Transformation de la tomate à Boussouma : «Un manque à gagner estimé à 8 millions FCFA », selon des responsables

Investie depuis 2010 dans la production de purée de tomates, l’Association femmes actives de Boussouma du Boulgou, dans la région du Centre-Est, se positionne comme un acteur majeur de la transformation des matières premières locales. A côté de cette activité, elle se distingue aussi par la transformation du beurre de karité et la confection de savon. Nous sommes allés à la découverte de cette organisation qui fait la fierté de la région.

L’Association femmes actives de Boussouma du Boulgou (AFABB), créée en 1992 avec 62 membres, en compte de nos jours 108. Son engagement à participer à l’animation de l’économie locale se traduit aussi par la diversification de ses activités. En effet, en plus de la transformation du beurre de karité, l’AFABB a développé d’autres métiers tels que la fabrication de savon sous diverses formes.

L’association est devenue un acteur incontournable dans la transformation de la tomate, produite dans la commune et environs. Installée en 2010, l’unité semi-industrielle de transformation de la tomate conditionnée dans des bouteilles sous forme de purée, absorbe chaque année entre 28 et 30 tonnes des produits maraîchers. L’unité de l’AFABB met ainsi sur le marché, la purée de tomates dont la bouteille est vendue à 1000F CFA. Ainsi, chaque année, entre 14 000 à 15 000 conserves sont produites. Mais cette année, la pandémie du nouveau coronavirus a impacté négativement les activités. «Nous avons dû arrêter nos activités pour respecter les différentes mesures-barrières de lutte contre la maladie à coronavirus édictées par le gouvernement. Cela a entraîné une chute de la capacité de transformation à 7 tonnes avec un manque à gagner pour l’économie locale estimé à 8 millions F CFA », a expliqué la présidente de l’AFABB, Bintou Bancé, prenant à témoin les autres membres de l’association.

L’AFABB qui a vu le jour grâce au soutien et l’accompagnement de la diaspora de la commune vivant en Italie et ailleurs, à travers leur association dénommée «Aide-vie (AAV)» doit également faire face au retrait du terrain que la mairie avait mis à sa disposition.
Grâce au soutien des autorités communales, l’association avait bénéficié d’un terrain de 7 hectares clôturé avec du grillage, un forage muni d’une motopompe et 8 puits à grands diamètres en 2015, a rappelé sa présidente. «Cette parcelle nous a été retirée plus tard par les propriétaires terriens. C’est pourquoi, nous lançons un appel pour que le terrain nous soit restitué ou à défaut, que la mairie nous aide à acquérir un autre, afin de permettre aux femmes de reprendre la production de la tomate», a plaidé Bintou Bancé.

Privilégier la solidarité

Le premier adjoint au maire de la commune rurale de Boussouma, Mahamadi Gouem, reconnaît l’apport de l’Association des femmes actives de Boussouma du Boulgou dans le développement de la commune. D’ailleurs, il s’est engagé à devenir un «Voyageur, représentant et placier commercial (VRP) » pour placer les conserves de l’association. « Je vais m’investir pour obtenir des contrats de partenariat avec des gérants d’hôtels et restaurants à Ouagadougou et au niveau local, pour qu’ils se ravitaillent auprès de l’AFABB», a-t-il promis.

Par ailleurs il a conseillé à l’association de rester en dehors des débats politiques. Il invite également la diaspora à poursuivre le soutien à l’association. Les femmes, pour leur part, souhaitent renforcer leurs capacités dans la production de légumes séchés, toujours dans la dynamique de la diversification des activités de l’association.

Bougnan NAON
naon_2012@yahoo.fr

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