ait pas la même solidarité et la même entente que la vôtre. Etes-vous de cet avis ?
Il ne peut pas avoir un problème de capitanat. Le brassard appartient toujours au plus ancien. Aujourd’hui, c’est Charles Kaboré qui est le capitaine. Il était à Marseille, l’un des équipes françaises les plus en vue. C’est pour cela on lui avait donné le brassard. Il est quelqu’un qui sait parler à un groupe. Le conseil que j’ai à donner aux jeunes, c’est de ne pas prendre en considération tout ce qui se dit sur les réseaux sociaux. Ils doivent se concentrer sur leur football. C’est ce qui va les faire avancer. Parce que les réseaux sociaux ont lancé dans le temps des jeunes qu’on ne voit plus aujourd’hui. Ils ont disparu et ce sont toujours les mêmes anciens qui sont là. Les réseaux sociaux vous soutiennent quand c’est bon. Lorsque c’est mauvais, ils te lâchent. Les jeunes doivent travailler dur. Nous avons actuellement de bons jeunes comme Lassina Traoré, Abou Ouattara, Edmond Tapsoba… Je leur demande de rester soudés et de bosser, surtout ne pas se laisser distraire.

Tu as été vu aux côtés d’anciens joueurs appelant à la candidature de Sita Sangaré à la présidence de la Fédération burkinabè de football. Pourquoi ?
Je suis allé soutenir un grand frère. Le colonel Sita Sangaré a fait beaucoup pour moi lorsque j’étais blessé dernièrement. Il m’a soutenu financièrement, moralement et surtout avec des conseils. Quand j’ai été blessé, mon club d’antan, Al Masry, m’a laissé tomber alors que j’avais contracté une blessure très grave. Jusqu’à la rééducation, j’ai dépensé des millions. Alors que je ne suis pas seul, j’ai une famille à nourrir. Le président de la Fédération m’a aidé à surpasser ces moments difficiles. En dehors de lui, des personnes m’ont également aidé, je ne vais pas mentir. Il y a Amado Traoré qui m’a aussi soutenu pendant ma blessure. Aujourd’hui, ce n’est pas parce que j’ai soutenu la candidature du président de la Fédération burkinabè de football que je ne vais pas reconnaître que le président Amado Traoré a fait beaucoup pour moi. Non ! Je pense que nous sommes en famille, c’est le Burkina Faso. Je suis allé soutenir Sita Sangaré, lui dire merci pour ce qu’il a fait pour moi. Il y a des gens qui penseront que je suis derrière Sita, or je suis derrière tout le monde. Il faut que nous allions de l’avant. Cela m’amène à poser la question, comment nous avons été éliminés par Algérie pour la Coupe du monde 2014 ? En plus, voyez comment nous avons été éliminés pour la Coupe du monde 2018 avec le match que le Sénégal a rejoué face à l’Afrique du Sud. Disons-nous la vérité, nous n’avons personne à la CAF. Alors qu’aujourd’hui, nous avons un président de la Fédération qui est en train de gravir des échelons dans cette instance du football africain. Si nous stoppons sa progression, il va nous falloir 10 ou 15 ans pour pouvoir placer quelqu’un encore à ce niveau. A mon avis, quelle que soit la personne qui gagnera la présidence de la Fédération, il faudra qu’elle aide Sita Sangaré à garder son poste à la CAF. Sa présence là-bas peut y amener certains Burkinabè. Ce n’est pas parce que c’est Sita Sangaré que je parle ainsi. C’aurait été Amado Traoré que je défendrai également cette position. Nous avons besoin d’hommes forts à la CAF et je ne dis pas que c’est pour défendre seulement le Burkina Faso. Mais s’ils y sont, des intérêts du pays pourraient être défendus en cas de besoin.

Est-ce juste, selon toi, que l’armée refuse au colonel Sangaré l’autorisation de briguer un 3e mandat ?
Je n’ai rien compris. Je ne suis pas militaire. A la place de Sita Sangaré, je serai déçu parce qu’il a commencé un travail qu’il a envie de bien finir. Les gens ne comprennent pas certaines choses. Des personnes ne lisent que les titres des articles sur les réseaux sociaux et font des commentaires. Alors que parfois, le contenu de l’article dit autre chose. Malgré le fait qu’il n’ait pas eu l’autorisation de la hiérarchie militaire, Sita Sangaré ne doit pas être déçu. Je le félicite parce qu’il a tout donné. Combien de présidents de la Fédération burkinabè de football avons-nous vu passer ? Seydou Diakité par exemple a été un bon président. Il a fait du bon boulot. Mais il n’a pas eu la chance avec les Etalons qui ne sont pas allés loin aux CAN, parce qu’il n’y avait pas à l’époque un groupe arrivé à maturité. Sita Sangaré est arrivé au bon moment avec des idées qui ont fonctionné. Aujourd’hui, c’est le seul président qui a rapporté au pays deux médailles de CAN, la 2e place et la 3e place. Aussi, nous avons failli nous qualifier à la Coupe du monde. C’est un président qui a travaillé et qui a apporté des changements dans notre football.
Quels devront être les grands chantiers du futur président de la Fédération burkinabè de football?
Il n’y a pas de débat, c’est de poursuivre ce que le président Sita Sangaré a commencé. Un nouveau président voudra peut-être tout changer avec son projet, mais à mon avis, Sita Sangaré a fait du bon boulot qui mérite d’être poursuivi. Les jeunes qui arrivent en sélection doivent être aguerris pour s’imposer parce que les anciens seront appelés un jour à quitter la sélection. Il faut donc miser sur la jeunesse, la préparer pour qu’elle s’installe durablement. Mon souhait est que quelle que soit la personne qui gagnera les élections, qu’elle garde encore pour quelques années un entraîneur local. Nous partons toujours chercher des expatriés et je ne suis pas contre. Mais il faut que ces entraîneurs que nous recrutons entraînent au haut niveau d’abord dans leur pays avant d’arriver ici. Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas la peine de les recruter. Alors, il vaut mieux prendre des coaches locaux. Nous en avons de très expérimentés qui peuvent conduire loin nos Etalons.

Que penses-tu de la candidature de Lazare Banssé ?
Il y a peut-être des gens qui ne le savent pas, mais Lazare Banssé est mon grand frère direct de même père et de même mère. C’est grâce à Lazare Banssé que j’ai connu le Burkina Faso. Il est quelqu’un de courageux, discret et travailleur. Tout le monde a vu ce qu’il a fait à la CAMEG. Et en plus, son carnet d’adresses parle pour lui. Pour ceux qui connaissent la façon de travailler d’Aristide Bancé, c’est de la même manière que travaille mon grand frère. A l’EFO, il a travaillé à changer beaucoup de choses dans ce club. Ça me choque, quand certaines personnes critiquent sa gestion lorsqu’il était PCA de l’EFO, notamment qu’il y a eu des salaires impayés. Vous pouvez demander aux joueurs de l’époque, ils vous diront la vérité. Aussi, aux journalistes qui font ces genres de déclarations, ils devraient plutôt demander à mon grand frère pourquoi il a laissé le club. Il n’est pas bien de se mettre dans un camp pour salir l’autre.
Ce n’est pas cela le football. Aujourd’hui, nous sommes appelés à nous unir. Il ne faut pas qu’on se dénigre. Nos propos doivent être apaisés pour que notre football puisse avancer. Ce n’est pas parce qu’il s’agit de mon grand frère que je parle ainsi. C’aurait été une autre personne, j’allais tenir les mêmes propos. Ce qui est sûr, mon grand frère est une personne de qualité, ça ne se discute pas. Il est correct et lorsqu’on parle de lui, c’est pour le travail. Vous pouvez vous renseigner. Je lui souhaite beaucoup de chance.

Interview réalisée par Yves OUEDRAOGO

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