Contrôle citoyen des finances publiques : les acteurs, en quête de performance

Le ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (MINIFID) organise, du 2 au 4 mars 2021 à Ouagadougou, un forum national sur les mécanismes de participation et de contrôle citoyens afin de renforcer la transparence dans la gestion des finances publiques.

L’une des ambitions de l’Etat burkinabè est de parvenir à la transparence dans la gestion des finances publiques, à travers la promotion de la participation et du contrôle citoyen. Pour ce faire, sous l’égide du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (MINFID), en collaboration avec le Programme d’appui à la gestion publique et aux statistiques (PAGPS), un forum national sur la question se tient, du 2 au 4 mars 2021 à Ouagadougou. La rencontre réunit des présidents des collectivités territoriales, les directeurs régionaux en charge du Budget et les corps de contrôle.

De l’intérêt de ce forum, la ministre déléguée chargée du Budget, Edith Clémence Yaka, a indiqué qu’il permettra d’identifier les meilleures pistes susceptibles de favoriser le contrôle citoyen dans la gestion des finances publiques. En effet, à travers trois panels et des travaux en ateliers, les participants à cette rencontre vont passer au crible la transparence des finances publiques et la participation citoyenne en matière de gestion du budget de l’Etat, le budget participatif et les bonnes pratiques de redevabilité au niveau local ainsi que la problématique de la participation citoyenne en matière de contrôle externe et de lutte contre la corruption. Des thématiques qui, foi de la ministre en charge du Budget, vont permettre aux acteurs de partager les expériences sur les bonnes pratiques de participation citoyenne dans la gestion des finances publiques, d’instaurer, à travers une charte, des règles de bonnes conduites et de capitaliser la prise en compte de la contribution de la société civile en la matière. « Ce forum est une tribune privilégiée de revue des pratiques et de dialogue pour améliorer les procès », a déclaré Mme Yaka.

Elle a fait savoir que conformément aux dispositions règlementaires en vigueur, le Burkina Faso s’est engagé dans des réformes aux fins de promouvoir la transparence et l’obligation de rendre compte. Au nombre de celles-ci, elle a cité l’organisation de séances d’information et de sensibilisation sur le budget, la publication, chaque année, de document budgétaire sur le site WEB du département et l’élaboration d’un budget citoyen traduit en plusieurs langues et mis à la disposition du public. Dans ce sens, Mme Yaka a salué les efforts déployés par les Organisations de la société civile (OSC) dont les actions, en soutien aux efforts du gouvernement, participent à l’enracinement d’une gouvernance vertueuse dans la gestion des finances publiques et d’une culture de réédition des comptes et de redevabilité.

Des résultats en deçà des attentes

« Cependant, malgré les efforts consentis de part et d’autre, les résultats en matière de transparence dans la gestion des finances publiques demeurent en deçà de nos attentes », a-t-elle déploré, relevant que des incompréhensions subsistent entre le gouvernement et les OSC sur l’analyse des questions budgétaires. De son point de vue, le citoyen devrait assumer son rôle de contribuable afin de donner aux pouvoirs publics les moyens de mise en œuvre des politiques publiques.

« Quant à l’Etat, il s’oblige d’œuvrer à une saine gestions des finances publiques et à créer un espace de participation et de dialogue constructif avec l’ensemble des acteurs », a laissé entendre la ministre déléguée en charge du budget. Du reste, a souligné Mme Yaka, l’Etat a la conviction que plus les citoyens sont conscients de leur responsabilité dans la vie publique et la possibilité qui leur est offerte d’en exercer un contrôle, mieux ils s’érigeront en artisans véritables de promotion de la bonne gouvernance administrative, économique et financière. « La participation et le contrôle citoyens des finances publiques devront s’opérer en toute impartialité, sans préjugés et dans un esprit constructif », a-t-elle rappelé. Par-delà tout, les responsables en charge du ministère des finances ont souhaité que ce forum national balise les sillons d’une collaboration fructueuse entre les différents acteurs dans le domaine de la gestion des finances publiques pour l’intérêt des citoyens.

Soumaïla BONKOUNGOU

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