Cultures exotiques au Burkina Faso: le ministre Ismaël Sombié lance la récolte de l’ananas de la ferme du CBF

Le ministre Sombié en procédant à la récolte du premier fruit de l’ananas, lance ainsi la campagne de récolte de la ferme du CBF à Matourkou.

Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, le commandant Ismaël Sombié, a procédé au lancement des récoltes de l’ananas de la ferme du Conseil burkinabè des filières agropastorales et halieutiques (CBF), samedi 20 décembre 2025. D’une superficie de 5,5 hectares, il est attendu de cette ferme 400 tonnes de fruits d’ananas pour des recettes prévisionnelles d’environ 167 millions F CFA.

Longtemps considérée comme une culture réservée aux zones côtières, l’ananas trouve aujourd’hui sa place sur les sols burkinabè. Samedi 20 décembre 2025. Il est 11 heures à Matourkou, à une dizaine de kilomètres au sud de Bobo-Dioulasso. Le soleil a déjà entamé sa marche de la journée vers le zénith réchauffant ainsi ce temps de fraicheur du mois de décembre. Les acteurs de la filière, avec le ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, le commandant Ismaël Sombié, procèdent à la récole symbolique des fruits de l’ananas de la ferme du Conseil burkinabè des filières agropastorales et halieutiques (CBF). La récolte des premiers fruits de la ferme de la campagne agricole humide 2025-2026, marque l’aboutissement de plusieurs mois de travail, mais surtout la confirmation d’un pari technique et économique ainsi que la consécration de la capacité du pays des Hommes intègres à diversifier sa production agricole.

Sur le plan productif, les chiffres parlent d’eux-mêmes. La superficie emblavée de 5,5 hectares devrait générer environ 400 tonnes d’ananas au cours de la campagne pour des recettes attendues estimées à 107 millions F CFA pour la vente des fruits, auxquelles s’ajoutent 60 millions F CFA issus de la commercialisation des rejets, soit des revenus prévisionnels à 167 millions F CFA. Des performances qui confirment la viabilité économique de la spéculation, malgré des investis-sements initiaux jugés conséquents, notamment en matière d’irrigation. Une convention a déjà été signée avec des partenaires pour l’achat de la production d’ananas et des rejets, garantissant ainsi l’écoulement des récoltes. Cette anticipation commerciale constitue un maillon essentiel de la chaîne de valeur, en réduisant l’incertitude pour les producteurs et en renforçant l’attractivité de la filière.

De l’ananas de bonne qualité

La présence, dès le lancement de la campagne, de la transformatrice, Barkissa Ouédraogo, illustre l’intérêt croissant du secteur privé pour l’ananas local. Positionnée sur le site, elle a manifesté sa volonté de prendre au moins dix tonnes de la récolte du jour. Pour cette entrepreneure, le choix du produit burkinabè est avant tout une question de qualité et de proximité. « Transformé presque immédiatement après la récolte, l’ananas de Matourkou offre une fraîcheur et un rendement appréciés dans la production de jus et de chips », fait savoir la transformatrice Ouédraogo. Cette dynamique entre production et transformation conforte l’idée que l’agriculture peut devenir un véritable moteur de création de richesses et d’emplois. Elle traduit également une évolution des mentalités, où la consommation locale cesse d’être un slogan pour devenir une pratique économique rationnelle.

Mais au-delà des chiffres, l’expérience de Matourkou s’inscrit dans une vision plus large : démontrer que le Burkina Faso peut produire localement ce qu’il consomme, même pour des cultures dites « non traditionnelles ». Pour le Directeur général (DG) du CBF, Ouémihié Clément Attiou, cette réussite traduit la résilience du monde rural et la pertinence des choix techniques opérés. Elle vient également déconstruire certaines idées reçues sur les limites agroclimatiques du pays.

Résolument engagé dans l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire au Burkina Faso, le gouvernement, selon le ministre chargé de l’Agriculture, le commandant Ismaël Sombié, ne lésine pas sur les investissements dans la production, même pour les spéculations jadis considérées comme improductives sur le sol burkinabè comme l’ananas. « Rien n’est impossible au Burkina Faso. Et au fur et à mesure, à chacun des pas que nous faisons, nous démontrons au monde entier, le peuple burkinabè est un peuple capable. C’est un peuple qui se lance des défis et qui les relève. Aujourd’hui, nous avons la preuve avec cette exploitation d’ananas de la ferme du CBF dont les qualités ne sont plus à démontrer », indique le ministre Sombié.

Kamélé FAYAMA

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