Etats généraux de la décentralisation: pour des collectivités territoriales en phase avec les exigences de souveraineté

Ces assises nationales font suite à des consultations régionales sous la présidence des gouverneurs.

Le ministère de l’Administration territoriale et de la Mobilité organise les Etats généraux de la décentralisation au Burkina Faso sur le thème : « Quelle décentralisation pour un développement local et une meilleure contribution à la sécurisation du territoire », du 10 au 12 septembre 2025, à Ouagadougou.

Après 20 années de mise en œuvre, le processus de décentralisation au Burkina a besoin d’un nouveau souffle. C’est la conviction du gouvernement qui, à travers le ministère de l’Administration territoriale et de la Mobilité, a convoqué les Etats généraux de la décentralisation. Prévu pour se tenir du 10 au 12 septembre 2025, à Ouagadougou, ces assises ont pour objectifs, selon le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, de faire le diagnostic de la décentralisation en cours afin de corriger les insuffisances constatées.

Au nombre de ces insuffisances, il a cité, entre autres, la faible capacité des collectivités territoriales à prendre en charge certaines compétences transférées et la faible implication des populations dans les projets de développement. A cela, il a ajouté la faible appropriation du sens de l’intérêt général et de création de richesses par les collectivités territoriales.

« Nous constatons également une faible contribution des collectivités territoriales à l’amélioration de l’employabilité des jeunes », a-t-il déploré. Le chef du gouvernement a aussi regretté une gestion auparavant dominée par les logiques partisanes, qui n’a pas produit les résultats escomptés.

Pour lui, ce sont ces limites qui expliquent que les conditions de vie des populations n’aient pas connu d’amélioration significative, alors que la décentralisation devait garantir l’accès à des services publics locaux de base, efficaces et de qualité.

Par ailleurs, dans un contexte marqué par la persistance de la crise sécuritaire, la nécessité de renforcer la cohésion sociale et la volonté affirmée de promouvoir les valeurs endogènes, une vision rénovée des collectivités territoriales s’impose, de l’avis du chef du gouvernement.

Ces assises nationales sont, par ailleurs, aux dires de Rimtalba Jean Emmanuel
Ouédraogo, l’expression d’une volonté politique forte de redonner aux collectivités territoriales, toute leur place dans la gouvernance du Burkina.

Un moment historique de refondation

Elles traduisent également, a-t-il indiqué, l’engagement du chef de l’Etat à promouvoir une décentralisation véritablement ancrée dans les réalités socio-culturelles, centrée sur les besoins des populations et en phase avec les exigences de souveraineté, de résilience et de transformation structurelle. « Ces assises constituent un tournant décisif de la gouvernance locale dans notre pays », a-t-il déclaré.

Plus qu’un simple cadre de concertation, elles sont pour lui, un moment historique de refondation, dans l’esprit de la Révolution progressiste populaire (RPP), qui place le peuple au cœur de toutes les décisions. Ces Etats généraux offrent, en outre, foi du chef du gouvernement, l’opportunité de bâtir un nouveau pacte social entre l’Etat et les collectivités territoriales, fondé sur la justice sociale, la légitimité des institutions locales, la promotion de l’intérêt général, la participation active des citoyens, l’équité et la redevabilité.

Il a donc invité les participants à faire preuve d’engagement, de lucidité et de patriotisme tout au long des réflexions. L’ambition commune étant de bâtir une gouvernance territoriale efficace, transparente et adaptée aux réalités socio-culturelles, économiques et sécuritaires du pays des Hommes intègres.

Le ministre en charge de l’administration territoriale, Emile Zerbo, a précisé que la conduite des états généraux s’est opérée en deux phases. La première, a-t-il fait savoir, a consisté en des consultations régionales qui ont nourri une réflexion collective riche et contextualisée. La tenue de ces assises nationales constitue, selon lui, la seconde et dernière phase du processus. « Nous allons échanger pour voir quelles options choisir afin que notre décentralisation, qui connaît des hauts et des bas, ne soit plus dans cette optique mais qu’elle soit plus efficace pour le bonheur des populations », a-t-il soutenu.

Nadège YAMEOGO

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.