La belle aventure du Burkina Faso à la 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations TotalEnergies Cameroun 2021 s’est arrêtée en demi-finale. Hier au stade Ahmadou-Ahidjo de Yaoundé, les Etalons ont été battus par les Lions du Sénégal 1-3.

Il est à peine 12 h à Yaoundé, soit 8 h avant le coup d’envoi de la première demi-finale de la 33e Coupe d’Afrique des Nations (CAN) TotalEnergies Cameroun 2021. Aux alentours du stade Ahmadou-Ahidjo, théâtre de l’événement, la police commence son déploiement pour la sécurité. Dans les airs, un hélicoptère sillonne la zone.

Les couleurs du match sont annoncées. A 3h du début des hostilités, Yaoundé est arrosée par de grosses gouttes de pluie. Cela mérite d’être souligné puisque c’est la toute première fois depuis le début du tournoi.

Pendant ce temps, le comité d’animation des Lions de la Téranga est déjà sur place. Installé en face de la tribune officielle, il s’est distingué en se faisant entendre bruyamment. Il sera rejoint moins d’une heure plus tard par celui des Etalons. Deux gradins séparent les deux ’’douzièmes hommes ‘’ des équipes. Petit à petit, le stade accueille son public.

La bataille des gradins est remportée par le Sénégal au vu de son plus grand nombre de supporters et de son accoutrement aux couleurs nationales. En attendant, le petit public qui a déjà pris place dans l’enceinte du stade est tenu en haleine par des sonorités burkinabè et sénégalaises.

17h 35, les Etalons sont les premiers à sortir pour la reconnaissance du terrain. Ils le font au rythme musical de Dez Altino « San ka Wendé ». Une sortie qui a réveillé le groupe d’animation de l’Union nationale des supporters des Etalons qui s’y met à travers danse et sons de leurs instruments de musique. A peine 5 minutes et on regagne le vestiaire.

Pour l’échauffement, c’est encore Bertrand Traoré et ses camarades qui foulent en premiers la pelouse avec des ballons. Tout comme contre la Tunisie, le portier Hervé Kouakou Koffi est le premier à sortir pour cette épreuve.

Mais, il rentrera encore le premier, longtemps avant la fin de l’échauffement. Superstition ? Toujours est-il que les Etalons l’ont fait en même temps avec le trio arbitral conduit par l’Ethiopien, Bamlak Tessema Weyesa, lui aussi sorti pour réveiller les muscles. Jusque-là, point de Lions, ni pour la prise de contact ni pour l’échauffement.

Eux, ont opté juste pour la dernière option. Ils sortent enfin près d’une trentaine de minutes après les Etalons. Les minutes s’égrènent et l’on s’achemine lentement mais sûrement vers le début de la rencontre.

La pression monte. A 19h moins quelques secondes, le compte à rebours résonne dans le stade pour donner l’autorisation au directeur de jeu de lancer le match.

Le terrain est donc enfin là pour départager les deux équipes, qui ont, chacune refusé en conférence de presse d’avant-match d’endosser le costume de favoris. Après les formalités, la majorité des photographes se déploient derrière le camp burkinabè. Mais, ces derniers n’auront pas grand-chose à se mettre sous la dent en cette première partie de jeu. Les

Etalons punis sur trois erreurs

Une partie qui a d’ailleurs commencé sur des chapeaux de roue avec un choc violent (4e) entre Nampalys Mendy et Cyrille Bayala. Le match Burkina – Sénégal a été le plus souvent disputé dans le secteur médian.

La bataille pour la conquête de l’entrejeu a été rude. Les Sénégalais qui ont réussi par moments à se tirer d’affaire en misant plus sur Sadio Mané. Un joueur qui a causé des misères à Issa Kaboré.

A plusieurs reprises, le sociétaire de Liverpool s’est retrouvé seul sur ce côté. Alors que l’on pensait que la sortie (34e) d’Hervé Kouakou Koffi allait diminuer défensivement la formation burkinabè, que nenni.

C’est au contraire une défense compacte qui a réussi à contenir les velléités offensives sénégalaises. Au cours de la partie, les poulains de Kamou Malo ont placé des attaques sporadiques, sans succès. Les meilleures occasions, elles, étaient sénégalaises avec deux penaltys annulés par la VAR.

Une rencontre qui a laissé voir une solidarité exemplaire des Etalons jusqu’à l’inscription des buts (69e, 75e et 86e) respectivement par Abdou Diallo, Idrissa Gueye et Sadio Mané. La réduction du score est intervenue à la 82e par Ibrahim Blati Touré.

Outre le match sur l’aire de jeu et dans les gradins par les supporters, ce Burkina – Sénégal s’est aussi joué dans la tribune de presse. Le match entre les journalistes des deux pays a commencé lors de l’exécution des hymnes nationaux. Chaque camp voulait noyer l’autre. Ensuite, les deux penaltys annulés ont failli envenimer l’atmosphère.

Heureusement que les uns et les autres ont fait preuve de retenue. Pour le capitaine Bertrand Traoré, des erreurs pareilles en demi-finale d’une compétition comme la CAN ne se pardonnent pas. Il a avoué que ses partenaires et lui ont tiré beaucoup de leçons de ce match.

« Nous allons nous remobiliser pour aller chercher la médaille de bronze », a-t-il promis. L’entraineur Kamou Malo, lui, malgré l’élimination, reconnait que l’aventure a été belle. Une rencontre au cours de laquelle l’adversaire a été beaucoup plus athlétique. Qu’à cela ne tienne, les Etalons sortent de la compétition la tête haute.

Yves OUEDRAOGO

Envoyé spécial à Yaoundé

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