Abdoulaye Aziz Boly a battu un vieux record national de 29 ans au 5000m, le 9 février dernier à Bobo-Dioulasso lors des 2es journées nationales d’athlétisme. Agé de 24 ans, le talent, le courage, la rigueur, l’assiduité aux entrainements et la gestion du stress du nouveau visage de l’endurance burkinabè promet un avenir radieux à l’athlétisme burkinabè.
La course d’endurance au Burkina Faso a un nouveau visage : Abdoulaye Aziz Boly. Ce jeune athlète burkinabè a battu un vieux record national de 29 ans au 5000m, lors d’un meeting le 9 février dernier à Bobo-Dioulasso. Né le 27 janvier 2001 à Diabo, une commune rurale dans la région de l’Est, Abdoulaye Aziz Boly dégageait déjà des atouts dans les courses de fond depuis sa tendre enfance. De l’école primaire au lycée, il régnait en maitre absolu avec les meilleures notes.
Conscient de ses capacités, son enseignant d’Education physique et sportive (EPS) de la classe de 1re l’encourage à s’intéresser aux compétitions d’endurance. Et c’est là que son aventure commence en athlétisme en 2021. « Mais bien avant, je me suis d’abord essayé à la vitesse. Là, je ne faisais pas le poids. C’est après que j’ai été approché par mon professeur d’EPS qui trouvait en moi des qualités pour réussir aux compétitions d’endurance. Ces encouragements m’ont poussé à persévérer et à prendre part à une compétition la même année.

Celle-ci avait été organisée par une association. J’ai terminé sur la plus haute marche du podium », rappelle Abdoulaye Aziz Boly. Il quitte ensuite Diabo pour aller participer à des compétitions à Ouagadougou. Après l’obtention du BAC en 2023, et pour poursuivre ses études, il s’installe à Ouagadougou d’où il intègre le club AS Police sous la houlette de son coach, le lieutenant de Police, Daniel Kouraogo. « Il est passé par un de ses camarades pour exprimer son envie d’intégrer le club de AS Police.

Nous n’avons pas trouvé d’inconvénient. Au début, ce n’était pas facile. Mais avec les entrainements, il s’est beaucoup amélioré. Il courait derrière certaines personnes. Mais aujourd’hui, c’est eux qui courent derrière lui », se réjouie son entraineur. Etudiant à l’université virtuelle Licence 2 Génie logiciel, Abdoulaye Aziz Boly réussit à combiner sport et études. « Je me réveille à 5 heures du matin pour rejoindre le terrain.
Après la séance d’entrainement à 9 heures, je reviens me préparer pour aller suivre les cours. Parfois, les cours commencent à 8 heures. Là je suis obligé de trouver un créneau afin de me mettre à jour », explique-t-il. Le record national des 5000m, vieux de 29 ans, était un record à battre selon le Directeur technique national (DTN) de la Fédération burkinabè d’athlétisme (FBC), Missiri Sawadogo.
Courir en dessous des 14 minutes
Et finalement c’est le jeune Boly qui réussit cet exploit. « Abdoulaye Aziz Boly est un athlète très sérieux, travailleur. C’est ainsi que depuis 2023, je l’amène dans toutes les compétitions au niveau de la sous-région et même au niveau africain. Je l’ai envoyé au Djibouti en 2024 pour qu’il aille faire des courses sur route, des courses sur 5-10 kilomètres afin de pouvoir le préparer parce que là-bas, il rencontre des Kenyans, il rencontre des Ethiopiens, des Djiboutiens.
Ce qui lui a permis en tout cas de comprendre que pour battre ce record-là, il faut absolument beaucoup de travail. Avec son coach, ils ont beaucoup travaillé », informe le DTN. Ses différentes participations aux compétitions sous régionales et africaines ont permis à l’étudiant de l’université virtuelle Licence 2 Génie logiciel de relever le défi à la 2e journée nationale d’athlétisme en établissant un nouveau record de 14mn49s20 aux 5000m. Le moins que l’on puisse dire est que Abdoulaye Boly est très ambitieux et compte faire tomber encore des records nationaux.

Il a en ligne de mire actuellement les 1500m où le record national de 3mn 53s perdure depuis quelques années alors qu’il les a courus récemment en 3mn 55s. « Il n’y a que 2s. Je vais travailler à battre également ce record cette année », promet-il. Quant à son prochain challenge sous régionale voire africain, le natif de Diabo entend travailler à courir dans les 13 mn au 5000 m. « Nous sommes actuellement à 14 mn 49s 20. Une fois qu’il aura franchi cette barre, nous irons à la conquête de l’Afrique et du monde. Pour cela, il lui faudra de l’accompagnement », souhaite Daniel Kouraogo.
Avant d’assurer : « Il a tout pour atteindre ses objectifs. En plus de son talent, son courage, sa rigueur, son assiduité aux entrainements et sa gestion du stress sont également ses atouts que beaucoup d’athlètes n’ont pas. Si tout évolue normalement, je pense qu’il pourra faire flotter les couleurs du Burkina Faso aux compétitions internationales ». Abondant dans le même sens, le DTN de la FBA affirme que Boly est un jeune qui a de l’avenir parce qu’il est sérieux et il a l’air très calme.
« Cela est très important en l’athlétisme. C’est un bon départ et nous pensons que s’il continue de travailler, surtout qu’il n’est pas très âgé, je me dis qu’il a encore deux ans pour atteindre son meilleur niveau. Il a encore de la marge », assure Missiri Sawadogo. En tous les cas, Abdoulaye Boly est conscient du travail à abattre s’il veut concurrencer les rois des courses d’endurances africains que sont les Ethiopiens, les Kenyans et les Ougandais.
Ollo Aimé Césaire HIEN
