Garder espoir

Tout comme en 2021, il n’y a pas eu de trêve de Ramadan. Le mois béni des musulmans a commencé avec des mauvaises nouvelles sur le front de la lutte contre le terrorisme. Les groupes armés, qui attaquent le Burkina depuis sept ans, sont plus que jamais actifs. Le vendredi 8 avril 2022, le détachement militaire de Namissiguima, dans la région du Centre-Nord, a été attaqué au petit matin. 12 militaires et quatre Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) tombés sur le champ d’honneur.

Vingt autres militaires ont été blessés, des dégâts matériels ont été également enregistrés, selon un communiqué de la direction de la communication et des relations publiques des armées. Cette nième attaque meurtrière rappelle la situation de guerre dans laquelle se trouve notre pays qui, malgré les coups portés par les ennemis de la Nation, résiste vaille que vaille. Les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les VDP font preuve d’une mobilisation et d’un courage sans faille.

Les citoyens, peu importe leur bord social ou civil, doivent observer la même posture, en dépit des frustrations et attentes légitimes. Face à l’hydre terroriste qui fait des victimes civiles et militaires, nous devons aller au-delà des clivages, pour faire front commun pour sauver le Burkina. La collaboration entre les populations civiles locales, les VDP et les FDS est indispensable.

Bien qu’avec les intérêts politiques opposés, quelque peu accentués par le verdict du procès Thomas Sankara, on s’enfonce dans les divergences, mais les menaces qui planent sur notre chère patrie nous interpellent. Il est temps de se rassembler autour du président du Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba, pour vaincre les forces du mal.

Le président de la Transition n’est-il pas en train d’indiquer la voie à suivre, en mettant le dialogue désormais au cœur de la lutte contre le terrorisme, marquée par une réorganisation du dispositif sécuritaire ? La mise en place de Comités locaux de dialogue pour la restauration de la paix répond à cette logique, l’essentiel étant de réunir les uns et les autres autour de la défense de la patrie.

Au lieu de voir l’horizon sombre, il faut rester optimiste et accorder du crédit aux initiatives des nouvelles autorités qui constituent l’espoir de tout un peuple. Le Premier ministre, Albert Ouédraogo, dans la présentation de la feuille de route de la Transition, le 4 avril 2022, a rassuré ses compatriotes : « Nous avons conscience de l’impatience de nos compatriotes d’observer des résultats rapides sur le terrain.

Toutefois, nous sommes convaincus que les actions engagées et celles à venir produiront des résultats attendus ». Pour donner davantage des motifs d’espoir, il avait aussi fait cas de la volonté du Burkina de diversifier ses partenaires dans la lutte contre le terrorisme. Il est connu que ce mal que vit le Burkina a, entre autres, un lien avec un problème de cohésion sociale. L’heure doit donc être à l’union sacrée, on ne le dira jamais assez, de tous les Burkinabè contre les forces du mal. Il faut coûte que coûte renforcer le vivre-ensemble, véritable socle pour la lutte anti-terroriste.

Dans la voie indiquée par deux anciens chefs d’Etat du Burkina (Jean-Baptiste Ouédraogo et Michel Kafando) qui, dans une tribune publiée en novembre 2021, avaient lancé un appel solennel à leurs compatriotes, les invitant à « se mettre au-dessus de leurs divergences politiques et idéologiques, à transcender leurs polémiques stériles, improductives, infécondes, inefficaces, démobilisatrices et démoralisantes, à bannir leurs empoignades inutiles et partisanes, bref, à abandonner tout ce qui pourrait fragiliser toute réponse efficace à apporter à cette menace pesante ».

Cette invite à une démonstration éclatante de la volonté commune nous commande de donner du sens à l’ancienne devise nationale qui revient fréquemment lors des discours : la patrie ou la mort, nous vaincrons.

Mahamadi TIEGNA

mahamaditiegna@yahoo.fr

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