Eau potable, hygiène et assainissement : une étude en validation pour un meilleur financement du secteur

Le représentant du directeur pays de Water Aid, Célestin Pouya, a souligné l’importance de cette étude qui est bâtie sur les évidences de recherche.

L’ONG WaterAid, en partenariat avec le Centre d’information, de formation et d’Etudes sur le budget (CIFOEB), a organisé un atelier de restitution et de validation des résultats d’une étude menée sur l’évolution des financements du secteur de l’eau potable, de l’hygiène et de l’assainissement, mardi 9 décembre 2025, à Ouagadougou.

Pour un meilleur financement en faveur du secteur de l’eau potable, de l’hygiène et de l’assainissement (EAH), l’ONG WaterAid, en partenariat avec le Centre d’information, de formation et d’études sur le budget (CIFOEB), a mené une étude rétrospective et prospective en 2023. Un atelier de restitution et de validation de cette étude actualisée s’est tenu, mardi 9 décembre 2025, à Ouagadougou. Selon le représentant du directeur pays de WaterAid, Célestin Pouya, la validation du rapport va permettre d’accompagner les parlementaires pour le vote du budget et également d’avoir une situation de référence au niveau du ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement et de tous les partenaires.

Il a fait savoir que l’un des grands défis majeurs pour le gouvernement burkinabè est de mobiliser les ressources financières pour le développement. « Avec la situation que nous vivons, la diminution des contributions extérieures sur le plan financier doit être une grande opportunité pour le Burkina Faso pour se ressaisir, planifier, budgétiser et mobiliser le maximum de ressources financières qu’il faut pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène au niveau national », a confié M. Pouya. Il a indiqué que l’étude commanditée par WaterAid auprès du CIFOEB a porté sur la loi de finances et les autres contributions nationales.

Du rapport présenté par la chargée des études analyses et de la recherche action du CIFOEB, Aïda Dao, il ressort que malgré que les efforts de l’Etat et ses partenaires en matière d’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement, les résultats escomptés ne sont toujours pas au rendez-vous. « Nous constatons que la couverture nationale liée à l’accès à l’eau potable a atteint 78,4%, mais cela cache aussi des inégalités. Quand on regarde le milieu urbain et celui rural, il y a des divergences », a révélé Mme Dao. Elle a indiqué que dans le milieu urbain, le taux est de 91,7% et en milieu rural 71,5%.

En matière d’assainissement, 28,6% seulement des Burkinabè disposent des services améliorés avec un taux de 39,4% en zone urbaine et de 23,4% celle rurale. Ces résultats témoignent à son avis, qu’il y a des défis « énormes » à relever en vue d’atteindre l’Objectif de développement durable 6 (ODD6). Elle a fait savoir que l’EAH, a été financé par le budget de l’Etat à travers les lois de finances, les Comptes d’affectation spéciale du trésor (CAST) et le financement direct.

Des efforts consentis

La chargée des études analyses et de la recherche action du CIFOEB, Aïda Dao, a souhaité, entre autres, l’amélioration des contributions du secteur privé afin de disposer de meilleurs indicateurs

Pour elle, l’évolution de ces instruments sur la période de 2017 à 2024, fait ressortir un boom du financement direct extérieur en matière du WASH (Eau, assainissement et hygiène) en raison de la pandémie de la COVID-19. Elle a poursuivi qu’à partir de 2023, le financement extérieur dans le secteur a connu une baisse liée aussi au contexte actuel du Burkina Faso. « Mais nous avons constaté qu’entre 2023 et 2024, le financement direct du WASH a connu un boom entraînant par la même occasion une amélioration du financement global du secteur.

Cela a contribué à élever le montant global du financement du secteur qui est passé de 77,9 milliards F CFA en 2023 à 123,8 milliards F CFA en 2024 », a-t-elle relevé. Selon la chargée des études, analyses et de la recherche action du CIFOEB, en considérant les ressources financières orientées vers le WASH social, l’Etat a couvert les besoins en WASH en moyenne de 3 022 F CFA par habitant et par an sur la période de 2017 à 2024. Les dépenses annuelles par habitant sont passées de 3 192 F CFA en 2017 à 4 343 F CFA en 2024, soit une amélioration de 0,45%.

Elle a, par ailleurs, indiqué que plus de 52 % du financement du WASH volet social a été orienté vers le milieu rural contre 47,3% pour le milieu urbain, ce qui traduit une adéquation avec la réalité. « Quand on regarde aussi les indicateurs, on sent qu’il y a beaucoup plus de défis en milieu rural qu’urbain », a expliqué Mme Dao. Elle a aussi confié que le financement social en milieu rural connait une amélioration depuis 2021 contrairement à celui urbain.

Le secteur de l’assainissement et de l’hygiène a bénéficié d’un peu plus d’attention en milieu rural qu’en milieu urbain jusqu’en 2021, a soutenu Mme Dao. « Donc, on constate que de plus en plus, les priorités sont orientées vers le milieu rural dans une optique d’améliorer les indicateurs dans ce secteur », a-t-elle mentionné. L’étude a permis de formuler des recommandations à l’endroit des parties prenantes.

Il s’agit, entre autres, d’accroitre les allocations au profit du secteur afin de satisfaire les engagements budgétaires, de prendre des dispositions de sécurité pour la réalisation des infrastructures WASH dans les zones à fort défis sécuritaire, élargir l’assiette parafiscale de la contribution financière en matière d’eau pour une prise en charge endogène et adéquate des besoins en WASH. Elle a également souhaité d’améliorer la traçabilité des flux financiers destinés au secteur de l’eau, l’hygiène et l’assainissement par la production de données par tous les acteurs intervenant dans le secteur.

Aly SAWADOGO

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