Considérée comme sport-loisir, la pétanque a offert au Burkina Faso en 2021, le titre de vice-champion à la coupe d’Afrique des nations. De nos jours, le pays compte plus de 1500 licenciés issus de plusieurs clubs. Cependant, force est de constater que ces pratiquants, ne vivent pas uniquement de la pétanque. Du commerce en passant par l’élevage ou encore la soudure, certains ont fait de ces métiers leur véritable gagne-pain.

Alassane Compaoré

Sport-loisir, la pétanque est l’une des disciplines les plus pratiquées et la plus suivie du grand public au Burkina Faso. Avec plus de 1500 licenciés, elle draine du monde aux abords des voies les après-midis et surtout les week-ends autour des compétitions. Divertissement pour certains ou passion pour d’autres, la pétanque burkinabè compte dans ses rangs, des boulistes au talent remarquable. Du club Soutong-Nooma, champion 2022, en passant par l’AS Poste ou encore Song-Taaba, ils sont nombreux les boulistes au palmarès riche. Parmi eux, nous avons le champion 2022 de l’Association des journalistes sportifs du Burkina (AJSB), Alassane Compaoré 1er jumeau. Sociétaire du club Soutong-Nooma, il a été vice-champion national de la saison 2020-2021. La saison qui a suivi, il est enfin champion avec ce club, une première pour cette formation. Au titre des compétitions sous régionales et africaines, le champion AJSB 2022 en pétanque a été vainqueur de la coupe de la CEDEAO en juin 2019. En novembre 2021 à Ouagadougou, il est vice-champion d’Afrique avec les Etalons boulistes. A l’Open de Saly au Sénégal en février 2022, il est vainqueur tout comme François N’Dyayé au Bénin en aout de la même année.

Ils ont presque tout gagné dans la pétanque

Tout comme Alassane Compaoré 1er jumeau, sa doublette au championnat national 2022, Moustapha Baguigna est également l’un des poids lourds de la pétanque burkinabè. Avec 14 ans dans la pratique de la pétanque, Moustapha Baguigna a connu cinq clubs que sont Zounoogo, Arc en ciel, AS Poste, Song-Taaba et Soutong-Nooma. Plusieurs fois, champion national et trois fois champion AJSB (2007, 2011 et 2021) le sociétaire de Soutong-Nooma est également vice-champion d’Afrique avec à la clé ,le rang de 3e meilleur tireur du continent. Sociétaire de l’AS Poste, Boureima Ouédraogo est l’une des pièces maitresses de l’écurie des Etalons boulistes. Depuis 2000, l’actuel capitaine de l’AS Poste a toujours défendu les couleurs du Burkina Faso avec les Etalons. Pointeur-tireur, Boureima Ouédraogo a été 3e meilleur tireur du monde en 2008 au Sénégal. Toujours en palmarès individuels, le sociétaire de l’AS Poste a été deux fois meilleur tireur de la zone 3 en Côte d’Ivoire en 2005 et 2013. Au titre des récompenses collectives, Boureima Ouédraogo a été huit fois champion national, la dernière en 2017. Il a été deux fois médaillé d’argent à la CAN 2015 au Tchad et 2021 au Burkina Faso. Boureima Ouédraogo est également médaillé de bronze aux jeux africains de Brazzaville en 2015.

Une discipline qui ne nourrit pas son homme

Boureima Ouédraogo,

Les retombées des différentes performances de ces Etalons boullistes leur ont sans doute permis de se réaliser dans la vie. Ce n’est pas Alassane Compaoré 1er jumeau qui dira le contraire. « La pétanque m’a permis d’obtenir mon permis de conduire, de m’acquérir trois motos, de pouvoir voyager dans la sous-région et de connaître certaines grandes personnalités du milieu », a reconnu le champion l’AJSB 2022. Tout comme lui, sa doublette, Moustapha Baguigna a pu bénéficier de bons contrats avec les clubs et a pu également acquérir six motos de grandes valeurs.

Si grâce à la pétanque certains boulistes ont pu se procurer des matériels ou autres, force est de constater que ces pratiquants ne vivent pas uniquement de la pétanque. Commerçant d’effets d’habillement prêt à porter dans un des marchés dans la ville de Ouagadougou, Alassane Compaoré 1er jumeau jongle entre son activité quotidienne et la pétanque. « La pétanque est juste un divertissement pour moi. Elle ne peut pas nourrir son homme. Mais quand tu as l’amour de la pétanque, tu arrives à jongler. Chaque matin à 6 heures je m’entraîne au moins 30 à 45mn avant d’aller ouvrir ma boutique. Les vendredi soir, je m’organise pour fermer plus tôt et retrouver mes coéquipiers pour l’entrainement collectif », a-t-il avoué. Tout comme champion 2022, Boureima Ouédraogo, agent de liaison à la poste, circule avec ses boules sous la selle de sa moto. « Je roule avec mes boules. Elles sont sous la selle de ma moto. A la descente le soir, je cherche un coin libre ou je suis seul, je m’exerce dans les tirs et les pointages pendant au moins deux heures » ,a laissé entendre de capitaine de l’As Poste.

Des métiers qui sauvent

nducteur d’engin, Patrice Tiemtoré du club Soutong-Nooma, pratique la pétanque par passion. « Je suis conducteur d’engin. J’exécute des contrats sur les sites miniers et également à Ouagadougou. Mais il faut avouer que la conciliation entre la pétanque et ma profession n’est pas facile. Mais néanmoins je trouve chaque fois du temps libre pour les entrainements. Ma période favorable pour mes entrainements, c’est la nuit. Avec la lumière à la maison, je m’entraine comme il se doit. A défaut, je me retrouve devant la porte de mon président avec d’autres coéquipiers pour faire des parties en guise d’entrainement collectif », a-t-il informé.

Son coéquipier en club, Moustapha Baguigna, a plutôt choisi de faire de l’élevage. « Malgré tout ce que nous gagnons dans la pétanque, il faut avouer que la discipline ne nourrit pas son homme. Il est vrai que je suis un passionné de la chose, mais je pratique à côté l’élevage (moutons et des bœufs). Cette activité me permet de subvenir à mes besoins », a avoué le champion AJSB (2007, 2011 et 2021). Toujours dans l’écurie du club Soutong-Nooma, Théodore Zangré considère la pratique de la pétanque comme un loisir. « Je considère la pétanque comme un loisir. On ne peut pas vivre de cette discipline. Il faut forcément exercer une autre profession. Je suis soudeur. J’ai commencé mon apprentissage en soudure bien avant de pratiquer la pétanque. C’est généralement le dimanche, mon jour de repos, que je mets à profit pour aller jouer à la pétanque. Du lundi au samedi, je suis dans mon atelier de soudure » ,a-t-il laissé entendre.

– Ollo Aimé Césaire HIEN

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