Pour son premier mandat à la tête de la Fédération burkinabè de taekwondo, François Daboué a su maintenir le cap avec pas mal de médailles obtenues à l’international, de même que l’organisation des activités traditionnelles de la structure fédérale. Pour la saison passée, le satisfecit est total même si une médaille historique aux Jeux olympiques allait enchanter M. Daboué.

Comment se porte le taekwondo burkinabè ?

Le taekwondo burkinabè se porte à merveille. Il est bien visible sur le plan national qu’au plan international avec beaucoup d’activités qui ont été réalisées et de médailles qui ont été remportées par des taekwondo ins burkinabè.

Depuis votre accession à la présidence de la Fédération, vous avez réussi à maintenir le cap. Quel est votre secret ?

Le secret, est que je me suis inspiré de l’expérience de mon prédécesseur Timbo Zongo. Il m’a bien initié dans ce management, car, ne dit-on pas que le meilleur messager d’une prison est bien le prisonnier ? J’ai été un taekwondo in. J’ai su et je sais toujours compter sur l’expérience et la volonté des pratiquants, des encadreurs, des sélectionneurs de tous les clubs, de tous les districts et de toutes les ligues.

En termes de bilan, que peut-on retenir de la saison écoulée ?

Je dirai d’emblée que nous avons pu honorer le calendrier de notre programme d’actions initialement établi. A ce titre, nous avons pu terminer les séminaires de passage de grades. Nous avons pu maintenir les deux championnats nationaux en junior et en sénior. Nous avons également pu assister à certaines initiatives privées, notamment à des Opens organisés par des promoteurs à Koudougou, à Bobo-Dioulasso et à Ziniaré.

Sur le plan international, nous avons pu prendre part à certaines activités, notamment l’Open du Niger. A la suite de cet Open, nous avons eu en termes de médailles, 2 en or, 2 médailles d’argent et une de bronze. Nous avons pris part également avec un athlète à l’Open d’Espagne qui a obtenu la médaille d’or dans les plus de 80 kg. Je n’oublie pas les Opens de Luxembourg avec une médaille de bronze ; de Dakar avec une médaille d’or, une d’argent et 2 de bronze.

Là-bas, le Burkina avait 4 inscrits et les 4 sont rentrés avec en plus des médailles, les prix de meilleur combattant et de meilleur athlète par Ibrahima Maïga. A l’Open de Paris en octobre, nous avons pu engranger, grâce à Faycal Sawadogo, la médaille de bronze. Nous avons également participé au championnat d’Afrique qui s’est déroulée à Kigali au Rwanda en juillet. A la suite de ce championnat d’Afrique, nous avons eu 2 médailles d’argent et une de bronze. Historique en terme de performance, car, cela arrive après 49 ans. Le Burkina Faso a occupé la 6e place à ce championnat.

Cela a été un signe fort d’un retour du Burkina Faso qui ne va pas se laisser faire. Nous pensons revenir et de plus en plus arriver à la meilleure place. Le Burkina a également honoré de sa présence aux Jeux islamiques de Turquie au cours desquels nous avons gagné la médaille de bronze et le prix de la meilleure combattante féminine.

Voilà de façon ramassée, le bilan technique que la Fédération a pu vraiment engranger avec surtout l’aide et le soutien de tous les districts, les ligues et de tous les clubs, pratiquants et sympathisants. Je remercie le bureau exécutif de la Fédération qui n’a ménagé aucun effort pour être toujours aux aguets pour que de tels résultats puissent être atteints.

Qu’est-ce qui vous tenait à cœur et que vous n’avez pas pu réaliser ?

Ce qui me tenait beaucoup plus à cœur, c’est la participation du Burkina aux Jeux olympiques 2020 à Tokyo. J’aurais voulu que pour la première fois de l’histoire du Burkina Faso, dans le domaine du taekwondo, on remporte une médaille. Cela allait apporter une notoriété très visible du Burkina Faso encore à l’étranger. Mais, c’est déjà bien qu’on ait participé, même si je sais que l’on peut faire mieux.

Le contexte actuel sécuritaire ne fait pas courir les sponsors. Comment vous vous débrouillez pour pouvoir honorer vos engagements vis-à-vis du monde du taekwondo burkinabè ?

C’est une question de volonté. Nous avons un certain nombre de partenariats et une ressource interne propre au niveau du bureau exécutif. Nous avons des gens qui se battent comme on le dit. Nous mettons en commun nos maigres ressources pour pouvoir honorer certains engagements, notamment les participations aux différentes compétitions internationales. Il y a notre ministère de tutelle, le Comité national olympique et des sports burkinabè qui sont aussi chaque fois à nos côtés.

Mais, la mobilisation principale est d’abord interne et les membres du bureau exécutif soutiennent vraiment les efforts. Quelles sont les perspectives pour l’année en cours ? Pour 2023, nous avons un calendrier très chargé. Initialement, il y a d’abord les activités nationales comme le recyclage des gradés et le passage de grades qui ont même déjà commencé à Koudougou. Il y a les championnats nationaux juniors et séniors. Il y a également la promotion des initiatives privées propres à certains leaders.

Surtout, cette année, avec l’accord de notre ministère de tutelle et la Fédération mondiale de taekwondo, nous comptons frapper un grand coup, avec l’organisation d’un championnat de très haut niveau jugé G1 à Ouagadougou. Nous l’organiserons, pas seulement dans la quête de médailles même si nous n’allons pas nous laisser faire, mais, plutôt montrer de la bonne santé du taekwondo burkinabè et la capacité organisationnelle du Burkina. Car, je ne vous apprends rien en vous disant que ce championnat va regrouper des combattants qui viendront un peu partout du monde.

Cette compétition était prévue pour se tenir en avril. Mais, à cause de certaines contraintes, nous l’avons repoussé pour octobre. Toujours sur le plan international, nous ne perdons pas de vue les Jeux olympiques Paris 2024. Et là, nous avons deux athlètes qui sont pratiquement sélectionnés pour y participer. Il s’agit de Faycal Sawadogo et Ibrahima Maïga. Il y a Ida Bama et Ali Coulibaly qui se battent fort pour pouvoir engranger des points, parce que c’est un ranking et ils doivent se battre pour être sélectionnés. Je n’oublie pas les grands Opens comme celui de Niamey et biens d’autres que nous voulons participer.

Est-ce facile d’être un président d’une Fédération sportive au Burkina ?

Bonne et belle question ! Je vous répondrai d’emblée qu’il n’est pas facile d’être un président d’une Fédération, j’allais dire même de toute organisation. Quel qu’en soit le nombre que vous avez dans votre discipline, sachez qu’il y aura autant d’humeurs. Il faut tendre vers la majorité de ceux qui vont apprécier et travailler pour l’intérêt commun. Il faut et surtout être passionné de la chose.

Mais, comme nous le sommes, nous allons tout faire pour réussir notre mission afin que l’histoire retienne un jour ce que nous avons pu faire à la tête de la Fédération. Les élections sont prévues dans un an, est ce que François Daboué va rebelotter ? Il est vrai que les mandats ne sont pas limités pour les Fédérations mais je suis un démocrate. Nous verrons en temps opportun.

Entretien réalisé par Yves OUEDRAOGO

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