Le 64e anniversaire des Forces armées nationales (FAN) a eu lieu, vendredi 1er novembre 2024, à Ouagadougou, à la place de la Nation. Revue des troupes, décoration de combattants ont constitué les temps forts de la cérémonie.
Plus que jamais, les Forces armées nationales (FAN) burkinabè veulent demeurer une institution républicaine loyale à la Nation, au service des populations des villes et des campagnes et déterminée à défendre vaille que vaille l’intégrité territoriale du pays des Hommes intègres. Ce fort engagement à servir la mère-patrie, les FAN l’ont réitéré à l’occasion de la commémoration de leur 64e anniversaire, vendredi 1er novembre 2024, à Ouagadougou, à la place de la Nation.
Cette célébration a été placée sur le thème : « Forces armées nationales, plus que jamais loyales, engagées et déterminées pour la libération du territoire national dans l’affirmation de la souveraineté et de l’indépendance du Burkina Faso ». Pour le ministre d’Etat, ministre de la Défense et des Anciens combattants, Kassoum Coulibaly, ce jour symbolique, riche en
histoire constitue une occasion pour le gouvernement et la Nation de rendre hommage aux Forces de défense et de sécurité intérieure, des Volontaires pour la défense de la patrie(VDP) pour l’admirable engagement dont ils font montre sur le théâtre national des opérations contre les groupes terroristes.
Et conscientes des enjeux de cette guerre imposée au Burkina, les FAN, à travers le thème de cette commémoration, réaffirment solennellement leur serment de fidélité inébranlable aux aspirations des Burkinabè, à savoir vivre fiers, épanouis et libres de toute chaine de domination et de forces d’aliénation manifeste, a-t-il indiqué. « Ce faisant, elles épousent sans concession la vision de son Excellence, le Président du Faso de faire du Burkina, un pays véritablement indépendant, qui assume et affirme sa souveraineté sans aucun complexe, ni emprise quelconque sur la scène internationale », a indiqué le ministre Coulibaly.
Un choix assumé de la souveraineté
Et d’ajouter qu’avec cette option assumée, les Burkinabè ont définitivement décidé de rejeter toute pesanteur sociale, le complexe d’infériorité, l’agenouillement, le larbinisme, longtemps et structurellement inculqués dans les esprits et ayant façonnés profondément des modes de pensée et des comportements d’assujettissement à des institutions, à des pays et ou à des individus, voire à des systèmes qui ne tarissent pas d’ingéniosité pour tenir et maintenir nos populations dans le désespoir et la servitude.
En s’engageant sur le chemin de la quête assumée de sa souveraineté territoriale, politique, économique et culturelle qui tranche avec le simulacre d’indépendance qui était en cours, le pays des Hommes intègres a résolument fait le choix de vivre dans la fierté et la dignité, en mettant en avant ses valeurs endogènes, qui incarnent son identité et
mettent en évidence ses ressources internes. Ce qui, naturellement, ne manque pas d’« attiser l’hystérie de certaines puissances qui coalisent avec des acteurs internes ou externes qui, avec elles, partagent les mêmes intérêts ».
« En effet, à contre-courant de l’irréversible marche de notre peuple vers son épanouissement total, les ennemis de notre pays voient en cette alternative, une atteinte à leurs intérêts longtemps bâtis sur le dos et même dans le sang de nos laborieuses populations », a fait savoir le ministre en charge de la défense. Pire, ils suscitent et entretiennent le terrorisme ambiant, leur nouvel outil de domination, de dépeuplement et de déstructuration de notre pays, pour préserver leurs intérêts géopolitiques et domestiques, en mettant en branle des méthodes sophistiquées comme l’activation sans modération de la violence inouïe contre les populations et leurs biens, la perfidie, la guerre de communication, la manipulation, l’intimidation, les prétextes religieux, l’incitation aux conflits communautaires et l’achat de conscience.
Lien fusionnel et à la mère-patrie
Tout cela, dans l’objectif de replacer le Burkina sous leur joug selon un rythme et un timing bien calibré, visant à mettre en échec les réponses fulgurantes des FAN, mais aussi la résistance et la résilience patriotiques du peuple burkinabè, a-t-il poursuivi.
Mais c’est peine perdue, car à travers cette célébration, le message des forces armées nationales est clair et ne souffre d’aucune ambigüité. « Nous renouvelons notre détermination, notre lien fusionnel et notre fidélité à notre chère-patrie.
Nous réaffirmons notre engagement à parachever le combat que nos illustres devanciers ont enclenché pour la libération totale du territoire national », a martelé le ministre de la Défense et des Anciens combattants. Et ce serment renouvelé à la Nation interdit toute idée, attitude ou comportement de trahison, les FAN ne pouvant se conforter ou
s’accommoder avec des individus en leur sein ou en dehors qui, pour des raisons personnelles et inavouées, choisissent de compromettre notre élan patriotique pour assouvir leurs intérêts égoïstes.
« Faire un tel choix c’est trahir, c’est retourner les armes acquises au prix d’énormes sacrifices de nos populations contre elles. C’est donc être en intelligence avec l’ennemi », a été on ne peut plus clair le ministre Coulibaly.
Ce message, a-t-il souligné, est aussi valable pour l’ensemble des populations de la Confédération Alliance des Etats du Sahel (AES) avec lesquelles, le peuple burkinabè partage les mêmes valeurs et les mêmes aspirations.
« C’est pourquoi, avec nos frères d’armes du Mali et du Niger, nous faisons dorénavant bloc sous l’égide de nos chefs d’Etat pour débarrasser de notre espace confédéral, le terrorisme mercenaire, prédateur, asservissant et surtout aux antipodes des droits de l’Homme », a-t-il précisé. En ce jour anniversaire de la création de l’armée burkinabè, il est un devoir historique pour tous de rendre un vibrant hommage à tous ces valeureux fils qui, au cours de ces 64 années, ont servi avec dignité, désintéressement, honneur et courage pour la défense de l’intégrité du territoire national, qui ont su, hier comme aujourd’hui, tenir haut le flambeau de la mère-patrie, a-t-il rappelé.
Le territoire national recouvré à 70%
Et aujourd’hui, le dévouement sans calcul des FAN aux côtés des autres forces, a permis un recouvrement de 70% du territoire national, redonnant ainsi un grand espoir aux populations qui leur sont bien reconnaissantes, a confié Kassoum Coulibaly. Il a, par ailleurs, salué les Burkinabè pour le soutien sans faille à son armé, en contribuant à l’acquisition des équipements dont elle a besoin pour mener le bon combat contre les forces du mal.
Outre la revue des troupes, la cérémonie de commémoration des 64 ans de l’armée nationale a également servi de cadre à la Nation de traduire sa reconnaissance à 39 personnes issues des FAN, à l’exception de Tasséré Ouédraogo, un adolescent de 13 ans, décoré à titre exceptionnelle de la médaille des sapeurs-pompiers avec étoile d’or pour avoir aidé les soldats du feu à sauver une fillette de 6 ans tombée dans un puits de 30 cm de diamètre et de 30 m de profondeur, le 9 décembre 2023, dans le village de Pissila, à 30 km de Kaya, dans la région la région du Centre-Nord.
Arrivé sur les lieux pour sauver la victime, l’équipe des sapeurs-pompiers était face à l’impossibilité de faire entrer un des siens dans le puits abandonné, compte tenu de l’étroitesse de ses dimensions, pendant que les cris de détresse de la petite fille se faisant entendre. Il fallait un enfant pour mener la périlleuse mission de sauvetage. Séance tenante, avec l’accord de son père, le petit Tasséré Ouédraogo, âgé de 12 ans au moment des faits, est appelé à jouer le rôle de sapeur-pompier improvisé. Les pieds liés à une corde, les pompiers le feront descendre au fonds du puits. Et l’opération fut un succès, car l’ « enfant-pompier » a réussi à ressortir avec la victime, saine et sauve. « Les sapeurs-pompiers ont attachés mes pieds avec une corde. Arrivé au fond du puits, j’ai attaché la fille avec une corde et la tenait par mes mains.
Et les pompiers nous ont fait sortir. Quand, je rentrais dans le puits, je n’avais pas peur », a confié le petit Tasséré. Aujourd’hui, il s’est dit heureux de recevoir la reconnaissance de la Nation à travers cette distinction. Le ministre de la défense l’a félicité pour sa bravoure et qui donne une preuve tangible que la victoire finale du Burkina contre les forces du mal n’est pas seulement l’affaire des FDS, des VDP, des Dozos et des Koglwéogo. Chaque compatriote où qu’il se trouve peut et doit être une sentinelle, un rempart contre l’ennemi.
« Qu’un enfant à l’âge de 12 ans accepte de défendre un autre Burkinabè, cela est un acte fort qu’il faut saluer. Cela montre que c’est par l’action conjugué de chacun de nous que nous allons parvenir à maintenir le Burkina Faso débout », a-t-il souligné.
Mahamadi SEBOGO
Windmad76@gmail.com