Mahamadou El Mihidi Traoré, exposant malien : « Si le SIAO n’existait pas, il fallait le créer »

A l’image de nombreux autres pays africains, le Mali et le Niger disposent de stands-pays au Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) 2023 où les visiteurs peuvent admirer le savoir-faire de leurs artisans.

C’est l’artisanat malien en miniature qu’il est donné de voir au stand-pays du Mali situé au pavillon Soleil levant du SIAO. De Kayes à Kidal en passant par Bamako, le génie des artisans de l’ensemble du pays est mis en valeur à travers cette exposition. Des produits de presque tous les corps de métiers de l’artisanat malien sont représentés à cette édition. Parmi ces produits figurent en bonne place ceux des artisans qui ont fait le déplacement de Ouagadougou pour faire valoir leur savoir-faire. Mais attention ! Aucun des produits exposés dans le stand-pays n’est à vendre. Pour s’en procurer, les personnes intéressées sont orientées vers les artisans qui sont dispersés dans les cinq pavillons d’exposition que compte cette édition. « Le rôle du stand-pays est de donner de la visibilité à nos artisans », a indiqué le gérant du stand-pays, Mahamadou El Mihidi Traoré qui est par ailleurs Chargé de promotion à la direction nationale de l’artisanat et secrétaire administratif de l’assemblée permanente des chambres de métiers du Mali.

Pour lui, le SIAO est la meilleure tribune que puisse avoir les artisans africains pour s’exprimer. Lui-même designé professionnel, il a confié avoir été révélé aux Maliens et au reste du monde grâce au SIAO. « Il a fallu le SIAO pour que je sois connu dans mon propre pays. J’ai été primé 13 fois à ce Salon », a-t-il indiqué. Mahamadou El Mihidi Traoré a par ailleurs salué la clairvoyance des autorités burkinabè qui ont eu l’idée de mettre en place un tel cadre. Un cadre qui du reste, permet, selon lui, aux artisans de s’améliorer. « En participant au SIAO, les artisans ont l’opportunité de se frotter aux autres et d’évaluer leur niveau réel. Toute chose qui leur permet de se remettre en cause et de travailler davantage pour relever leur niveau », a-t-il estimé. Pour lui, si le SIAO n’existait pas, il fallait forcément le créer. Et, ce n’est pas Amadou Aïssatou du Niger qui dira le contraire. Représentant le Niger à cette édition du SIAO, elle est ravie de pouvoir « exposer » la richesse artisanale de son pays aux yeux du monde entier. Elle a cependant déploré le coût d’entrée au pavillon d’exposition des stands-pays qui, selon elle, n’est pas accessible à tous. Elle a donc plaidé auprès du comité d’organisation pour que quelque chose soit fait à ce niveau lors des prochaines éditions. « Notre souhait est que le maximum de visiteurs puissent venir voir ce que nous proposons. Même s’ils n’ont pas tous la possibilité d’acheter, le fait même de regarder permet d’apprécier le savoir-faire de nos artisans », a-t-elle estimé.

Nadège YAMEOGO

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