
Le ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales a commémoré en différé, vendredi 12 septembre 2025, à Tenkodogo, la Journée internationale de l’alphabétisation.
Le gouvernement veut réduire considérablement le nombre d’illettrés numériques. Pour cela, elle a célébré en différé la Journée internationale de l’alphabétisation (JIA) sur le thème : « Promouvoir l’alphabétisation à l’ère du numérique ». La célébration a eu lieu, vendredi 12 septembre 2025, à Tenkodogo, dans la région du Nakambé. Selon le ministre
de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, Jacques Sosthène Dingara, cette commémoration entend ainsi souligner la nécessité de tenir compte de l’évolution des compétences nécessaires pour vivre et s’intégrer dans un monde de plus en plus numérique.
« L’illettrisme numérique est un nouveau défi, en ce sens que, sans l’accès au numérique, il devient quasi impossible d’accéder à l’information et l’apprentissage », a justifié le premier responsable chargé de l’Alphabétisation. D’après le ministre Dingara, cette journée revêt une importance particulière pour le Burkina qui travaille à l’officialisation des langues nationales et à l’affirmation de son identité culturelle.
« L’alphabétisation, ce n’est plus apprendre et écrire. Elle est la clé du succès, du développement, d’une insertion socio-professionnelle pour nos jeunes et pour notre population », a-t-il ajouté. Il a souligné que le Burkina doit préparer les générations futures à disposer d’un minimum de compétences numériques afin de résoudre l’équation formation et insertion socioprofessionnelle. Car, de son point de vue, le défi réside dans l’adéquation entre alphabétisation- formation et insertion profes-sionnelle.
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Le parrain de la JIA 2025, le président du conseil d’administration de l’ONG Tin-Tua, Bendi Benoît Ouoba, a souligné que grâce à l’alphabétisation, dans la région du Goulmou, des jeunes, sans héritage, sont devenus non seulement autonomes mais aussi riches à travers le commerce, l’agriculture et l’élevage. « Nous avons vu des villages entiers qui se sont transformés sous nos yeux. Ceux qui n’ont pas suivi le mouvement ont été littéralement dépassés », a-t-il témoigné. Une néo-alphabétisée de Garango, Fatimata Bandaogo, a confié que grâce à l’alphabétisation, elle arrive aujourd’hui à s’exprimer avec son smartphone.
« J’arrive à faire des comptes avec mon smartphone et cela a amélioré ma vie », s’est-elle réjouie. Elle a invité tous ceux qui n’ont pas encore fait le pas à ne pas négliger l’alphabétisation car celle-ci, selon elle, permet à l’homme de se développer. L’enthousiasme est le même chez le représentant de la délégation spéciale de la commune de Tenkodogo, Issa Kéré. Il a rappelé que sa circonscription administrative a bénéficié en
2025 de l’ouverture de 73 centres d’Education non formelle (ENF), au profit des adolescents, apprenants jeunes et adultes. Ces centres, a-t-il poursuivi, ont accueilli en tout 1 951 apprenants. Il a indiqué que les principaux modules de formation ont porté sur l’aviculture traditionnelle améliorée, l’embouche ovine, la saponification, la fertilisation des sols et l’entrepreneuriat agricole.
A son avis, les activités d’alphabétisation sont indispensables pour les populations notamment celles vivant en milieu rural. En effet, M. Kéré a expliqué que l’alphabétisation permet aux populations d’accéder à l’information, favorise leur autonomisation et leur participation à la vie économique et sociale. Au cours de cette journée, il y a eu une conférence publique sur le thème et l’exposition des savoir-faire des néo-alphabétisés notamment, des pagnes tissés, des produits agricoles transformés et des savons devant la salle polyvalente de Tenkodogo. Proclamée en 1966 par l’UNESCO,
la Journée internationale de l’alphabétisation est commémorée, chaque année, tous les 8 septembre.
Anselme KAMBIRE