Les Etalons se sont qualifiés pour la CAN 2025 au Maroc à l’issue de leur victoire face aux Hirondelles du Burundi. Des techniciens jugent cette qualification obtenue à deux journées de la fin des éliminatoires.
Oumarou Sawadogo, président de la FBF : « je suis content pour les joueurs et la population »
Les Etalons ont gagné le Burundi à l’aller comme au retour, faisant du Burkina Faso, la première nation qualifiée à la CAN Maroc 2025. En tant que président de la fédération burkinabè de football, je suis content d’abord pour les joueurs qui sont les premiers acteurs et surtout pour la population qui ne ménage pas ses efforts pour supporter l’équipe nationale.
Bien que nous ne jouions pas à domicile, quand vous regardez chacun de nos déplacements, des gens font des efforts pour se déplacer et pour être présents aux côtés des Etalons. Ce qui permet à nos joueurs d’avoir le soutien qu’il faut, même si le souhait le plus ardent est que nous puissions jouer à domicile. La prochaine journée nous devrons recevoir le Sénégal, le site est en étude.
De prime à bord, le Mali est le premier choix. Mais vous avez certainement constaté l’état du terrain lors du dernier match des Aigles. Nous espérons que d’ici un mois, des travaux seront entrepris pour qu’on puisse y repartir. Certains joueurs ont effectué leur retour en sélection à l’occasion de cette double rencontre.
En effet, vu ce qui s’est passé avant, dès notre arrivée à la tête de la faitière, nous avons voulu le consensus. Autrement dit rassembler tout le monde. Et pour un rassemblement, devant, derrière à gauche comme à droite, vous faites appel à tout le monde. Je crois que c’est ce qui a laissé voir une équipe très collective.
Mousso Ouédraogo, entraineur : « Brama Traoré a pu rallier tout le monde à la cause nationale »
C’est avec une énorme satisfaction que j’ai pris cette qualification. Je connais l’homme et sa façon de travail. C’est quelqu’un qui ne lâche rien. Tant qu’il est vivant, il essaie tout. Je pense que même en héritant d’une équipe qui n’était pas totalement dans la meilleure de ses formes, vu tout ce que vous connaissez en termes de difficultés sociales, difficultés de communication, difficultés de tout ce qui minait cette équipe, il a pu quand même se ressaisir et puis trouver les mots justes pour rallier tout le monde à la cause nationale.
C’est pour dire que si l’on fait confiance à l’expertise nationale et qu’on lui laisse les mains libres, on peut faire de très bonnes choses dans l’entente, dans l’union et dans la paix. A la tête des Etalons, il a pu expérimenter beaucoup de schémas tactiques et de jeunes joueurs. Il a pu constituer plusieurs équipes types avec des joueurs qui gravitent tout autour.
A partir de là, il peut quand même avoir une assise assez solide sur le plan psychologique pour préparer déjà la CAN. Si j’étais à sa place, les deux matchs à venir, je vais les disputer dans l’optique d’avoir une équipe type intouchable et avec deux ou trois qui vont roder autour. Déjà avec le travail qu’il fait, je ne pense pas qu’il y a beaucoup encore à redire. Dans des moments difficiles, Il a amélioré ce qu’il fallait.
C’est ce qui lui a permis d’ailleurs de passer d’un nul à trois victoires d’affilées avec beaucoup de buts marqués. Son bastion offensif parle de lui-même. Le milieu aussi. La défense, je pense qu’on a actuellement quatre ou cinq défenseurs centraux de classe mondiale. Et le plus important, c’est qu’on a des latéraux de métier qui peuvent être à la fois des pivots et jouer le rôle de pistons.
Ce qu’il faut ajouter aussi, c’est peut-être qu’il travaille d’une façon discrète et communiquer peu avec la presse comme ce qu’il a fait pour le match retour contre le Burundi. Il a pratiquement touché un joueur par ligne. Ce qui a un peu étonné certains qui disaient qu’il fallait reconduire le même onze de départ parce qu’il jouait la qualification. Il doit continuer à cultiver le capital confiance des joueurs en les utilisant comme des secondes coaches.
S’il arrive à mettre tous les cadres devant les faits, il n’aura plus grand-chose à faire. Si l’équipe est stable au plan-psychologique, l’aspect tactique et celui technique vont suivre. C’est ce qui manquait à cette équipe au début. Il faudra également donner au sélectionneur beaucoup de matchs amicaux avec la latitude de ne pas encore utiliser trop de joueurs entre la période entre le temps de pause et le début de la phase finale de la CAN. Il doit être fidèle à ses idées, quitte à le juger jusqu’à la dernière minute.
Lassina Sawadogo (Journaliste sportif RTB/Télé) : « Une qualification à marquer avec une majuscule »
Cette qualification est bien à marquer avec une majuscule. On ne se rend pas compte mais le Burkina ne joue pas à domicile. Et s’offrir une telle performance mérite une célébration à la hauteur des résultats. Je pense que ce parcours a pris forme à Dakar lors de ce match nul face au Sénégal. Cela a créé un déclic et a permis à Brama TRAORE pris dans le tourbillon des changements à la FBF et des desideratas de ses responsables, de se stabiliser.
Les retours des bannis ont renforcé le groupe. Cette qualification a le mérite de remettre tout le monde dans le sens de la marche. Brama TRAORÉ peut asseoir ses bases dans cette équipe nationale et pouvoir enfin prendre la mesure des Etalons. La sérénité devra permettre au chercheur de travailler à densifier cette équipe qui a besoin de se renforcer au milieu de terrain. Blati Touré, Aziz Ky et les autres joueurs du milieu doivent s’inquiéter de leur méforme.
Les deux matchs joués à Abidjan ont prouvé que notre base arrière pour les Etalons se trouve dans ce pays voisin. L’engouement autour des Etalons est simplement extraordinaire. La CAN est encore loin et le rendez-vous face au Sénégal sera un test grandeur nature entre les deux formations qui seront au Maroc. En attendant, il faut célébrer cette qualification qui met du boom au cœur de tous les burkinabè.
Propos recueillis par
Achille OUEDRAOGO
et Ollo Aimé Césaire HIEN
