RDC : un modus vivendi salutaire

C’est peut-être la bouée de sauvetage pour éviter à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) en proie à une guerre sans merci entre des groupes armés et l’armée congolaise de sombrer dans le chaos. Les pourparlers de paix en RDC, tenus la semaine dernière à Nairobi au Kenya sous l’égide de l’ancien Président kényan, Uhuru Kenyatta, facilitateur de la Communauté est-africaine (EAC) pour la RDC ont abouti à un accord entre les différentes parties.

En effet, à l’issue d’une semaine de conclave, les participants (plus de 200) représentant des groupes armés et de la société civile ont décidé d’enterrer la hache de guerre. Pour marquer cette volonté, un communiqué final a été signé et rendu public hier par le mandataire du Président congolais pour le processus de Nairobi, Serge Tshibangu. La note fait mention de plusieurs requêtes formulées par les groupes armés pour déposer les armes, notamment l’amnistie pour leurs membres et la libération des prisonniers. La société civile, de son côté, plaide pour une justice transitionnelle afin de réparer les torts causés aux victimes et punir les crimes commis.

La présidence congolaise, quant à elle, demande aux groupes armés de cesser les hostilités, de permettre un accès humanitaire sans entrave et de rejoindre le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion. La rencontre de Nairobi, au-delà des impairs qu’elle pourrait comporter, a eu le mérite d’avoir mis sur la table les sujets qui fâchent et permis aux différentes parties prenantes d’exprimer leur ras-le-bol. Les acteurs ainsi que les facilitateurs peuvent se réjouir sans pour autant tomber dans le satisfécit. C’est une victoire d’étape dans le conflit inter-congolais et le chemin pour cimenter le tissu social comporte encore des embûches. Ils doivent, à cet effet, poursuivre les efforts en vue de consolider le processus.

Cela passe nécessairement par la mise en œuvre des recommandations de l’accord. Ce modus vivendi salutaire ne doit en aucun cas rallonger la liste des précédents accords rangés dans les tiroirs une fois signés. L’une des recommandations comme la mise en place du comité chargé d’étudier les demandes de libération de certains détenus doit intervenir dans de meilleurs délais. Aussi, les griefs portés contre le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion ou encore la demande de certains miliciens à intégrer l’armée congolaise méritent une attention particulière.

A contrario, les groupes rebelles se doivent de s’abstenir d’entretenir la surenchère. Des voix continuent de s’élever dans leurs rangs. Certains groupes rebelles rappellent toutefois qu’ils ne déposeront pas les armes tant que les groupes armés étrangers continueront à opérer dans la région. Alors qu’une telle position ne doit pas avoir pion sur rue, car elle pourrait saper les efforts consentis par les parties. L’heure n’est pas à la désunion des filles et fils des de la RDC, mais plutôt à l’union pour décourager tous ceux qui rament à contre-courant du processus de paix.

Abdoulaye BALBONE

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