La IIIe édition des jeux nationaux de la relève sportive se tiendront du 31 août au 8 septembre 2025 à Bobo-Dioulasso. A quelques jours du début de la compétition, le secrétaire permanent de la relève sportive, Abdallah Golo, donne, à travers cet entretien accordé à Sidwaya, les détails de la préparation de l’événement, les innovations apportées à cette édition, les disciplines, les participants concernés et les attentes des organisateurs.
Sidwaya (S) : Quel bilan tirez-vous des éditions passées des jeux nationaux de la relève sportive ?
Abdallah Golo (A.G.) : Pour les deux éditions précédentes, nous retenons que les équipes-types dans les sept disciplines sportives ont été constituées après chaque édition. Comme nous travaillons avec les directeurs techniques nationaux des fédérations qui font une sélection de l’équipe-type après les jeux, logiquement, ces jeunes doivent être utilisés en équipes nationales. La seconde satisfaction est relative au niveau de plus en plus élevé de la compétition avec la participation de plus en plus accrue des participants. La demande est forte. Pour cette édition, nous étions obligés de procéder à une sélection, en passant par des éliminatoires.
S : Quelles sont les disciplines concernées cette année et combien de participants sont attendus ?
A.G. : Ce sont les sept disciplines que sont le football, le basket-ball, le handball, le volleyball, la lutte, l’athlétisme et le cyclisme. Pour le nombre de participants : athlètes, encadreurs, arbitres, personnel soignant et responsables, nous avons environ 3000 personnes qui sont attendues.
S : Quelle philosophie a été à la base de la création des jeux nationaux et quel est l’objectif poursuivi ?
A.G. : Ces jeux sont nés du constat de manque de compétitions pour les petites catégories. Ces jeux sont également nés des cendres de certaines compétitions qui existaient comme les jeux de l’espoir organisés par le ministère au profit des écoles et centres de formation et dont la dernière a eu lieu dans les années 90. Il y avait aussi la coupe du parc animalier de Ziniaré initiée par la présidence du Faso et celle du président de l’Assemblée nationale qui n’a existé que sur deux éditions du fait de l’instabilité institutionnelle. Mais aussi des initiatives de plusieurs écoles privées de formation qui n’ont pas survécu au temps. Il était donc de bon ton que l’Etat s’assume en s’inspirant de l’héritage de ces expériences pour mettre en place une compétition sérieuse et majeure dans sept disciplines qui augmenteront certainement avec le temps, pour faire de nos régions des pôles de développement du sport et créer une saine émulation de la jeunesse.
S : Quelles sont les structures concernées par les présents jeux qui débutent ce 31 août ?
A.G. : Nous avons les Ecoles de formation de la relève sportive (EFORS) des treize régions du Burkina. Elles sont au nombre de 26 dans les sept disciplines. Il y aura les écoles et centres de formation privés à l’endroit desquels des éliminatoires ont été ouvertes dans les régions pour désigner les champions. Si vous prenez le football par exemple, nous aurons les 13 EFORS plus 19 autres équipes qualifiées qui viennent des centres et écoles de formation privés, ce qui va nous donner 32 équipes. C’est le même procédé pour les autres disciplines.
S : Après quelques années d’implémentation, quelles sont les difficultés à surmonter ?
A.G. : La première difficulté est d’ordre communicationnel. Il faut amener les différents acteurs à se mobiliser autour d’un même idéal. Certes, l’Etat a voulu ouvrir des écoles de formation au profit de la jeunesse mais, il ne peut pas couvrir l’ensemble du territoire. C’est pourquoi, certaines structures comme les fédérations, les clubs, les associations sont encouragés à faire autant. Si ces structures font la demande, l’Etat pourra les accompagner pour l’ouverture de ces écoles mais, il n’y a pas de guerre de leadership autour du projet de la relève. L’Etat c’est la locomotive, tout le monde embarque et nous cheminons ensemble. Il faut donc lever cette équivoque car aucun texte n’interdit à l’Etat d’ouvrir des écoles. L’autre difficulté se situe sur le plan institutionnel et administratif. Nous sommes en train d’élaborer des actes et pour le premier volet, le gouvernement a pu produire un décret qui encadre l’organisation des jeux nationaux de la relève sportive afin que ceux-ci puissent se pérenniser et produire des talents pour l’élite nationale. Toute chose qui s’inscrit dans la dynamique de la vision du chef de l’Etat qui vient de mettre en place une initiative présidentielle pour la relève sportive.
S : Des particularités ou innovations pour cette édition des jeux ?
A.G. : L’innovation majeure c’est la tenue des phases régionales qui se sont déroulées de la mi-juillet à la mi-août. L’autre nouveauté concerne les formules de compétition qui seront un peu différentes au regard des expériences que nous avons eues. Nous avons également introduit l’IRM visuelle car l’objectif de ces jeux n’est pas uniquement la victoire à tout prix, c’est aussi la cohésion, la fraternité et la production de talents. Il s’est agi, avec les équipes techniques sur le terrain, de regarder les gabarits des enfants et autres choses connexes pour minimiser les tricheries.
S : Quelles sont les attentes ?
A.G. : C’est d’abord de réussir cette troisième édition sans incident majeur car regrouper plus de 3 000 personnes en un lieu pendant des jours, ce n’est pas chose aisée du point de vue sécurité et santé. Ensuite, il faudrait qu’à l’issue de ces jeux, les fédérations qui gèrent les équipes nationales puissent se servir des équipes-types qui seront constituées pour construire les équipes nationales des petites catégories. La troisième attente, c’est une forte mobilisation des acteurs aussi bien au niveau de la région du Guiriko que sur le plan national. Nous espérons avoir des sponsors qui joindront leur image à l’événement en mettant la main à la pâte, pas nécessairement avec de l’argent mais, peut-être à travers des apports en nature ou des bourses etc.
S : Quelles sont les perspectives pour les jeux nationaux ?
A.G. : La demande des disciplines qui souhaitent rejoindre les jeux est de plus en plus forte. En guise de perspective, si cela ne dépendait que du secrétariat permanent de la relève sportive, nous devrions pouvoir nous retrouver pour la IVe édition avec par exemple 10 ou 15 disciplines sportives ; c’est le souhait. Ensuite, c’est de permettre l’ouverture très rapidement d’autres écoles dans les communes parce que nous sommes pour le moment au niveau région, alors que pour un bon développement du sport, il faut que l’ensemble des communes du Burkina puissent créer ne serait-ce que deux écoles de sport même si c’est dans deux ou quatre disciplines sportives. Cela permettra de faire des compétitions inter-communes, ensuite des éliminatoires inter-provinces afin de pouvoir faire des éliminatoires au niveau région et permettre de désigner des champions au niveau région qui participeront aux jeux nationaux. C’est donc un cri du cœur et nous attendons le dénouement heureux du programme d’appui à la relève sportive qui est dans le circuit.
Entretien réalisé par
Voro KORAHIRE