COVID-19 et l’insécurité: le G5 Sahel à la recherche de meilleures stratégies

Les ministres de tutelle du G5 Sahel ont tenu une réunion par visioconférence sur la mise en œuvre du Programme d’investissement prioritaire (PIP) et la crise de la COVID-19, le 16 juin 2020.

Les pays du G5 Sahel ne font pas mystère sur leur ambition d’accélérer la mise en œuvre des projets de développement devant contribuer à la lutte contre la crise sécuritaire qui
frappe la sous-région. A cet effet, les ministres de tutelle du G5 Sahel ont tenu une réunion par visioconférence sur la mise en œuvre du
Programme d’investissement prioritaire (PIP) et la crise de la COVID-19, le 16 juin 2020. « Au-delà de préparer le sommet sur le suivi de la mise en œuvre des engagements de Pau lors de la
prochaine conférence des chefs d’Etat du G5 Sahel, cette rencontre va nous permettre de nous pencher sur des questions essentielles de développement du G5 Sahel », a indiqué le président du Conseil des ministres de cette organisation, le Mauritanien, Abdel Aziz Ould Dahi, dans son mot d’ouverture.
Selon le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement du Burkina Faso, Lassané Kaobré, la réunion devra permettre aux ministres de tutelle de dégager les voies et moyens pour accélérer la mise en œuvre du PIP du G5 Sahel arrêté en décembre 2018, quelque peu affectée par les défis sécuritaires mais aussi par la crise sanitaire liée à la COVID-19. «En tant que ministres de tutelle, il était bon que nous puissions définir les meilleures stratégies pour accélérer les investissements, car nous sommes convaincus qu’il est nécessaire d’investir sur la sécurisation des Etats, mais il faut que nous travaillions aussi assidûment sur les questions de développement pour asseoir un environnement prospère et de paix dans le G5 Sahel », a-t-il souligné.

Pour ce faire, les ministres devraient se pencher sur la mobilisation des partenaires au développement qui s’étaient engagés à accompagner la mise en œuvre du PIP du G5 Sahel, qui avait fait l’objet d’engagements de financements de l’ordre de 2 milliards d’euros, lors de la conférence des donateurs tenue à Nouakchott en décembre 2018.

La BAD décaisse 21,8 millions de dollars

Pour le ministre Kaboré, cette démarche se justifie dans un contexte de la COVID-19 qui affecte les Etats de la zone tant dans leur capacité de mobilisation des ressources que dans la tenue de leurs performances. « Dans certains Etats, il va avoir un recul de la croissance de l’ordre de 8%. Il était bon que nous nous partagions nos visions pour voir ensemble comment mobiliser la communauté internationale pour accompagner les Etats du G5 », a-t-il précisé.
Le patron des Finances burkinabè dit avoir foi que les lignes vont bouger, notamment dans le cadre de l’Alliance Sahel. Il s’est félicité déjà du décaissement de 21,8 millions de dollars autorisés par la Banque africaine de développement (BAD) dans le cadre de l’urgence COVID-19.
En tout état de cause, les ministres de tutelle devraient formuler des recommandations pour le Sommet des chefs d’Etat du G5 Sahel et de la France qui se tiendra le 29 juin 2020 et qui sera consacré au bilan des engagements pris à Pau.

Mahamadi SEBOGO
Windmad76@gmail.com

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