Léo : le chef de canton a tiré sa révérence

La population de Léo s’est réveillée dans la consternation, le jeudi 16 mars 2020. Le chef de canton, sa Majesté Piyo Dennhaga II, est décédé dans son palais.

Intronisé le 27 janvier 2011, l’homme avait su donner de la valeur à la chefferie traditionnelle nuni en pays gourounssi. Considéré comme un intrépide combattant pour des causes nobles, il ne s’est jamais lassé de rassembler les communautés autour des idéaux de la paix et de la cohésion sociale, selon ceux qui l’ont connu. Le maire de la commune urbaine de Léo, Abdoul Manane Nebie, a indiqué que cette brusque disparition constitue une grosse perte pour l’administration en ce sens que le chef de canton a été de tous les combats à nos côtés tant dans le domaine de la gestion des crises que des conflits liés à la terre, l’eau et l’assainissement. “On comptait beaucoup sur lui dans le cadre de la lutte contre le COVID-19, car les résultats que nous avons engrangés jusque-là sont dus en grande partie à son leadership” a-t-il déclaré.

“C’est un homme qui a toujours prôné la parenté à plaisanterie et l’intégration des communautés”, a soutenu le haut-commissaire de la province de la Sissili, Sié Aristide Mohammed Kam.
L’Association des chefs coutumiers et traditionnels du canton de Léo (ACCTCL), dénommée Lya Né Ya Paré du canton, a vu le jour en 2013 sous l’impulsion de Piyo DENNHAGA II, car disait-il <<seul on va vite, mais ensemble on va plus loin>>. Cet ancien fonctionnaire de l’UNICEF et champion de la paix, a fait preuve d’un engagement sur tous les fronts du combat pour le développement de sa localité et du Burkina Faso. Il accompagnait toute initiative allant dans le sens de développement, en travaillant avec l’administration. Il a su impulser un dynamisme entre les travailleurs du public et du privé pour le bon fonctionnement des services. Les actions de sensibilisation des communautés à une participation consciente et responsable à la gestion des conflits et troubles sociaux, à la lutte contre l’insécurité, la pauvreté, l’analphabétisme, la promotion de l’approche-genre pour une égale répartition des terres entre hommes et femmes, à la lutte contre les mariages forcés et l’excision, l’organisation des journées des communautés dont la 3e édition devrait se tenir courant avril, mais suspendue pour cause du COVID-19.

Le 29 février 2020, il marquait un arrêt pour évaluer toutes les actions menées au service de tous à travers l’organisation de son 10e anniversaire au trône. À la grande surprise de tous, l’homme n’a pas prononcé de discours, mais a insisté sur cinq points essentiels à savoir ; la paix, la tolérance, le pardon, le dépassement de soi pour des élections apaisées, la solidarité avec les déplacés victimes des attaques terroristes, pour montrer la voie à suivre, il a fait don de vivres à ces déplacés. Fait ambassadeur de la paix en 2016 par la Fédération pour la paix universelle, son engagement et sa détermination sur plusieurs fronts lui ont valu de nombreuses distinctions dont chevalier de l’Ordre national en 2004; Médaillé des collectivités territoriales, entre autres. En 2019, sous l’égide du Larlé Naaba, il a été fait champion pour la cause des enfants vulnérables.

Le chef de canton de Léo était le 3e vice-président de l’Association des chefs coutumiers du Burkina Faso. Il était également conseiller municipal, président de la Commission des affaires économiques et financières (CAEF) de 2004 à 2008 au sein du conseil municipal de Léo, puis 2e adjoint au maire de 2008 à 2012.

Olivier Alexandre NIGNAN AIB/Léo

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