Six points en deux matches, le moins que l’on puisse dire est que le bilan comptable des Etalons est satisfaisant à l’occasion de ces deux premières journées des éliminatoires de la CAN 2023 qui se jouera au bord de la lagune Ebrié.
Cela dit et toutes choses restant égales par ailleurs, il faut convenir que pour figurer et rester longtemps dans la cour des grands, il va falloir plus de talent pour aller titiller des équipes de calibre supérieur comme le Sénégal, le Cameroun et l’Algérie entre autres. Car leur orgueil dut-il en souffrir, Capverdiens et Swazis sont des équipes de seconde zone qui cherchent toujours à se faire un nom en Afrique. Et pour les Etalons qui veulent jouer les épouvantails, il faudra un peu plus de talent, ce talent que seul Dango Ouattara arrive à exprimer pour le moment.
Les autres, à l’exception notable de Edmond Tapsoba et des deux entrants, Cedric Badolo et Stéphane Aziz Ki étant besogneux, pour rester polis. Si des équipes comme le Cameroun, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et l’Algérie de l’irascible Belmadi imposent leur diktat sur le continent, c’est en raison du fait qu’elles disposent de ces feux follets capables de dynamiter un match par une action d’éclat.
Au Burkina Faso, seuls Bertrand Traoré, Dango Ouattara et Frank Lacina Traoré sont pour le moment de cette trempe, Gustavo Sangaré ne parvenant toujours pas à confirmer les espoirs aperçus lors des éliminatoires du mondial 2022. Le Burkina Faso, et nous le disons avec un pincement au cœur, est une équipe moyenne avec des dirigeants aussi bien politiques que sportifs devant intégrer cette donne dans leur analyse prospective de l’équipe.
La référence absolue reste pour le moment l’équipe de 2013 qui regorgeait de talents purs comme Alain Traoré, Jonathan Pitroipa, Blatti Touré et de joueurs de devoir précis et concis comme Charles Kaboré, Abdoul Razack Traoré, le général Bako Koné et le taureau burkinabè, Aristide Bancé avec en sus une profondeur de banc intéressante. Le cru 2020 n’est pas encore du même calibre même si un coach expérimenté comme Velud peut lui permettre de se bonifier.
Il y a donc du travail à faire aussi bien en termes de management que de détection pour donner à cette équipe le coffre nécessaire pour jouer dans la cour des grands.
Dans l’état actuel des forces en présence, un schéma tactique en quatre, deux, trois, un, nous paraît le plus à même de nous valoir des satisfactions avec à la défense Abdoul Guiebré, Issoufou Dayo, Edmond Tapsoba et Issa Kaboré, deux récupérateurs (Abdoul Bandaogo et Adama Guira) et une pointe Franck Lassina Traoré épaulé par le trio Bertrand Traoré, Dango Ouattara et Blati ou Aziz Ki. Au sélectionneur de faire toutefois ses choix pour que les fruits soient enfin à la hauteur des promesses des fleurs.
Boubakar SY