Sécurisation foncière : un programme pour promouvoir une politique responsable

Le ministère de l’Agriculture, des Aménagements hydro-agricoles et de la Mécanisation a lancé le projet « Programme pour une Politique foncière responsable (ProPFR) », le mercredi 17 février 2021 à Ouagadougou. C’était au cours d’un atelier dont l’objectif était de présenter le projet, sa démarche conceptuelle, ses domaines et méthodes d’intervention.

Le projet « Programme pour une Politique foncière responsable (ProPFR) » est le dernier né de la longue et fructueuse collaboration entre la République Fédérale d’Allemagne et le Burkina Faso depuis juillet 2020. Né de la volonté de relever le défi du foncier en milieu rural, le projet ProPFR vise, selon les initiateurs, à contribuer à une meilleure sécurisation des terres pour une politique foncière responsable au Burkina Faso. D’un coût global de 6 millions d’euros financé par la Coopération allemande, le ProPFR intervient dans cinq communes de la région du Sud-Ouest et dans trois communes des Hauts-Bassins pour une durée de quatre ans.

Le lancement officiel est intervenu, le mercredi 17 février 2021 à Ouagadougou. Selon le directeur général du Foncier, de la Formation et de l’Organisation du Monde rural (DGFOMER), du ministère de l’Agriculture, des Aménagements Hydro-agricoles et de la Mécanisation, André Anatole Yaméogo, il s’est agi de présenter le projet à l’ensemble des acteurs impliqués dans sa mise en œuvre. La Coopération allemande à travers ce projet sur le foncier, se positionne parmi les partenaires principaux du Burkina Faso, dans la mise en œuvre de la politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural et de l’application de la loi 0334/2009 portant régime foncier au pays des Hommes intègres, foi du DGFOMER. « Le secteur foncier au Burkina Faso fait face à des difficultés qui mettent à rude épreuve la cohésion sociale et le développement économique et durable. Il s’agit des pressions diverses exercées sur la terre du fait de l’urbanisation désordonnée et exacerbée par la promotion immobilière et le nombre incontrôlable de promoteurs immobiliers, de la spéculation foncière, l’orpaillage traditionnel et souvent industriel, l’effritement de nos valeurs culturelles et la raréfaction des ressources naturelles occasionnant ainsi des conflits fonciers récurrents », a indiqué M. Yaméogo.

Les quatre piliers d’intervention du ProPFR

A l’entendre, la résolution de tous ces problèmes exige une synergie d’actions de tous les acteurs sous les pressions du gouvernement et la détermination des collectivités territoriales sans oublier la collaboration et l’implication de tous les partenaires au développement du privé et des organisations de la société civile.

« C’est dans cette dynamique que s’inscrit le ProPFR au Burkina Faso », a souligné le DGFOMER. Toujours selon lui, le programme a, pour objectif, la sécurisation et l’accès à la terre comme prérequis central à la lutte contre la pauvreté et la faim en zone rurale avec, un accent particulier sur les groupes spécifiques comme les femmes, les jeunes et les migrants. Le ProPFR, par la voix de son premier responsable, Dr Andrea Sidibé/Reikat, contribuera à la lutte contre la perception d’insécurité sociale ; laquelle est causée par la non-sécurisation de la terre, précieuse aux yeux des agriculteurs et éleveurs. C’est pourquoi, elle est convaincue que la sécurisation foncière est un outil indispensable pour contribuer à une amélioration des conditions de vie de l’ensemble des acteurs cités plus haut. De son avis, ce point est important, parce qu’il ouvre la perspective sur une multitude d’approches dans le contexte de la sécurisation foncière et évite de se fixer, de façon unidimensionnelle sur une approche. Pour y parvenir, le ProPFR, toujours selon Dr Sidibé, s’est fixé quatre piliers d’intervention. Le premier porte sur la mise en fonction et le renforcement des capacités des services surtout au niveau communal, le deuxième sur la sensibilisation des populations à la thématique du foncier, le 3e sur l’implication de la société civile dans la prévention et la résolution des conflits fonciers et le 4e sur la collaboration des acteurs du secteur privé pour une gestion paisible du foncier.

Gaspard BAYALA

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