Commande publique : les artisans signent un accord-cadre avec le gouvernement

A travers la signature de cet accord-cadre, le gouvernement s’engage à faciliter davantage la participation des artisans à la commande publique.

L’assemblée générale du cadre national de concertation des acteurs du secteur de l’artisanat du Burkina Faso se tient les 23 et 24 septembre 2021 à Ouagadougou. Un accord-cadre pour l’accès à la commande publique a été signé entre le gouvernement et la Chambre des métiers de l’artisanat du Burkina Faso, lors de l’ouverture de la réunion.

Venus des 13 régions, des artisans prennent part à la première assemblée générale du Cadre national de concertation des acteurs du secteur de l’artisanat du Burkina Faso (CNCA-BF), dont les travaux ont débuté le 23 septembre 2021, à Ouagadougou. Organisée par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, la rencontre va permettre aux acteurs du secteur de l’artisanat de réfléchir au thème : « Accès des artisans à la commande publique : un levier pour le développement et la formalisation des entreprises artisanales au Burkina Faso ».

Pour le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Harouna Kaboré, la commande publique constitue un moyen pour parvenir à la formalisation des entreprises artisanales qui, dans leur grande majorité, exercent leurs activités sans une reconnaissance légale d’où une faible appréciation de leur apport réel à l’économie nationale. La présidente de la Chambre des métiers de l’artisanat du Burkina Faso (CMA-BF), Germaine Compaoré, a souligné que la thématique de la session de l’assemblée générale est en phase avec les préoccupations des artisans et les objectifs de la CMA-BF en matière de recherche des marchés ou d’opportunités au profit des artisans. « A travers cette assemblée générale, c’est le métier de l’artisanat qui est à l’honneur », s’est-elle réjouie.

La convergence de vues entre les artisans et le gouvernement pour la promotion de l’artisanat a été matérialisée par la signature d’un accord-cadre de coopération entre le gouvernement et la Chambre des métiers de l’artisanat du Burkina Faso. Il a été paraphé par la ministre déléguée chargée de l’Aménagement du territoire, Pauline Zouré et la présidente de la CMA-BF, Germaine Compaoré. Selon le ministre en charge de l’artisanat, l’accord-cadre est le fruit d’un travail de concertation entre plusieurs acteurs pour prendre en compte tous les aspects pour une participation accrue des artisans à la commande publique.

« Dorénavant, nul besoin de commander du matériel de bureau de l’extérieur, il suffit pour les autorités contractantes de l’administration publique de passer la commande à la Chambre des métiers avec les caractéristiques souhaitées et cette structure se chargera de contacter les artisans pour assurer une livraison dans les délais prévus », a illustré Harouna Kaboré. Par ailleurs, le ministre Kaboré et la présidente de la CMA-BF ont rappelé qu’avant la signature de l’accord-cadre de coopération, des efforts avaient été faits pour donner des parts de marchés de la commande publique aux artisans. Mme Compaoré a souligné que la CMA-BF, sur la base d’initiatives isolées, a réussi en 10 ans d’existence à mobiliser plus de 20 milliards de chiffres d’affaires consécutifs à l’exécution de marchés publics.

Le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat a, pour sa part, a évoqué le soutien du gouvernement à la Chambre des métiers de l’artisanat notamment à travers la mise en œuvre des opérations, 100 000 charrues, et 50 000 tables-bancs en 2011 puis de l’initiative 5000 métiers à tisser. En dépit de bonnes perspectives annoncées par la signature de l’accord -cadre, les artisans restent confrontés aux difficultés d’accès au financement, en témoigne un appel relayé par Germaine Compaoré.

« Vu la particularité du secteur et l’immensité des besoins de financement, les artisans expriment leur vœu le plus ardent qui est la mise en place d’un fonds spécialement dédié au secteur de l’artisanat », a-t-elle souhaité. Une doléance déjà prise en compte par le gouvernement, si l’on en croit au ministre Harouna Kaboré. Celui-ci a expliqué qu’avec les mécanismes de l’Agence pour le financement des petites et moyennes entreprises (AF/PME) et la stratégie nationale de la finance inclusive, les difficultés d’accès au financement des artisans sont bien prises en compte. Les communications sur les structures qui accompagnent les artisans dans l’exécution des marchés publics à savoir l’AF/PME et la CMA-BF devraient finir de les en convaincre.

Nadège YE

Aissata YAMEOGO (Stagiaire)

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