Attaque de Seytenga : une mission gouvernementale rencontre les deplacés à Dori

Dans les familles accueillant des déplacés internes, le message de la délégation gouvernementale était : « félicitations, condoléances, compassion et solidarité ».

Une délégation gouvernementale conduite par le ministre de la Solidarité nationale et de l’Action humanitaire, Lazare Zoungrana, s’est rendue, le dimanche 19 juin 2022, à Dori, afin de toucher du doigt les réalités des déplacés internes des récentes attaques de Seytenga.

Les attaques terroristes des 8 et 11 juin dernier, de Seytenga dans la région du Sahel, ont provoqué le déplacement de 19 299 personnes à Dori, à la date du 17 juin 2022. Ces Personnes déplacées internes (PDI) viennent s’ajouter aux 66 798 autres déjà accueillies dans cette ville. En vue de toucher du doigt les réalités du terrain, une mission gouvernementale s’est rendue, le dimanche 19 juin 2022, dans la capitale régionale du Sahel avec pour objectif d’évaluer les besoins humanitaires des PDI de Seytenga.

Conduite par le ministre de la Solidarité nationale et de l’Action humanitaire, la mission était composée des ministres en charge de l’Agriculture, Innocent Kiba, de la Santé, Robert Kargougou et de l’Environnement, Maminata Traoré/Coulibaly. Accueillis par le gouverneur du Sahel, le lieutenant-colonel Fabien Sorgho, les ministres ont d’abord échangé avec les membres du Conseil régional de secours d’urgence et de réhabilitation (CORESUR) et les acteurs humanitaires. Selon le point de la situation humanitaire fait par le directeur régional en charge de la solidarité nationale, Lassané Ouédraogo, sur les 19 299 PDI de Seytenga, il y a 3 090 hommes, 4 184 femmes et 12 025 enfants donnant respectivement des taux de 16,01%, 21,68% et 62,31%.

Cette population provient, a-t-il expliqué, essentiellement des villages et hameaux de culture des communes de Seytenga et de Titabé. A l’en croire, leurs besoins alimentaires sont évalués à 231,588 tonnes par mois et 2 240 kits d’abris. En plus de cela, il y a des besoins en termes de santé, d’éducation, de protection, d’eau, d’hygiène et d’assai-nissement. « Ces situations de déplacement s’accompagnent d’une détérioration des conditions de vie des familles et cela les expose à beaucoup de risques et de violences comme les cas de mariage d’enfants ou forcé, d’exploitation par le travail et des cas de déscolarisation », a-t-il avancé.

Ayant pris connaissance de la situation, les ministres ont félicité et encouragé les acteurs humanitaires qui se sont mobilisés pour apporter un appui aux déplacés. En retour, ceux-ci ont exposé des doléances liées, entre autres, à l’accroissement rapide des besoins par rapport à leurs capacités, aux difficultés de transport des vivres et d’accessibilité des sites des déplacés à cause de la situation sécuritaire.

Des PDI accueillies dans des familles

La 2e étape de la sortie gouvernementale a été la visite de trois familles accueillant des PDI de Seytenga aux quartiers Petit Paris et Yanrala. Les messages adressés aux familles hôtes et leurs « étrangers » sont félicitations, condoléances, compassion et solidarité. Cette visite a été saluée par les déplacés à l’image de Hamadou Amidou dont la famille comprend 30 membres. « Nous sommes contents. La présence du gouvernement nous soulage et nous les remercions. Nos besoins actuellement, ce sont les vivres et les abris », a-t-il exprimé. La dernière étape de la mission d’évaluation a été une rencontre avec les représentants des villages ayant fui les récentes attaques.

Ayant perdu des proches ou des biens, le souhait de ces derniers est la sécurisation de leur localité pour leur permettre d’y retourner pour vivre en paix. Répondant à ces doléances, le ministre Lazare Zoungrana a informé l’assistance que l’armée est repartie à Seytenga avant de rassurer que le gouvernement est préoccupé par la situation des déplacés internes. C’est pourquoi, a-t-il soutenu, cette délégation gouvernementale s’est rendue à Dori pour prendre langue avec tous les acteurs qui ont apporté une réponse à cette situation humanitaire des déplacés de Seytenga et de Titabé.

« Nous avons pu constater que les populations hôtes ont fait preuve de grande solidarité. Près de 60% des déplacés ont été accueillis dans des familles dans le cadre de la solidarité. Nous avons également noté la prompte réaction du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) et des partenaires humanitaires qui sont au niveau de cette localité », a-t-il précisé. Aux dires de M. Zoungrana, la délégation est aussi venue pour manifester la compassion du gouvernement aux familles éplorées et encourager toutes les personnes en détresse, les humanitaires et les forces de défense et de sécurité.

« C’est dans la complémentarité que nous pouvons avoir une réponse efficace et efficiente face à ce phénomène et cette crise que nous vivons », a-t-il laissé entendre. A la date du 30 avril dernier, le Sahel avec 574 096 PDI est la 2e région du Burkina Faso qui enregistre le plus de déplacés après le Centre-Nord.

Timothée SOME

timothesom@yahoo.fr

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