L’ambiance était électrique au gymnase du state Tata Raphaël samedi dernier.

Les IXes Jeux de la francophonie battent leur plein depuis le 28 juillet à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Tout se déroule dans l’allégresse et la joie de vivre congolais même si…

Les autorités et la population congolaises le reconnaissent : ces IXes Jeux de la francophonie sont un test grandeur nature, eux qui n’ont plus jamais organisé un grand évènement sportif depuis le légendaire combat de boxe en octobre 1974 entre Mohammed Ali et Georges Foreman.

Un poster géant de Cassius Clay, Foreman au tapis à ses pieds, plastronne actuellement à proximité du stade des Martyrs. Effectivement, l’inexpérience de la République démocratique du Congo (RDC) dans l’organisation de grands événements saute aux yeux depuis l’ouverture des jeux le 28 juillet dernier.

Les alentours du stade des Martyrs étaient un véritable capharnaüm lors de la cérémonie d’ouverture : les nombreux véhicules de sécurité, des officiels et les cars des athlètes garés pêle-mêle, le forcing de certains pour garer dans la cour du stade alors qu’il y avait de l’espace à l’extérieur, des milliers de personnes ayant tenté d’entrer au stade alors que les gradins étaient déjà noirs de monde…

Si fait qu’il a été difficile de se frayer un passage à la fin de la cérémonie. Que dire de l’organisation des activités sportives ! Un casse-tête pour les staffs et les journalistes. En vérité, il n’y a pas de programme fixe des compétitions. Celui qui avait été publié au début semble caduc.

Les heures et les lieux sont modifiés à tout moment et parfois avec des changements de sites de compétitions à la dernière minute. Par exemple, le circuit de la course cycliste disputée le 30 juillet a subi de nombreuses modifications. Et la disponibilité du classement général a pris des heures après la victoire du Marocain Achraf Ed-Doghmy.

Kinshasa en fête

La faute à un tâtonnement des officiels qui ont apparemment mélangé les pédales. Tenez-vous bien qu’ils avaient placé Paul Daumont dans la liste des abandons alors qu’il venait, il y a quelques minutes, de prendre la 4e place après un sprint. Ce qui a fait dire à un confrère burkinabè, un brin agacé : « Même avec nos petites courses sur l’avenue Charles-de-Gaulles, on ne prend pas autant de temps pour dresser un classement final ».

Cependant, force est de reconnaitre que ces soucis dans l’organisation des IXes Jeux de la francophonie sont atténués par le sens de l’hospitalité, la bonne humeur et la joie de vivre des Kinois. La cérémonie d’ouverture a donné à voir, deux heures durant, un public chaud bouillant et jovial.

Les plus de 80 mille spectateurs du stade des Martyrs ont dansé et chanté à tel point que les allocutions de l’administrateur de l’Organisation internationale de la francophonie, Caroline St Hilaire, du président de la République Félix Tshisekedi et surtout du ministre des Affaires étrangères de la RDC, Christophe Mutundula, ont été presque inaudibles. Certains ont manifesté leur impatience par des sifflets, pour les discours un peu longs.

En plus, les différents sites de compétitions ont, par la suite, été pris d’assaut par un public en verve. Les sportifs congolais en compétition sont fortement soutenus dans leurs différents lieux de compétition, même s’ils n’arrivent pas, au bout, à accrocher une médaille. Le champion cycliste de la RDC, Joël Kasereka, qui a terminé 9e a été porté en triomphe par une foule en liesse dès qu’il a franchi la ligne d’arrivée. A ces IXes Jeux de la francophonie, Kinshasa n’a jamais aussi confirmé son statut de capitale de la joie.

Sié Simplice HIEN depuis Kinshasa


Le ministre des Sports de la RDC, Kabulo Mwana Kabulo : « Nous sommes à nos débuts »

«C’est un public qui a souffert depuis 49 ans. Depuis le combat Mohamed Ali-Georges Foreman, la RDC n’a organisé aucune grande compétition. C’est un public assoiffé. Les Congolais ont retrouvé les installations qu’il faut. Ils sont venus spontanément. Ils sont heureux et nous aussi. Nous sommes heureux d’organiser ces jeux de la francophonie qui rassemblent tous les jeunes de l’espace francophone.

C’est un grand rendez-vous d’amitié et de solidarité. Nous sommes contents de la venue chez nous des pays de la francophonie. Votre présence nous réconforte. Cela va permettre au sport congolais de se relancer. Nous étions perdus. Nous n’avions pas de boussole. Nous étions sans infrastructures. Les jeunes ne trouvaient pas d’endroit où se détendre. Et ils étaient en train de partir. Heureusement nous avons aujourd’hui un président qui a décidé d’investir, car cela est important pour la jeunesse, pour l’avenir.

Mais je voudrais dès le départ présenter des excuses. Nous sommes des débutants dans ce genre de manifestation. S’il y a des failles que vous constatez, il faut nous pardonner. Nous ne sommes pas comme le Burkina Faso qui est habitué à organiser de telles manifestations. Nous sommes à nos débuts. Nous sommes contents d’organiser ces IXes jeux ».

Propos recueillis par S.S.H.

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