Remonter le moral des troupes

Quelques mois après sa visite en janvier 2020 aux unités engagées dans la lutte contre le terrorisme à Toéni et à Banh, le Chef d’état-major général des armées burkinabè (CEMGA) était à l’Est du pays le 23 juin dernier. Cette sortie du général Moïse Miningou auprès de ses hommes tombe à pic. Elle intervient au moment où certains élus locaux appellent à une autre action militaire, au regard de la recrudescence des attaques dans cette partie du pays après une longue période d’accalmie à la suite de l’opération Otapuanu, menée début janvier 2019.

Prises entre deux feux, celui des individus armés non identifiés et celui des critiques de certains citoyens et organisations des droits humains, les Forces de défense et de sécurité (FDS) avaient besoin d’un signal fort de leur hiérarchie dans la guerre asymétrique contre l’hydre terroriste. A l’écoute des préoccupations de ses frères d’armes, le CEMGA a rendu hommage à ceux tombés sur le champ d’honneur, prodigué ses vifs encouragements pour les succès engrangés, souhaité plus d’engagement et de détermination et promis des moyens, notamment aériens pour permettre aux hommes au front de consolider une situation globalement « sous contrôle » dans les quatre localités visitées par la délégation de l’Etat-major des armées.

En effet, les efforts conjugués des FDS et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) sur le terrain ne laissent d’autre choix à l’ennemi que des actions d’éclat sur les principaux axes routiers, étouffées parfois dans l’œuf grâce à des capacités d’anticipation de plus en plus accrues avec la collaboration des populations. En plus de remonter le moral des troupes, cette sortie a aussi eu le mérite de rassurer ceux qui doutent encore que les hauts gradés tiennent le commandement sur le terrain et sont près des théâtres d’opération.

Cependant, les lourdes pertes infligées au quotidien aux terroristes par les FDS peuvent être pour quelque chose dans l’exacerbation de la cruauté envers les populations civiles qui coopèrent de plus en plus. C’est la raison pour laquelle nous devons être aux aguets, malgré les encourageantes victoires d’étape dans cette guerre que le Burkina Faso est condamné à gagner. Le piège communautaire, c’est de rediriger l’arme contre les populations civiles avec le noir dessein de dresser le peuple ou une partie de celui-ci contre son armée. Mais, nos unités opérationnelles ont suffisamment intégré cette donne si bien que leur engagement patriotique de premier ordre est celui de la défense de l’intégrité territoriale. Du reste, après l’attaque de Koutougou, le chef de l’Etat n’avait-il pas déclaré : Le Burkina Faso ne cédera pas une partie du territoire, dussions-nous tous y laisser notre vie ?

 

Par Mahamadi TIEGNA
mahamaditiegna@yahoo.fr

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