Tout premier président de la Fédération burkinabè de golf crée il y a moins de 2 ans, Salif Samaké nourri plein d’ambitions pour ce sport qualifié « à tort » comme celui des bourgeois.
Aujourd’hui quel bilan pouvez-vous dresser de l’année 2024 en termes d’activités organisées par la Fédération burkinabè de golf ?
L’année 2024 a été une année pleine pour le golf burkinabè. Mais, il faut que nous avons les séquelles de la sécurité et de la COVID. Ce qui a fait que le nombre de golfeurs a beaucoup baissé surtout en termes d’espace par rapport à la sécurité. Nous comptabilisons jusque-là 64 membres dans l’association et qui jouent régulièrement. De ce nombre, il y a 16 qui forment la série nationale que nous avons nommée Etalons de golf. Le reste, dont 2 dames constituent les golfeurs du Burkina. En termes de compétitions, en 2024 nous avons pu tenir 32. Sur les 32 compétitions, il y a 6 sponsorisées par des sociétés de la place. Ensuite, nous avons pu organiser le championnat national qui est un événement assez important pour le golf. La dernière activité que nous avons fait est le Ryder cup. Une compétition organisée chaque année au Burkina entre les continents. Elle a été remportée cette année par l’Afrique.

En termes de perspective, à quoi peut ressembler l’année 2025 ?
Nous voulons être plus ambitieux cette année. Parce qu’au-delà des compétitions organisées par les sociétés, cette année nous voulons porter sur les fonts baptismaux deux
Opens. Les Opens sont des compétitions qui drainent les golfeurs de toute la sous-région et du monde. Nous en avons deux en projet. Le premier Open sera organisé par SUNU
Assurance et le deuxième par Orange.Les dates sont même déjà fixées.
Peut-on affirmer jusque-là que le golf burkinabè se porte bien ?
Oui, le golf burkinabè se porte bien. Avant, nous n’étions pas une Fédération. Maintenant que nous le sommes, nous montons en puissance avec les projets d’organisation des
Opens. Aussi, j’insiste sur la bonne santé du golf burkinabè, car, avant, il n’y avait pas beaucoup de Burkinabè qui le pratiquaient. Au jour d’aujourd’hui, sur le nombre que j’ai
cité plus haut, il y a 80% de Burkinabè. Et contrairement à ceux qui qualifient le golf de sport de bourgeois ou d’expatriés, ce n’est pas cela. Le golf est un sport comme le
tennis, le football etc. En termes de finances, c’est la même chose que dans une salle de gymnastique. Je dirais même qu’une salle de gymnastique coûte plus cher que venir jouer au golf. Et ses bienfaits pour la santé sont remarquables. C’est un sport extrêmement complet qui allie la précision, la technique, la concentration et la stratégie.
Qu’est-ce qui vous a motivé à prendre les rênes de la Fédération si l’on connait le côté budgétivore des sports ?
Le golf burkinabè a connu des difficultés. Après il a sombré. En tant que Burkinabè, il nous fallait relever le défi. Il a fallu d’abord travailler de telle sorte à ce que le golf soit reconnu
comme tous les sports, notamment avec une Fédération. Au golf, nous arrivons à lever des fonds pour se financer. Avec les sponsors, nous arrivons à trouver des moyens pour nos activités. Aussi, nous avons assisté à l’éclosion des talents notamment les 16 dont j’ai évoqué. L’un dans l’autre nous a poussé à accepter prendre les rênes de la Fédération. L’Etat nous a aidé à créer la Fédération. Nous allons continuer à plaidoyer pour que l’Etat
mette un peu la main dans le golf pour qu’il puisse prendre de l’élan comme les autres sports.
Le golf n’est pas encré dans les mœurs des Burkinabè. Que prévoyez-vous pour le vulgariser ?
Le premier point des objectifs de la Fédération est de faire connaitre le golf par le maximum de Burkinabé. Pour cela, nous avons des stratégies. C’est par exemple le cas des journées portes ouvertes que nous avons organisées les 25 et 26 janvier derniers. Cette activité nous a permis d’expliquer à ceux qui y étaient ce qui est le golf, comment il se joue et dans quelles conditions on peut le jouer. L’autre stratégie est d’approcher les écoles. Nous voulons créer une académie de golf ou les tout-petits peuvent venir jouer les samedis et les dimanches matin. L’autre point de notre stratégie est de trouver des points
focaux dans les universités avec pour objectif d’envoyer au moins 50 étudiants dans le golf. Nous voulons travailler beaucoup sur les écoles et les universités pour avoir plus d’adhérents.
Interview réalisée par Yves OUEDRAOGO
