Le championnat burkinabè de 1re division a officiellement débuté le 4 octobre avec 16 équipes en compétition pour succéder à l’AS Douanes, le double champion en titre. Le président de la Ligue de football professionnel (LFP), dans cet entretien, Julien Tiendrébéogo explique les grandes attentes de cette saison 2024-2025.
Quelle est la particularité cette saison du calendrier du Faso foot Ligue 1 ?
Nous avons terminé la saison dernière avec un retard et nous démarrons celle de cette année avec également du retard. L’an passé, nous avons débuté le championnat le 1er septembre et cette année, nous avons commencé le 4 octobre. Nous avons fini l’an passé le 31 mai et cette année le 15 juin. Lorsque vous regardez, il y a un grand décalage. Le premier objectif pour cette nouvelle saison est d’absorber les retards.
C’est pourquoi, vous verrez qu’après les deux premières journées, il y aura un rapprochement des matchs jusqu’à la 8e journée. C’est à partir de la 8e journée que le calendrier redeviendra normal avec les matchs les week-ends. Donc, la première particularité de ce calendrier est l’absorption des retards. Nous voulons rattraper les retards observés depuis l’an passé avant le mois de décembre. Normalement ,à la reprise en janvier, le calendrier de la Ligue 1 devrait revenir à la normale.
C’est le même état d’esprit avec la Ligue 2. Elle débutera aussi avec un calendrier dense et un rapprochement des journées de sorte de revenir à la normale à la reprise en janvier. L’autre particularité est que nous avons travaillé à stabiliser les matchs à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. Ouagadougou va recevoir quatre matchs par week-end et Bobo-Dioulasso deux rencontres. Banfora qui a deux équipes cette saison en Ligue 1 va recevoir un match par week-end. Koudougou et Ziniaré vont alterner un match chaque deux week-ends. Ce calendrier nous permettra un alignement avec celui international.
Des matchs sont programmés sur le terrain de l’USFA. Quelles dispositions seront prises pour la sécurité des acteurs ?
Jouer les matchs sur le terrain de l’USFA n’est pas nouveau. Nous l’avons fait l’an passé en fin de saison pour résoudre les problèmes que nous constatons au stade municipal Issoufou-Joseph-Conombo. Il n’est pas suffisamment éclairé. L’éclairage est défaillant si fait qu’il ne peut pas abriter les matchs en nocturne.
Ce sont les matchs programmés en nocturne au stade municipal que nous avons délocalisés sur le terrain de l’USFA qui présente une très bonne pelouse. En plus, le terrain est clôturé, même si nous convenons avec vous que cela n’est pas suffisant pour la sécurité des acteurs. La ligue du centre prendra des dispositions pour assurer la présence des agents de la sécurité. Le plus grand souci en matière de sécurité c’est la sensibilisation et le comportement des acteurs. Vous ne pourrez pas trouver autant d’agents ou un dispositif sécuritaire suffisamment efficace pour sécuriser les lieux.
Nous appelons donc au sens de la responsabilité de tout un chacun, du fair-play de tous les acteurs pour que, quel que soit le terrain où le match est programmé, que nous puissions les dérouler dans un environnement serein. Je parle de tous les terrains, que ce soit le stade municipal, les terrains de Koudougou, Ziniaré, Banfora ou Bobo-Dioulasso, il faudra que tous les acteurs jouent la carte du fair-play.
Avez-vous consulté les clubs avant de retenir ces terrains, parce que de par le passé, des formations ont refusé d’aller jouer leur match sur le terrain d’entraînement de leur rival ?
Au niveau des clubs, il n’y a pas de soucis. Depuis l’an passé, ils ont compris la nécessité de trouver un autre terrain pour pallier les difficultés d’éclairage du stade municipal. Nous avons tenu compte de cela dans la programmation et vous verrez que l’USFA ne jouera pas sur son propre terrain. Cette règle est valable pour tous les clubs de Ligue 1. Mais à termes, il va falloir effectuer des réformes.
Quelles sont vos autres difficultés pour cette saison qui débute ?
Nous n’avons pas actuellement des difficultés.
Quelles sont les grandes innovations ?
Vous constaterez des innovations au niveau de la communication. La ligue de football professionnel a pris en compte les suggestions et observations. Nous avons proposé qu’au niveau de l’identité visuelle, nous passons de Ligue 1 à Faso Foot Ligue 1 pour donner plus d’authenticité à notre championnat. Il faut saluer le travail du comité exécutif de la FBF passé qui avait travaillé à nous disponibiliser une identité visuelle. Nous sommes dans la continuité de l’amélioration des acquis de la fédération sortie. Au niveau technique, nous avons proposer la tenue de la Supercoupe de la Ligue 2.
Vous savez qu’en Ligue 2, il y a deux poules et à la fin, chaque groupe a son champion. Mais véritablement, nous n’avons pas un champion de la Ligue 2. Nous avons formulé la proposition de la Supercoupe qui a été acceptée par la fédération. L’autre grande innovation est le système des montées et de descentes en Ligue 2. Donc, en Ligue 2, il y aura cette saison quatre descentes dont deux de chaque poule. Cette décision est prise pour prendre en compte les réformes futures en Ligue 3.
Parce qu’aux termes des réformes en Ligue 3, on devrait observer quatre montées soit deux de chaque poule. L’autre élément est que nous avons proposé de reconduire la journée d’hommage aux PDI (NDLR: Personnes déplacées internes), aux FDS et aux VDP qui se tiendra courant la 10e journée. Nous allons poursuivre avec les autres pans de notre communication que vous connaissez afin de donner plus de visibilité au championnat.
Comment voyez-vous ce Faso foot Ligue 1 de cette saison ?
Cette saison devrait être meilleure par rapport à l’an passé. Nous avons constaté beaucoup de dynamisme dans la préparation, dans l’organisation et les recrutements. Aussi, le niveau est déjà acceptable. Nos équipes, même si elles n’ont pas réussi à accéder aux phases de poules des compétitions de la CAF, elles ont réalisé au moins une bonne campagne. Elles ont été éliminées sur des détails. Ce qui veut dire que le niveau est bon. Lorsque nous voyons les forces en présence, nous misons sur une très belle saison.
Quel appel avez-vous pour ces différents acteurs : joueurs, dirigeants, arbitres et supporters ?
Nous lançons un message de fair-play. Nous appelons tous les acteurs à l’apaisement, à la fraternité et surtout beaucoup de mobilisation dans les stades. Que les clubs et les ligues régionales entreprennent davantage d’initiatives pour mobiliser les supporters à remplir les stades afin de sublimer nos joueurs et faire de notre football, un creuset de développement du Burkina Faso. Fraternité, apaisement, mobilisation : ce sont les maitres mots pour cette saison qui débute.
Entretien réalisé par
Sié Simplice HIEN