1re édition “Boad development days” : de nouvelles pistes du financement de l’énergie et de l’agriculture dégagées

Durant 48 heures, les experts ont mis en exergue les défis, les solutions innovantes de financement des secteurs énergétique et agricole dans la zone UEMOA.

La 1re édition des “Boad development days”, organisée par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), sur le thème : « Financement de la transition énergétique et de l’agriculture durable : défis, opportunités et solutions », a refermé ses portes, le 13 juin 2025 à Lomé, au Togo, sur une note de satisfaction.

La 1re édition de “Boad development days” a tenu  ses  promesses.Organisée par la Banque ouest- africaine de développement (BOAD),  sur  le  thème  :« Financement de la transition énergétique et de l’agriculture durable : défis, opportunités et solutions », elle s’est tenue, les 12 et 13 juin 2025 à Lomé, au Togo. Ces 48 heures de réflexions, d’échanges ont servi de tribune pour les experts venus de plusieurs institutions régionales et internationales de faire un diagnostic sans complaisance de la problématique d’un autre financement des secteurs énergétiques et agricoles et de dégager de nouvelles pistes pour y arriver.

Ces discussions se sont menées autour de deux panels animés par des experts et professionnels de renom, à savoir « Défis de l’accès universel à l’électricité dans l’UEMOA face à la transition énergétique » et « Défis de la souveraineté alimentaire dans l’UEMOA par une agriculture durable et résiliente face au changement climatique».

Mais également autour des communications inaugurales des anciens ministres du Burkina, Dr Lassina Zerbo, sur « Le financement de la transition énergétique notamment du nucléaire », du Bénin, Lionel Zinsou,  sur  «  Comment financer  autrement  le développement en Afrique », du chef économiste à Global Sovereign  Advisory,  Julien Marcilly, sur « Sécurité et transition énergétique : quels enjeux dans le monde et en Afrique de l’Ouest aujourd’hui », des interventions du ministre malien de l’Agriculture, Daniel Siméon Kelema, comme expert agricole, du directeur de l’énergie et des mines à la Commission de l’UEMOA, Lassané Ouédraogo et de la présentation de la situation socioéconomique de l’UEMOA par le directeur de la stratégie et des études de la BOAD, Ambroise Kafando. Ces deux jours ont aussi servi de cadre à des start-ups agricoles et énergétiques de l’UMOA de présenter leurs solutions innovantes et leurs besoins de financements.

Intégrer le nucléaire dans les politiques de développement

Ces 48 heures de réflexions, d’échanges, de partage d’expériences ont ainsi permis de met- tre en exergue les défis liés au développement des secteurs énergétique et agricole, de pro- poser des pistes de solutions alternatives pour les relever. Il s’agit de la nécessité pour les Etats de mettre en œuvre les accords internationaux comme la  COP,  la  Convention  de Maputo, etc., d’adresser la question de l’accès à l’information climatique, des pertes postes agricoles,  d’attirer  les investissements privés dans l’agriculture à travers des mécanismes incitatifs, de dé risquer le secteur agricole par des outils comme l’assurance agricole ; mais également de soutenir les initiatives agro-écologiques, d’améliorer la qualité du conseil agricole, des intrants, d’introduire au mieux les technologies innovantes dans l’agriculture pour à termes produire assez pour sortir la population de l’insécurité alimentaire et aller vers la souveraineté alimentaire.

Il y a aussi des propositions relatives à la prise en compte du nucléaire comme opportunité de renforcer le mix énergétique et l’industrialisation dans l’Union, la nécessité d’intégrer le nucléaire dans les politiques de développement, développer une culture du nucléaire civile, met- tre en place des fonds régionaux pour former l’expertise, mobiliser les finance climat et d’assurer la sécurité dans l’espace communautaire, sans laquelle aucun développement n’est envisageable.

Autant  de  conclusions  qui fondent le Président de la BOAD, Serge Ekué, de soutenir que ces “Boad development days “ ont permis d’enregistrer des progrès significatifs. « Incontestablement, nous sortons de ces débats mutuelle- ment enrichis. Il y a eu des avancées conceptuelles importantes à travers notamment les réflexions des Premiers min- istres Lassina Zerbo sur le nucléaire et Lionel Zinsou sur comment financer autrement le développement de l’Afrique », a- t-il souligné. Ce foisonnement d’idées durant ces 48 heures donne l’opportunité à toutes les parties prenantes de sortir de leurs zones de confort, a-t-il souligné.

Penser autrement, embarquer tout le monde

Pour le président Ekué, il était temps d’engager ces discussions de haut niveau sur la problématique du financement de ces secteurs vitaux de développement dans l’UEMOA que sont l’énergie et l’agriculture. La région est dotée de ressources naturelles en abondance, mais il lui reste à réfléchir, penser, agir autrement comme la BOAD, en prenant des risques d’aller où les gens ne veulent pas aller, a-t-il poursuivi.

Et la Banque ouest africaine de développement va toujours jouer sa partition, mais dans un élan collectif et non en héros solitaire. « La BOAD est une maison agile et transparente qui sait où aller mais elle ne veut jamais embarquer seule. Ce ne sont pas les certitudes qui nous manquent. Nous voulons toujours avancer avec tout le monde à nos côtés : nos actionnaires, nos partenaires, nos clients, car c’est l’avenir qui nous importe », a martelé le président Ekué. Après une première édition qui a été un succès, les réflexions futures vont porter sur comment pérenniser et approfondir ces journées “Boad development days”, en misant sur les approches sectorielle et transversale, d’expert et collaborative, a-t-il.

Ces premiers “Boad development days” ont connu la participation de plusieurs personnalités comme le Premier ministre du Niger, Ali Mahamane Lamine Zeine, les anciens Premiers ministres du Burkina, Lassina Zerbo, et du Bénin, Lionel Zinsou, le ministre togolais de l’Economie et des Finances du Togo, Essowè Georges Barcola, le ministre délégué chargé des Ressources animales du Burkina Faso, Amadou Dicko, les ministres de l’Agriculture du Mali, Daniel Siméon Kelema et du Niger, Mahamane Elhadj Ousmane, des représentants de la Banque mondiale, de la Commission de l’UEMOA, etc.

 Mahamadi SEBOGO (Depuis Lomé, Togo)

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