Drame d’Inata : La majorité présidentielle exige la lumière sur les manquements

Le président de l’APMP, Alassane Bala Sakandé (micro) : « Nous devons rester soudés. Nous devons sonner le tocsin contre le terrorisme et travailler à ce que le Burkina reste debout ».

L’Alliance des partis et formations de la majorité présidentielle (APMP) a animé, le jeudi 25 novembre 2021, à Ouagadougou, une conférence de presse sur la situation nationale marquée par la persistance des attaques terroristes.

L’Alliance des partis et formations de la majorité présidentielle (APMP) exige toute la lumière sur les manquements qui ont conduit au drame d’ Inata afin de situer les responsabilités et d’en tirer tous les enseignements pour éviter une situation du genre. Cette exigence de la majorité présidentielle a été déclinée aux journalistes lors d’une conférence de presse, le jeudi 25 novembre 2021, à Ouagadougou.

Le président de l’APMP, Alassane Bala Sakandé, a salué les dispositions urgentes déjà prises par le Président Roch Marc Christian Kaboré, notamment la mise en place d’une commission d’enquête administrative pour situer les responsabilités. « A la suite des mesures prises par le chef de l’Etat, l’APMP invite l’Assemblée nationale à ouvrir une enquête parlementaire sur l’état général de la sécurité du territoire national avec une évaluation- terrain de la mise en œuvre de la loi de programmation militaire », a-t-il indiqué.

L’APMP, a-t-il fait savoir, traduit une fois de plus son soutien indéfectible au président du Faso et salue son esprit rassembleur, son sens de l’écoute et sa grande tempérance. « Notre Nation est ébranlée par toutes ces attaques, mais nos institutions républicaines doivent demeurer les paravents et les tribunes de toutes nos revendications politiques afin d’assurer la paix et la stabilité si nécessaires à la survie de la Nation », a-t-il précisé.

A entendre M. Bala Sakandé, dans la situation actuelle du Burkina Faso, ni le gouvernement, ni l’institution militaire, ni le pouvoir, ni l’opposition, ni la société civile ne peuvent ni ne doivent se prévaloir du monopole de la sécurité. Pour lui, la sécurisation du territoire national et des populations incombe à tous. « A l’évidence, chercher par tous les moyens à agréger à la grave crise sécuritaire une crise institutionnelle serait la pire des options et servirait la cause de ceux qui nous attaquent », a-t-il averti.

L’opposition, invitée à revenir au dialogue politique

L’APMP, a-t-il signifié, invite l’opposition regroupée autour du Chef de file de l’opposition politique (CFOP) à revenir au dialogue et à la concertation, tout en lui rappelant que l’exposé sur l’état de la sécurité nationale et les voies de sortie de crise ont constitué un point de consensus lors du récent dialogue politique. Tout en s’inclinant devant la mémoire des martyrs, l’APMP a félicité les Forces de défense et de sécurité (FDS) ainsi que les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) pour le travail abattu et les efforts consentis pour sécuriser les populations.

A l’issue de la déclaration luminaire, les questions des journalistes ont porté, entre autres, sur les appels à l’union sacrée, à la démission du chef de l’Etat, à la formation d’un gouvernement d’union , la marche du samedi 27 novembre 2021 et les démissions au sein de l’APMP. Par rapport à l’union sacrée autour du Président Kaboré pour lutter contre le terrorisme, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, dont le parti est de la majorité présidentielle, a estimé que le Burkina est en guerre et le terrorisme ne fait pas la différence entre majorité présidentielle, opposition et société civile.

Sur l’appel à la démission du chef de l’Etat, Alassane Bala Sakandé a relevé que la situation qui prévaut au pays des Hommes intègres avec l’accentuation des attaques terroristes n’a pas commencé par eux. « La première puissance mondiale a été attaquée et la population a fait bloc derrière son président. Il y a eu des attaques en France. Personne n’est sorti pour demander la démission du président », a-t-il martelé. Pour la formation d’un gouvernement d’union, Me Sankara a estimé que l’APMP n’en voit pas la nécessité même si elle reconnait que la gouvernance actuelle peut être améliorée. Concernant la marche du samedi 27 novembre, l’APMP se démarque de cette manifestation.

« En tout état de cause, nous ne voyons pas l’utilité de cette marche », a répondu Me Bénéwendé Stanislas Sankara. Pour le président de l’APMP, le moment n’est pas à la marche, mais à la retenue. « Nous devons rester soudés. Nous devons sonner le tocsin contre le terrorisme et travailler à ce que le Burkina reste debout. S’il y a des marches, il faut mobiliser des forces de sécurité pour les encadrer », a-t-il soutenu. Par rapport à la démission des partis, M. Sakandé a indiqué que l’adhésion à la majorité se fait librement, de même que le départ. « Pendant que des partis partent, il y en a qui tapent à la porte de l’APMP », a-t-il confié.

Timothée SOME

timothesom@yahoo.fr

Laisser un commentaire