Il n’a pas connu une longue carrière à cause de pépins physiques. Mais, elle fut riche avec une finale de Coupe d’Afrique des nations en 2013, une Coupe nationale de la Roumanie, une participation à la Coupe d’Europe. De Hapoël en Israël, Haïfa et Sivasspor en Turquie en passant par la Roumanie au Dinamo Bucarest et en France à Evian Thonon Gaillard, Djakaridja Koné, milieu défensif a été un footballeur apprécié partout où il est passé grâce à son abattage dans l’entrejeu. Agé aujourd’hui de 36 ans, « Djakis » comme l’appelle les intimes donne de ses nouvelles depuis l’Hexagone.

Que devient Djakaridja Koné ?

Je vais bien. Je suis présentement en France. Mais rassurez-vous, pas toujours en tant que footballeur. Car, j’ai ma carrière derrière moi depuis belle lurette.

Justement, tu as mis fin à ta carrière discrètement. Que s’est-il passé?

J’avais contracté une blessure au genou qui se trouvait être le ménisque. Après une opération en janvier 2016, j’avais pu reprendre le championnat avec mon club turc Sivasspor.

J’ai constaté qu’après seulement trois matchs, j’avais toujours mal. J’ai donc décidé d’arrêter pour bien me soigner. C’est ainsi que j’ai tourné d’abord en Afrique et un peu partout au Pays-Bas, en Belgique, en France, en Suisse, en Espagne où j’ai vu le plus grand spécialiste de ce mal, le docteur Cugat de Barcelone. Après 3 ans sans succès, je suis allé voir un spécialiste à l’hôpital américain de Paris qui m’a dit en 5 minutes que j’avais une blessure aux ligaments croisés depuis très longtemps.

Ce qui m’a créé l’arthrose du genou. En un mois, je ne pensais plus au football mais à la recherche de la santé. J’avoue que c’était très compliqué et difficile à expliquer. J’ai failli même perdre la jambe. Dieu merci, aujourd’hui, je vais beaucoup mieux. C’est à cause de ce mal que je suis parti des Etalons contre ma volonté. Toute chose qui m’a contraint à mettre fin à ma carrière à l’âge de 30 ans en 2016.

Pourtant il a été dit que ton départ des Etalons est dû à une frustration ?

Pas du tout, je n’ai pas été frustré. J’ai la foi et je me suis dit que c’est la volonté de Dieu. C’est le destin qui a voulu que ma carrière prenne fin ainsi. L’essentiel est que je sois en vie et que j’aille bien. La CAN 2013 nous reste toujours en mémoire. Une CAN où tu étais l’un des métronomes des Etalons avec une finale à la clé.

Quelle était la force de votre équipe ?

A la CAN 2013, notre force était le mental, la résilience et nous étions très soudés. Quel est ton plus beau souvenir avec les Etalons ? Je ne peux pas oublier la demi-finale contre le Ghana à la CAN 2013. Ça reste un beau souvenir, en plus du match contre l’Algérie en barrage qualificatif à la Coupe du monde brésilienne de 2014 à Ouagadougou que nous avions gagné 3-2.

Et le plus mauvais ?

Sans conteste le match retour de cette compétition à Blida. L’Algérie nous avait battu 1-0 dans des conditions vraiment bizarres.

En termes de bilan, que retiens-tu de ta carrière professionnelle ?

Je pense avoir mené une bonne petite carrière grâce à Dieu. J’ai connu pas mal de blessures qui m’ont empêché peut-être de faire plus que ce que je voulais. Car, mon rêve avait toujours été de jouer un jour en Angleterre (rires). Peut-être que dans l’avenir, un de mes enfants me représentera dans ce championnat.

Si c’était à refaire, qu’aurais tu fais dans ta carrière ?

J’allais prendre beaucoup plus soin de mon corps, car, j’ai eu trop blessures.

De toute ta carrière, quel est le club et le fait qui t’ont marqué ?

Le club qui m’a le plus marqué de toute ma carrière est le Dinamo Bucarest en Roumanie. J’y ai passé 3 ans où j’ai gagné la Coupe nationale de ce pays et disputé une Coupe d’Europe. Le fait qui m’a le plus marqué s’est produit le jour de la finale de la Coupe nationale contre le Rapide Bucarest, un club rival.

Quand on rentrait dans le stade pour l’échauffement, les supporters du Dinamo tenaient des pancartes où c’était écrit : « Merci Koné ». Cela m’a touché, car, j’étais en fin de contrat et je disputais mon dernier match.

Après la rencontre, tous les joueurs et les dirigeants m’ont soulevé et chanté avec les supporters pour me souhaiter bonne chance et me dire merci pour tout. Je n’oublierai jamais cela.

Quelle appréciation fais-tu de la génération actuelle des Etalons ?

Elle est talentueuse individuellement et collectivement. Je pense qu’elle peut faire mieux qu’à la CAN camerounaise. Elle a les moyens individuels et collectifs pour écrire une belle histoire à cette CAN ivoirienne. L’élection du président de la Fédération burkinabè de football c’est dans un an.

Penses-tu qu’un ancien footballeur pourra faire l’affaire ?

Affirmatif, et je le pense en toute sincérité. Je vois par exemple Charles Kaboré qui a vraiment le profil idéal, car, en plus d’avoir évolué dans le championnat national et dans de bons clubs européens, il a été le capitaine emblématique de la sélection et le joueur le plus capé. Jonathan Pitroipa pouvait aussi l’être, mais, je souhaite que nous, anciens footballeurs soyons derrière Charles Kabore, même si ce n’est pas pour l’élection de l’année prochaine. Tous unis derrière un ancien va nous donner beaucoup de chance de gérer la Fédération et apporter de nouvelles choses pour le développement de notre football.

As-tu des projets pour le football burkinabè ?

Oui, j’ai des projets pour le football burkinabè. Je compte travailler sur le développement de la formation de nos jeunes. Il s’agira d’apporter mon expérience et tout ce que j’ai pu apprendre de mon parcours professionnel au développement du football burkinabè.

A quand le jubilé de Djakaridja Koné ?

Un jubilé peut être oui, mais ce n’est pas une priorité en ce moment. Car, présentement, j’ai une grande pensée pour le peuple burkinabè, un peuple intègre et digne.

Je lui demande d’être fort, résilient et optimiste, car, bientôt nous aurons la sécurité, la liberté et la paix totale dans notre pays. Je suis très fier du peuple burkinabè. Je lui dis merci pour tout ce qu’il m’a apporté durant ma carrière. Aux autorités du football burkinabè, je profite de la perche que vous m’avez tendue pour les remercier.

Ils doivent travailler à faciliter et aider les anciens internationaux à s’intégrer, à apporter leur expérience, leurs visions et gérer cette Fédération dans l’avenir pour le développement du football burkinabè.

Interview réalisée par Yves OUEDRAOGO

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